Rainforest : le film
Rainforest est un aperçu de ce qu’il reste de la forêt nord-américaine :
- la forêt des Tongass en Alaska
- la forêt du Grand Ours au Canada
- et la Redwood forest, la forêt de Séquoias géants, une forêt tempérée humide cotière.
Rainforest est un aperçu de ce qu’il reste de la forêt nord-américaine :
Le départ est lancé, me revoilà de nouveau sur les routes après de longs mois d’absence et de repos. Prochain objectif: la Selva Lacandones au sud du Mexique, à plus de 6200km. Je compte cependant faire une étape dans la mythique forêt de Séquoïa géant, en Californie afin d’y terminer mon reportage sur la “Rainforest”, commencer au Canada et en Alaska. Je part de la vallée gonflé à bloc, avec dans mes sacoches, un cadeau de Dave: lard salé et saucisses sèches, qui feront mon bonheur sur tout le trajet de l’île.
Le ferry me dépose après plusieurs heures de navigation sur l’île de Vancouver, à Port Hardy, où j’entame mes premiers tours de roues. On m’avait informé que le nord de l’île était plus boisé que le sud. En fait, la personne devait certainement rouler en voiture, car du haut de mon vélo et à la vitesse où je vais, je n’ai pas la même perception des choses. Les coupes rases sont bien là, partout, dans les vallées comme dans les montagnes, et seule une bande boisé demeure de part et d’autres de la routes afin de ne pas traumatiser le touriste, qui à 100km/h, ne s’aperçoit de rien. mais je temporise et me dis que “peut être” sur la côte nord ouest, là où il y a peu de routes, la forêt est plus présente, plus belle aussi.
Je prends mon temps afin de me réadapter à la route et au vélo chargé différemment,il ne me faut cependant que quelques jours pour atteindre le sud de l’île et la petite ville de Victoria où un autre ferry doit m’emmener sur le continent et le premier état des USA, celui de Washington.
En attendant ce dernier je profite de me balader dans la ville qui regorge de touristes. C’est une aubaine pour bon nombre de sculpteurs et artistes des premières nations qui sur le pavé exercent leurs arts. Au détour d’une rue je tombe sur un “Dark Vador” plus vrai que nature, qui se recycle après avoir été battue par le “dernier des jedei”
C’est à croire que les circonstances imprévues me retiennent plus que de raison dans la vallée. D’abord une histoire de carte bancaire, remise lors de mon retour en France et qui ne marche pas, il faut en attendre une autre. Comme par hasard, la poste canadienne se met alors en grève pour plusieurs jours! il faut attendre…
Steven Hodgson, est Ranger pour le BC Park, il m’invite pour une virée de plusieurs jours en vedette, une scientifique chargée de l’étude des plantes invasives côtières doit nous accompagner. Une chance pour moi et pour le reportage que je fais sur la “raincoast forest!”Seulement… le départ est reporté, les moteurs ont des problèmes. Il faut attendre…
C’est que j’aimerai partir!, mais je voudrai quand même participer à cette expédition. Je prends donc mon mal en patience, et je profite d’une dernière ballade en montagne de deux jours avec les “woofers”: John, Corisa, Briana, Josh et les deux chiens, Wolof et Ella.
Une dernière fois je profite de ce lieu magnifique qui m’inspire tellement. La grimpette est dure, le chemin nous emmène dans les hauteurs, où la neige ne disparaît pas. ici à 1400m d’altitude, j’assiste avec enchantement à mon troisième printemps (en France- dans la vallée- en montagne).
Malheureusement, la piste disparait sous la neige et les signaux de balisage n’ont pas encore été refait. nous montons alors le bivouac sur une petite plate forme, en contrebas de la limite enneigé, qui nous permet d’admirer un spectacle de toute beauté.
Cette dernière randonnée me fera bien du mal aux jambes, peut habituées à porter un sac a dos (avec de la bouffe pour les humains et les chiens!!). Pendant les deux jours qui suivent elles resteront douloureuses. vraiment, la marche à pied n’a rien à voir avec le fait de pédaler, je trouve ça moins dure.
