jan
17
2012
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A “El Machete”, ça bouge

Les “BICI MAQUINA”

Au 3b isabel la Catolica, l’effervescence règne. grâce à l’impulsion de Miguel, un ami qui habite un quartier non loin du nôtre, et qui développe avec son frère, au “Jaguar de madera” (le jaguar en bois), un lieu alternatif, les idées vont bon train.

L’atelier de réparation de  bicyclettes était tout approprié pour entretenir et réparer des outils conçus sur la base d’un vélo et qui servent aux populations des campagnes.

broyeur à maïs

broyeur à maïs

L’idée est toute simple, encore faut il y penser: utiliser l’énergie humaine pour faire fonctionner toutes sortes de machines. Mixeurs de fruits et légumes, broyeurs de maïs et de viande, séparateurs de café, générateur électrique et même une machine à laver!

séparateur à café

séparateur à café

Dans des lieux où l’électricité manque, dans des localités où les paysans n’ont pas les moyens d’acheter des machines et qui font tout à la main, le principe de la “bici maquina” est révolutionnaire et de peu de coût pour les communautés, qui pour moins de 50€ peuvent en acquérir une.

"liquador", mixeur à fruits

"liquador", mixeur à fruits

La maison se transforme alors, pendant un moment en centre d’essai. meuleuses, poste à souder, coups de marteau, donneront le ton pendant plusieurs jours. Les gens de passage, s’intéressent, certains prennent même commande. L’idée fait son chemin…

poste à souder et meuleuse sont de rigueur

poste à souder et meuleuse sont de rigueur

Miguel de la "Caza Feliz"

Miguel de la "Caza Feliz"

Pour moi, ça fait tilt! pourquoi ne pas  construire un générateur électrique, une fois revenu? chez moi, il n’y a pas d’électricité,  c’est l’outil parfait. J’imagine alors, tous ceux qui soucieux de leurs formes physique et qui sur des vélos de salons pourraient en plus générer leur propre courant! Ce n’est plus une révolution mais bien une vélorution!!!

Ecrit par Asso Kernunos in: El machete, Mexique, San Cristobal de las Casas, Velo |
sept
19
2010
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Le poids d’une décision

En repartant du village de Tatla-Lake où je m’étais arrêté pour la nuit, et réapprovisionné pour la route, seulement quelques kilomètres plus loin, un problème me fait retourner en arrière. La roue de la remorque fait un bruit anormale et je m’aperçois que je perds des roulement à billes, compromettant mon avancé. Le petit garage du village ne peux rien faire pour moi, alors j’essaie de trouver une autre roue dans le motel d’à côté, où de nombreux vélos sont stockés.

Aucune des roues ne corresponds  à la taille que j’ai besoin, cependant il y a là deux trottinettes, une presque neuve et une autre plus que vétuste. Le propriétaire veut bien m’aider, me propose d’acheter les roues neuves, mais le prix qu’il demande me paraît exorbitant . aussi, je lui demande de me donner la plus vieille. j’espère seulement qu’elle pourra effectué les quelques 200km qu’il me reste à parcourir, avec 60km de pistes de montagnes. Le coup est risqué, mais je fais confiance en mes décisions.

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A ce moment là, je n’ai pas conscience que cette vieille roue et la décision que j’ai prise de la monter plutôt qu’une neuve va tout déclencher

Ecrit par Asso Kernunos in: Canada, Velo | Mots-clefs :, ,
août
11
2010
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Dernier acte

Vladivostok, la où tant de voyages commencent, ou se terminent. Kernunos ne déroge pas a la règle, et comme a son habitude, amplifie le processus a son intensité maximum. Alors pour commencer, il faut déjà tout terminer…

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Les explorateurs de l’époque avaient bien choisi leur endroit: atteindre Vladivostok n’est pas chose facile, même une fois libérée de ses barrages militaires. 50km de grimpées sévères à répétition (on aurait pu choisir la grosse route aux courbes adoucies, mais le jour où on optera pour la facilité urbanisée,…) le long de la côte boisée, de plus en plus fréquentée. La route nous éprouve au point de craquer totale sans plus pouvoir y respirer (Marilia). Les camions crachant du noir, les enfilades de bagnoles qui ne se rendent pas compte du mal qu’elles font, la poussière sans cesse remuée par les hommes… tout ca nous est dégueulé en pleine figure sans aucune marge de manoeuvre, sans un mètre de bas cote pour espérer y échapper. Paradoxalement, c’est presque un soulagement d’arriver en pleine ville: le centre de Vladivostok, c’est son port, sa gare, sa plage, coinces sur d’étroits rivages, entre collines et mer brumeuse. Du vent, de l’air, et des gens qui nous aident a trouver du repos.

