Donc on en etait arrive au point ou la reparation artisanale necessitait un reajustement toutes les 10min… 100km a ce rythme compromettait notre challenge: arriver dans la journee a Ichim y attraper notre pro du stade…
Mais les pouces tendus en Russie trouvent toujours un echo, meme entiches de 2 velos hyper charges. 2 remorques vides, on en demandait pas tant!
Arrives a Ichim en tempete, notre “Master-cyclo”, prit en otage bichonne Takayan pendant 3 heures, mais termine par nous assurer qu’on ira pas jusqu’a Omsk avec une jante d’une si pietre qualite (meme neuve). J’ai tente 30sec de lui mettre Ileonord entre les pattes, mais Vadim n’a d’yeux que pour Takayan. “Le tien tout va bien… c’est un bon velo, y’a juste l’ellipse a re-equilibrer/pas grave, quoi”. Entre temps une ribambelle de gamines se sont amassees autour de nous… veulent parler anglais, savoir combien ca coute, comment les gens s’habillent par chez nous. On nous prend pour des fous: faut dire qu’on leur annonce qu’on part pour un tour du monde, en sandales, en jupette et en velo deglingues, vieux et terreux. ais on repart presque sereins:
on peut de nouveau rouler, malgre des cotes a 55% dans la plaine siberienne (!!!) et des vents de face a 200km/h qui ne faiblissent pas (he oui, je me permet l’exageration, a la Russe, quoi!)… jusqu’a ce matin du 9 aout ou tout s’annonce a merveille puisqu’il ne nous reste que 95km a parcourir pour atteindre la ville. On aurait du se douter que quelque chose se tramait quand un fourgon s’est arrete et nous a propose de nous pousser plus loin en stop.10min plus tard, Ileonord creve. Reparation, on repart. 10min plus loin rebelote. “L’ellipse, m’avait-on dit…” J’ai donc apprit a regonfler un pneu tout en equilibrant au mieux l’ellipse. Ca n’empechera pas Ileonord de se degonffler jusqu’a l’ultime km.
Takayan, jaloux, fera de meme. Et nous, abasourdis, on finit par en rire, de nos galeres continuelles, de ces 40km qui ne veulent pas se terminer. Au final on a atteint la ville, au 1er cafe on fait la pause. C’est le cafe des routiers. 3 d’entre eux nous invitent a leur table. Pour des routiers, c’est comme s’ils nous invitaient chez eux. C’est “le resto” qu’on attendait.Mais la mission “mecanique” n’est pas terminee: nos velos ont besoin de se refaire une sante.affaire.
Trouver les pieces speciales qu’il leur faut, puis LE “master-cyclo” de la ville, c’est jamais une mince affaire. Faut demander 3x plutot qu’une. Pedaler de part et d’autre de la ville, de conseils qui tombent a l’eau en tuyaux qui s’averent valables. On nous guide finalement jusque dans des sous-sols obscures qui sentent la graisse de chaine, la clope et la bidouille. Un atelier, des roues renversees… oui. cette fois c’est bien la. On leur a laisse nos montures sur les bras.
Vous verrez peut-etre pas la difference, mais quand on est revenu le lendemain, les gars super ponctuels (a la Russe) et professionnels, z’avaient tout demonte, tout nettoye, tout remonte… et nos velos tout beaux, comme neufs, tellement qu’on osait a peine les re-enfourcher! En meilleure forme qu’a notre depart de Tremargat! On va pouvoir repartir confiants, et voyager avec PLAISIR, sans se stresser a cause du risque que quelque chose lache toutes les 10min.
En route, donc, pour une traversee Nord-Sud du Kazakhstan!
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