Faute de pouvoir partir plusieurs jours autour des îles et des sites protégés, Steven me propose alors de partir avec son équipe vers un secteur en voie de protection sur le Dean Chanel, qui est à environ deux heures de bateau rapide. pas le temps de voire grands chose pendant le trajet, la pluie ne cesse pas de tomber et avec la vitesse de l’embarcation, difficile de sortir le nez de la capuche. Nous arrivons cependant à destination, s’offrant même le luxe une nouvelle fois de plonger dans une source d’eau chaude!!! “difficile métier que vous faites là!” leurs dis-je. Steven m’avouera que la sortit était pour moi et que du coup, tout le monde en profite!
C’est étonnant que tout se passe au dernier moment! la carte bancaire arrive l’avant veille du départ et l’interview de Steven la veille! comme quoi tout arrive.
Dernier petit réglage chez Rick, dans son atelier je bichonne “Takayan”. J’essaie de m’alléger au maximum et essaie une nouvelle configuration pour le vélo. Comme pour le voyage en Bosnie, j’opte pour les sacoches avant. La remorque restera dans la vallée et servira à Corine pour livrer en vélo les paniers garnis de légumes commander par les clients. Ainsi une partie de moi va rester ici.
“Plus léger”, je peux reprendre la route, direction le sud!… et 6200km environ avant de rejoindre la prochaine étape du voyage au Mexique. Je prends le Ferry qui mettra deux jours pour rallier Port Hardy sur Vancouver Island. Après ce sera la traversée des USA pour un mois. Le temps est encore frais dans la vallée, il pleut depuis plusieurs jours, ça me fait quelque chose de reprendre réellement la route. J’espère pouvoir revoir un jour ceux qui m’ont aider dans cette vallée. Je sais que je reverrai Irène au Guatemala en Octobre ( elle est volontaire dans un hôpital locale), et j’espère un jour revoir Corine et Dave qui m’ont si chaleureusement aidé. Je les remercie du fond du cœur en espérant avoir put moi aussi les aider en retour.
Une des choses qui me tenait à cœur, c’était de sous-titrer en Anglais le dernier film réaliser sur la Taïga Russe et la Primorié. Je voulais le projeter ici dans la vallée, et, pendant le voyage vers les USA, l’offrir au personnes de rencontre. Aussi, lorsque je fut à Trémargat, je put m’atteler à cette tâche grâce à l’aide de John Booth, qui dans un Anglais parfait me traduisit le film. Organisé par une petite association locale de la vallée, la soirée de projection et d’échange, attira une vingtaine de personnes. Une fois de plus, cependant, je racontais l’histoire de mon expérience parmi les forces de la nature et ma rencontre avec la mère Grizzly.
Comme en remerciement, Bill m’invite sur son voilier, pour me faire découvrir côté mer, les richesses de ce pays. Comme son bateau est assez spacieux, toute l’équipe se met en “day off”, et partons tous pour une petite ballade dans ce fjord majestueux.
Lorsque tout est prêt et chargé dans le voilier, nous quittons le port, tranquillement au moteur. Il fait un temps ensoleillé et le peu de vent soufflant en légère brise, nous empêche de sortir les voiles. Dans cet univers de fjords, entourés de hautes montagnes encore enneigées pour la plupart, on s’aperçoit du caractère unique qu’est la vallée de Bella-Coola. Sur des centaines de kilomètres, du nord au sud, s’étendent vallées et montagnes, rivières et forêts. Plus d’une vie serait nécessaire pour explorer cette région si sauvage.
Il faut trois heures environ, à petite vitesse, pour atteindre un lieu hautement symbolique à mes yeux: Le dernier grand cèdre rouge. Un point sur la carte comme attraction touristique et musée à la fois. Tellement gigantesque, déjà à l’époque de l’exploitation qui eut lieu un peu partout, que les bûcherons, ont préféré s’attaquer aux “plus petits”. A le voir ainsi, dernier représentant de ses pères, je ne peux m’empêcher de penser comment devait être la vallée, avant, il y a longtemps. On ne voyait certainement pas les montagnes, la forêt dominait alors par son imposante et massive couverture végétale. Après la visite, nous reprenons le bateau pour un autre site, sacré chez les Nuxalk: Une source d’eau chaude! en avant pour un bain chaud, prélude à la prochaine hutte de sudation qui va se dérouler à walker island.
Après avoir passé quelques heures à se relaxer, il faut penser à repartir, afin d’arriver avant la nuit au port. Bill nous attends tranquillement à quelques encablures du rivage. Un coup de pneumatique et nous revoilà à bord. Le chemin du retour est somptueux par la beauté du ciel et de la mer. Les habitants du monde sous marins, tels des enfants curieux viennent nous observer et jouer avec le bateau en se mettant devant la proue. En s’inclinant, ils nous observent avec intérêt, on pourrait presque les toucher.