p1030325p1030369On débarque dans l’auberge-de-jeunesse-appartement ou la plupart des routards étrangers se ramènent, y régler leurs histoires d’enregistrement (les russes semblent de plus en plus pointilleux sur la question), de billet de train ou d’avion, de bateau pour la Corée ou le Japon, de contenaire pour leur vélos ou leurs motos, de retour, ou de départ, bref, les réalités que tout voyageur doit a un moment donne se coltiner. Pas drôle. D’autant plus que voila: Marilia décide de rester encore un temps en Primorié.

p1030278Ca a tout l’air d’un scoop, bien qu’on ne soit pas des stars… Ou d’une superbe action commerciale qui fera exploser les ventes du second tome de cette aventure, pour un peu qu’on parvienne a en écrire le premier… Mais rien de tout ca, ni même d’un coup de tête. Simplement le besoin de se poser un temps, la ou la taïga a garde ses mystères. Car a toujours parcourir, on (Marilia) ne s’apercoit plus de l’unicité magnifique de chaque monde. On jette un oeil furtif sur la vie de nos rencontres, on apprend, on écrit tout, comme un capital qui s’amasse sur des pages blanches. Mais on repart toujours trop vite, sans donner de nous tout ce qu’on a pu jusque-la récolter. Et de Tremargat à Krasnii-iar, sur quelques 16 000 km d’aventures, l’Eurasie nous a offert ses espoirs, ses visions d’avenir, mais aussi la conscience de ses impasses grandissantes.

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p1030344p1030327Billet de ferry Coreen pour Marilia, billet d’avion Canadien pour Christophe. Mais avant tout on s’offre un dernier billet commun pour un ile, encore une, au large de la ville. Le temps de réaliser qu’on s’est chacun emplis de la force de l’autre, qui nous sera nécessaire pour la suite du voyage. De quoi se dire aussi combien on s’est aidé à se réaliser à travers cette traversée Kernunosienne de tout un continent.

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Nos chemins continuent a suivre  la voie des rêves, quant à l’aventure à la rencontre des forets du monde, elle se poursuit, avec pour prochaine destination la foret du Grand Ours, en Colombie Britannique….

A suivre!

Ecrit par Asso Kernunos in: Ecoles, Non classé, Primorie, Sons, Velo | Mots-clefs :, , , , , , ,
août
04
2010
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Sixhote-Aline, de bas en haut…

p1030291La Primorié, c’est aussi une épreuve physique. Le centre-bretagne puissance 10. Une enfilade de hautes collines et de vallées, sur lesquelles viennent jouer les nuages, engloutissant parfois des montagnes entières. On bénit les rivières d’eau pure et fraiche, si nombreuses et si claires, qui nous sauvent bien souvent de l’implosion cocotte-minute: à plusieurs reprises il nous faut pousser- et c’est dur-, lever le poids d’un an et demi accumulé dans nos sacoches, au delà de mini-cols trop abruptes.

p1030128 Un type patauge dans un ruisseau qui ressemble à une grande mare. Il passe et passe son épuisette, comme s’il récoltait des algues vertes. “Vous cherchez quoi - Attend, je vais vous montrer“. Des mini poissons à grande bouche. De grands voraces, capables de bouffer en une fois l’équivalent de leur propre poids. Valentin en bon pêcheur, régule leur population, pour que la voie soit libre et que Xharius et Lenok aient une chance d’atteindre les hauteurs, où ils deviendront bien gros et bien bons.

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récoltes...

Une fois encore les gens sont là pour nous pousser et nous faire profiter des richesses de

... pour tous les goûts

... pour tous les goûts

la Primorié… A Lazo, à défaut de

... et si gracieusement présentés!

... et si gracieusement présentés!

pouvoir passer quelques jours en pleine taïga-zapovednik (il faut pour ça mobiliser un garde-du-corps, et vu la paye ridicule- 5000 roubles par mois, quant on pense qu’un forestier peut engagner 20 000 en une semaine!- l’effectif n’est pas suffisant pour se le permettre),  Olessia du zapovednik, nous arrange l’expédition jusqu’à l’île de Petrov. Une pluie de plusieurs jours, puis une journée de soleil nous vaudra le plaisir de rencontrer de ces cèpes que rien qu’à les sentir on tombe de plaisir.