Après nous avoir suivit un bon moment, les dauphins repartent à leur activité quotidienne: la pêche.
Merci à Bill pour sa gentillesse, de m’avoir emmené ainsi que toute l’équipe pour cette journée magnifique, pleine de surprises et d’enchantement.
De nouveau, je traverse la moitié de la planète en sens inverse. Je retourne sur le Canada, une petite pointe au cœur, après tant d’émotions fortes reçus. Mis à part un contretemps à l’aéroport de Paris, qui me fera prendre l’avion que le lendemain, ce fut trois jours de voyage éclair. Je finis mon voyage dans un bimoteur, survolant cette impressionnante chaine de montagnes s’étendant à perte de vue et qui confère à la vallée de Bella-Coola un caractère unique.
Je pensais, en arrivant, voir le printemps aussi avancé qu’en Bretagne, mais je me trompais. Ici, il a un mois de retard au moins, les nuits sont encore fraîches et les plantes commencent à peine à sortir. Chez Irène, dans le mobile-home que j’occupais durant l’hiver, il n’y a plus de place. La personne qui rénove la maison, y loge. Heureusement, il y a une chambre de libre chez Dave à Hagensborg, à quelques kilomètres de là. Comme le travail ne manque pas, je suis le bienvenue pour donner des coups de mains, en particulier si je sais manier une tronçonneuse…
Dave est un jeune fermier nouvellement installé dans la vallée, il vient du nord du Canada et cherchait des terres pour y démarrer une ferme. Il a l’intention d’élever des cochons plein air, avoir une basse-cour, des vaches peut être. Dans sa ferme, il a une maison à louer et s’associe tout naturellement à Corine, l’amie québécoise rencontré durant l’hiver. Corine loue la maison pour son staff de woofers (personnes qui en échange du gite et du couvert, travaillent sur la ferme sans rémunérations, suivant un temps définit. Cette méthode est très souvent utilisé par les voyageurs, afin de rester quelques temps dans une région).
Andrew et Corisa sont Canadien et travaillent avec Corine depuis un mois maintenant, mais ils ont pour projet de s’installer dans la vallée et de participer au projet.
Pierre, est un jeune Français, Sur la route depuis trois ans, il travail de droite à gauche pour se payer le voyage. Après plus d’un an passé au canada, il songe à rentrer. D’autres personnes viendront par la suite compléter le groupe.
La petite équipe travail d’arrache pieds pour mettre en place les semis dans la serre, installer l’hydroponie, l’arrosage. Corine à dégoté plusieurs anciens petits jardins, qui lui permettent de semer, repiquer, tout un panel de légumes qui seront vendues aux particuliers, sous forme de paniers garnis. mais le plus gros travail reste sur son propre terrain à walker-island, où tout est à faire. Il faut défricher, retravailler la terre, et lorsque le tracteur de Rick vient retourner la terre et passer par la suite le rota pour préparer les planches c’est l’euphorie!
Dans la serre fraîchement installée, il y a tout à faire aussi, et les journées sont bien chargé. Corine, quand à elle,comme ses abeilles dont elles recueille un miel excellent virevolte entre les champs, le téléphone et les réunions en vrai femme d’affaire. l’enjeu est de taille, puisqu’il faut fournir assez de légumes pour gagner sa vie.
Pour les abeilles, le retard du printemps peut être catastrophique. Manquant de fleurs et de pollen pour nourrir leurs larves, elles ne survivraient pas. Il faut donc utiliser le miel d’anciennes ruches, filtrer les impuretés et y ajouter un médicament pour combattre certaines maladies.
Dave, quand à lui gère ses cochons. Un jour il en reçoit de nouveaux, en attendant que ses premières truies mettent bas. Le lendemain, il faut en tuer un, pour se nourrir d’abord, puis par la suite il espère en faire un petit commerce; et ma fois, il sont tellement bon ces cochons, il font le bonheur de tous… Manque juste un peu de sel pour le lard, mais un breton a toujours un gout particulier pour cette pièce de viande, conservé chez nous dans un saloir.
Autre petit bienfait: La bière, ici on en fait par litre, dans sa cuisine, elle s’achète sous forme de kit.Du coup elle est aussi bonne et reviens bien moins cher que celle du commerce!