Sur les hauteurs de Lazo

Sur les hauteurs de Lazo

Dans les bas de l’histoire, on nous conte encore oh combien c’est dur de préserver un endroit du braconnage, des incendies (au début du 19eme, une invasion Chinoise s’est mise à défricher des terres, mettant le feu à la forêt. N’ont repoussé que des chênes), et des riches chasseurs organisés en groupes armés. Tous les employés du zapovednik (des vrais amoureux de la nature!) doivent se créer d’autres activités pour obtenir de quoi vivre. Quand on entend le témoignage de certains garde-forestiers qu’ont terminé à l’hopital après les représailles de braconniers mécontentés, on comprend qu’il s’agit d’une vraie guerre… armée. Un scientifique passant presque tout son temps en forêt a étudier les serpents, nous dira: “Que j’élève une veau ou un cochon pour le manger, soit, si c’est moi qui l’a nourri, j’ai le droit de décider de sa mort. Mais de quel droit puis-je me permettre de prendre la vie d’un animal sauvage?

Ecrit par Asso Kernunos in: Primorie, Velo | Mots-clefs :, , , , , , , , ,
août
04
2010
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Jusqu’au bout d’un bout du monde

p1030203Les départs, c’est toujours un peu dur. Les hommes s’échangent leurs couteaux, les filles colliers d’os de poisson et pots d’écorce de bouleau, et tous fortes embrassades. Un petit goût d’échec teinte notre départ: les hauteurs sauvages de la Bikin gardent leurs secrets… Mais il nous faut toujours continuer, telle est la première des conditions d’un long voyage.

p1030146p1030199Après quelques jours de demi-tour, on bifurque une nouvelle fois pour s’enfoncer vers les monts verts du Sixhote-Aline. Parait-il qu’elles sont bourrées de métaux de toute sorte (Liosha disait: toute la table de Mendeleïev!), de sources minérales, acides ou ferreuses, guérisseuses et visitées par pleins d’éclopés qui finissent par repartir du bon pied rejoindre leur mégapole. L’océan n’est plus très loin, mais la route, toujours, nous réserve toutes ses embuches…

Bivouak solitaire

Bivouak solitaire

Déjà, elle redevient piste très rapidement. Il pleut et il fait lourd. A plusieurs reprises on se retrouve coinçés sous la pluie à attendre qu’elle passe: impossible de coller ces maudites rustines quand tout est archi mouillé. Mais la perfidie d’Iléonord va plus loin encore: toutes les anciennes rustines se décollent une à une!!! Et pour de malheureux grains de sable, les nouvelles se percent après quelques coups de pompe… et quand elles arrivent enfin à tenir, c’est la valve entière qui s’arrache! Sans parler de la jante déjà bien abîmée qui rend son âme pour de bon. A l’évidence, Iléonord ne peut plus continuer. On se quitte un matin sous la pluie, Christophe continue vers la mer, Marilia fait demi-tour avec son éclopé (s’il lui suffisait de boire un peu d’eau de source pour que ses roues s’remettent à tourner…), trouver de quoi le réparer.

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Une semaine plus tard on arrive a se retrouver dans le port d’Olga, après avoir chacun respiré l’air iodé de la mer du Japon. Toucher un autre bout du bout du monde, après un an et 4 mois de voyage, nous bouleverse tout autant que la tournure que prend notre aventure, qui nous dépasse…

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Ecrit par admin_kernunos in: Primorie, Velo | Mots-clefs :, , , ,
juin
06
2010
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En images…

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… histoire de vous epargner des ambiances sonores: le pays du milieu, c’est surtout l’empire du BRUIT. Visas russes en poche, nous reprenons le pedalage intensif en direction du nord-est, a travers les provinces de Mandchouries, qui s’averent un petit peu plus “nature” que celle de Mongolie Interieure. Petit florilege d’images pour mieux extrimer les contrastes internes de ce pays en bouleversement…

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p1020819p1020912Et puis malgre la peur suscite par les lois concernant les etrangers (TOUJOURS cette interdiction de resider dans de petits hotels chinois), nous faisons enfin plusieurs rencontres de gens avenants, le temps d’un repas, d’un petit repos, ou d’une reparation… Notre premiere pangyo (amie) nous demande meme de l’appeller une fois revenus chez nous, pour qu’elle soit rassuree. Partout ou nous nous arretons, en 3min une foule compacte de curieux s’amasse. Les femmes de 50 ans n’hestient pas a toucher Marilia, de gestes maternels bienveillants.

p1020865p1020860p1020969Un groupe de cyclistes organisent toute une rencontre aupres du directeur de leur centre sportif, avant meme que nous soyons au courant. Ils viendront en velo a notre rencontre, et nous pousseront pour arriver plus vite au repas de frites au sucre, omelette, poisson et soupe de fruits, servi sur table tournante. La derniere rencontre sonne comme un au-revoir de bon augure: le jour meme de notre passage en russie, nous croisons LE velo-routard national, 61 ans, celebre dans tout le pays pour faire un pelerinage par an d’une frontiere quelconque au Tibet.

Enfin, les derniers jours de pedalage nous font traverser des montagnes boisees, qui nous donnent un petit apercu de ce qui nous attend, de l’autre cote… p1020979Nos connaissances en botaniques sont trop maigres pour savoir nommer tous les arbres que nous rencontrons, alors on les invente: il y a le chene a larges feuilles, le bouleau a larges feuilles, le noyer a larges feuilles et a longs (tres longs) chatons, le noisettier a larges feuilles, etc… et meme un individu tout special: “l’arbre a pluie”!!! Il faisait grand ciel bleu, pourtant, mais des gouttes perlaient en dessous. Les sous bois sont tous parcourus (RIEN, ici, ne se perd) pour du bois mort ou la recolte des pousses de fougeres, ensuite vendues en salade dans les petits restos.

C’est apres 2200km en 20 jours (les montagnes deja russes de la chine  nous vaudront quelques douleurs articulaires…) que nous quittons la Chine (le 31 mai), pour retrouver de vieilles connaissances russes… les moustiques! (qui prennent bien soin de ne pas traverser la frontiere…)

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine, Non classé, Trucs de saison, Velo | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
29
2010
0

Panne fatale

Pour pas y passer aussi vite que le vent, on pouvait bien compter sur nos vélos. Le journée est ponctuée de crevaisons et de demi-tours. Le dernier a pour cause le porte bagage d’Iléonord qui casse pour la 4 ou 5ème fois du voyage. Faut dire que ça secoue. Heureusement, les Mongols sont toujours de bonne volonté pour filer des coups de mains. La réparation se fait rapidement, avec en prime une invitation à rester pour la nuit. Tof décide d’assurer ses boulons. Sauf qu’à trop les resserrer, celui de l’axe arrière casse, avec un bout d’axe coincé à l’intérieur… LA pièce unique, celle qui porte les accroches de la remorque. Impossible d’en trouver une 2ème pareille. Bon, y’a plus qu’une solution à trouver.

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nos sauveurs

nos sauveurs

Un soudeur, avec si possible un poste à soudure (ou le contraire, mais faut la paire!) Après avoir vu tous les voisins défiler devant la pièce et notre problème, un premier soudeur tente le coup. Mais il n’avait pas de poste. Au gaz, dans sa piaule, avec des bouts de carton. Ça n’a pas marché. Le 2ème soudeur (avec poste) du village n’était pas là. On a finalement déniché notre homme, qui a dû ôter le bout d’axe du boulon, couper l’axe en 2 pour y souder le bout récupéré. Oufff! On se voyait vraiment pas prendre le train…

En attendant que ça se fasse, on fait connaissance. Comme le chômage et l’alcool semblent bien répandus (ici on picole la vodka à grands verres sans aucun esprit), on fait l’animation accessoire pour toute l’équipe.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Velo | Mots-clefs :, , , ,
mar
26
2010
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Pédalages divers/d’hiver

pause 'minute' au bord de la route

pause 'minute' au bord de la route

Marco, un Italien, s'arrete pour nous offrir un petit remontant

Marco, un Italien, s'arrete pour nous offrir un petit remontant

On a 6 jours pour atteindre la frontiere Mongole. 6 jours pour rallier Irkutsk a Ulan-Ude, avant d’y prendre un bus pour une sortie express. 320km en 6 jours, en temps normal, rien d’effrayant. Mais la, nos 80 km par jour se reduisent de moitie. Il fait grand soleil, mais le thermometre colle derriere chaque fenetre, affiche toujours -30. La route est partiellement gelee, on se casse la gueule de temps en temps, et les berges montagneuses du Baikal nous demandent de fournir encore un peu plus d’energie. Les pauses cafe se resument a quelques minutes vite expediees, souvent accompagnees d’une dose ”100 grammes” salvatrice… (cf photo). On aurait juste du apprendre a Marco, un Italien en vadrouille, la coutume Russe: pas de vodka sans “canapes”. On est repartis le ventre creux a se nourrir de kilometres tant qu’on peu, jusqu’a ce qu’on appercoive dans l’un de ces mini villages de datchas ensevelies sous la neige, un tuyau enfume… La fringale nous guette alors on s’arrete, demander un petit coin au chaud pour pouvoir cuisiner.

p1020173p1020165Chez Baba Olia tout a brule. Elle vit maintenant dans un petit 7m2, cache parmis des planches. Elle a de suite sorti son Atlas pour qu’on lui montre d’ou on vient. Elle veut savoir ou se trouvent tous ces pays dont on parle a la tele. On sort nos nouilles, notre pain et notre fromage congele, et le temps que tout cela se rechauffe, on se raconte… Baba Olia n’est pas tranquille: elle a vu un film hier a la television predisant la fin du monde pour 2012. Catastrophes naturelles, guerres horribles a cause de tous les Europeens qui voudront se refugier en Asie Centrale, en Siberie… “2012? Ca veut dire qu’il ne nous reste que 2 ans? Et personne ne le contredit! Et c’est que aujourd’hui qu’on me l’apprend?? Alors je pense a mes petits enfants, moi… Que vont-ils vivre? Que va-t-on leur laisser?” On tente de la rassurer. Tout n’est pas termine: au contraire, tout va pouvoir commencer a nouveau.

p1020176Olia nous conseille de prendre le train electrique qui pourra nous avancer sur 100 km. On se retrouve a pousser sur une piste enneigee (plus dur encore que les marais des Komis), pour atteindre une plate-forme sans abris ni rien d’autre qu’un panneau plante avec son lampadaire, coince entre le Baikal qui s’embrase, et la taiga des montagnes qui retourne a ses ombres…  N’empeche, cette fois on remercie grandement la ponctualite des transports Russes, sans quoi on aurait fini congeles a attendre le degel de printemps.

Voila, l’aventure est dure, mais O qu’elle est belle! Le lendemain de nouveau on pedale, mais on sait bien que le challenge d’ateindre en velo Ulan-Ude va etre difficile a realiser. L’important, pourtant, c’est d’y aller. Y mettre toutes ses forces, et tout son plaisir de se retrouver dans ce decors incroyable, par de telles conditions… Le vent se met a souffler, les grimpettes nous font peiner… nos joues gelent, des glacons s’accrochent a nos cils, nos suees se figent dans nos dos, pieds et mains s’arretent de vivre un instant. Mais quoi? Il faut bien continuer, jusqu’au prochain cafe-routier…

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Inextremis on l’a trouve. Manque de bol a l’interieur, il fait a peine chaud, on n’y sert rien a manger, ni meme du the, pour cause de tubes geles, et de panne d’electricite. On se renseigne sur le prochain passage du train electrique. Pour la 2eme fois on y embarque nos velos, jusqu’a Ulan-Ude, ou nous etions deja attendus, comme par magie…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Russie, Sibérie, Velo |
sept
07
2009
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Flirt avec les Kamaz

On aura jamais autant été encouragés par les Camions qu’au Kazakhstan. On roule avec, on apprend leur langage. Dans cette partie du monde, le Kamaz est roi… et ses conducteurs de vrais mécanos… pas de direction assistée sur ces engins vrombissants, et quand ça crève faut savoir (et pouvoir) démonter un pneu avec ses biscotaux (voilà pourquoi, à l’origine, le camionneur est baraqué…) Par vent latéral gauche, l’attraction est quasi irrésistible lorsque l’un d’entre eux nous frôle de si près… Flirter avec ce genre d’engin est un exercice bien périlleux… qui vaudra une belle gamelle à Marilia.p1000496

p1000507img_1763mod3 égratinures, le porte-bagage en vrac, et les nerfs à bout, on atteint tout de même le village routier suivant où recoit réparation: une bonne bouffe pour les nerfs, un melon de 3kg offert par un beau camionneur pour les 3 égratinures, et un soudeur-artisanal pour le porte-bagage… En attendant on fait la rencontre de Cherif qui convoie des pastèques vers le Nord… Une semaine plus tard, on le retrouvera sur la route, chargé de patates pour le Sud… Comme on refuse toujours de grimper les vélos dans son camion, il nous demande de l’appeller, une fois arrivés à Almaty… ce ne sera pas la dernière fois qu’on se croisera…

Ecrit par Asso Kernunos in: Kazakhstan, Velo |
sept
05
2009
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Des galeres pour des rencontres (suite)

p1000300 Donc on en etait arrive au point ou la reparation artisanale necessitait un reajustement toutes les 10min… 100km a ce rythme compromettait notre challenge: arriver dans la journee a Ichim y attraper notre pro du stade…

p1000301 Mais les pouces tendus en Russie trouvent toujours un echo, meme entiches de 2 velos hyper charges. 2 remorques vides, on en demandait pas tant!

p1000304Arrives a Ichim en tempete, notre “Master-cyclo”, prit en otage bichonne Takayan pendant 3 heures, mais termine par nous assurer qu’on ira pas jusqu’a Omsk avec une jante d’une si pietre qualite (meme neuve). J’ai tente 30sec de lui mettre Ileonord entre les pattes, mais Vadim n’a d’yeux que pour Takayan. “Le tien tout va bien… c’est un bon p1000303 velo, y’a juste l’ellipse a re-equilibrer/pas grave, quoi”. Entre temps une ribambelle de gamines se sont amassees autour de nous… veulent parler anglais, savoir combien ca coute, comment les gens s’habillent par chez nous. On nous prend pour des fous: faut dire qu’on leur annonce qu’on part pour un tour du monde, en sandales, en jupette et en velo deglingues, vieux et terreux. ais on repart presque sereins:

p1000307on peut de nouveau rouler, malgre des cotes a 55% dans la plaine siberienne (!!!) et des vents de face a 200km/h qui ne faiblissent pas (he oui, je me permet l’exageration, a la Russe, quoi!)… jusqu’a ce matin du 9 aout ou tout s’annonce a merveille puisqu’il ne nous reste que 95km a parcourir pour atteindre la ville. On aurait du se douter que quelque chose se tramait quand un fourgon s’est arrete et nous a propose de nous pousser plus loin en stop.10min plus tard, Ileonord creve. Reparation, on repart. 10min plus loin rebelote. “L’ellipse, m’avait-on dit…” J’ai donc apprit a regonfler un pneu tout en equilibrant au mieux l’ellipse. Ca n’empechera pas Ileonord de se degonffler jusqu’a l’ultime km.

p1000312 Takayan, jaloux, fera de meme. Et nous, abasourdis, on finit par en rire, de nos galeres continuelles, de ces 40km qui ne veulent pas se terminer. Au final on a atteint la ville, au 1er cafe on fait la pause. C’est le cafe des routiers. 3 d’entre eux nous invitent a leur table. Pour des routiers, c’est comme s’ils nous invitaient chez eux. C’est “le resto” qu’on attendait.Mais la mission “mecanique” n’est pas terminee: nos velos ont besoin de se refaire une sante.affaire.

p1000336 Trouver les pieces speciales qu’il leur faut, puis LE “master-cyclo” de la ville, c’est jamais une mince affaire. Faut demander 3x plutot qu’une. Pedaler de part et d’autre de la ville, de conseils qui tombent a l’eau en tuyaux qui s’averent valables. On nous guide finalement jusque dans des sous-sols obscures qui sentent la graisse de chaine, la clope et la bidouille. Un atelier, des roues renversees… oui. cette fois c’est bien la. On leur a laisse nos montures sur les bras.

p1000341Vous verrez peut-etre pas la difference, mais quand on est revenu le lendemain, les gars super ponctuels (a la Russe) et professionnels, z’avaient tout demonte, tout nettoye, tout remonte… et nos velos tout beaux, comme neufs, tellement qu’on osait a peine les re-enfourcher! En meilleure forme qu’a notre depart de Tremargat! On va pouvoir repartir confiants, et voyager avec PLAISIR, sans se stresser a cause du risque que quelque chose lache toutes les 10min.

En route, donc, pour une traversee Nord-Sud du Kazakhstan!

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale, Velo |

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