Le plus dure dans l’histoire, c’est d’attendre deux ou trois semaines avant qu’elle ne se bonifie…
Le destin est parfois surprenant, à tel point qu’il me projette là où je m’y attendais le moins!
A cause, ou grâce à un document administratif important à signer, je me vois dans l’obligation de faire un aller-retour en Bretagne. Une chose impensable il y a quelques mois dans mon esprit, tant je m’était fait à l’idée de ne pas revoir ma terre natale d’ici encore un bout de temps.
La valse des aéroports reprend de plus belle à mon grand désarroi, pour atterrir un peu ébahit sur ma terre ancestrale. Le plus étonnant dans tout ça, c’est que je rejoins les traces de Marilia, revenue elle aussi pour un aller-retour rapide. Une étrange sensation m’envahit en parcourant les chemins sinueux et bocagers qui me conduisent à mon village. « Douceur et quiétude »,tels sont les mots qui me viennent à l’esprit. Un environnement sculpté depuis des siècles par les mains des paysans, cherchant à optimiser la moindre parcelle de terre.
Contraste saisissant avec tous ces pays traversés où l’impression d’une nature forte et sauvage est omniprésente. Des grandes forêts de Taïga Russe où Canadienne, en passant par les steppes Kazakh, les montagnes arides Kirghize où le désert de Gobi en Mongolie, la même impression demeure :La nature sauvage domine, vous pénètre, elle est partout tout atour de vous et ce, malgré son exploitation intense.
Je redécouvre presque avec émerveillement ces lieux où j’ai passé quinze années de ma vie, comme si avec le recul, j’y venais pour la première fois, avec des yeux neufs ; Et puis mon esprit à du mal à l’admettre : Je suis de retour à Trémargat.
« Revenue, mais pas rentrer », c’est ce qu’il me plait à dire aux amis qui me retrouvent, tout surpris de me voir là, parmi eux. De longues retrouvailles chargés d ’émotions ponctuent ces quelques semaines de break. Je raconte mon voyage et m’informe de ce qu’il s’est passé au village pendant mon absence. L’émotion et la joie grandissent encore lorsque, sous la hutte, lors de l’équinoxe de printemps, je me retrouve à suer, entouré d’amis chers, pour apprécier cette « médecine de la terre » qui fait tant de bien au corps et à l’esprit.
Dans ma tête, tout se brouille. Recevoir tant d’amour me fait vaciller. Je me trouve entre deux mondes : L’un est mon village, avec cette incroyable envie d’y vivre maintenant et de partager cette vie avec ces hommes qui y habitent. Les rêves et les projets future s’entremêlent et me font comprendre une fois pour toute où je désire passer le reste de mon existence, comme une évidence.
L’autre, est ce voyage entreprit depuis deux ans et encore inachevé : Un chemin sous le signe de la terre, avec cette envie d’apporter ma pierre à l’édifice pour la compréhension d’une planète bien vivante mais fragile. D’aider à la protection de ces milieux si exceptionnelles et vitaux que sont les anciennes forêts.
Il me faut donc reprendre ce chemin entamé et faire mon possible pour transmettre le message.
Ce second départ est plus difficile que le premier, mais tel une batterie que l’on recharge, ce séjour éclair m’a permis de me revitaliser, d’affirmer mes choix.
Grâce à l’encouragement des amis et l’amour d’une femme, je me sent prêt pour cette nouvelle étape du voyage, et, reprenant une nouvelle fois un vol retour, je rejoins la vallée qui m’a accueillit durant l’hiver.
Le voyage peut reprendre
Ce n’est pas à proprement parler de cabane comme on pourrait l’imaginer, en pleine forêt, toute en bois, style cabane de chasse Russe de la Primorié, mais plutôt d’un lieu adéquat au besoin du moment. merci la vie encore une fois.
Après avoir passé quelques jours chez Clarence, mon “papy-cougar”, c’est dans un mobile-home que je passerai une partie de l’hiver. Irene est une jeune infirmière du petit hôpital de Bella-coola, qui y travaille à temps partiel. Depuis peu, elle a acheter une maison équipée d’un mobile-home, qui ont souffert tous deux de la récente crue du fleuve. Là aussi il y a besoin d’aide, et tout naturellement l’échange se fait. Je peux avoir une chambre et partager le “trailer” comme on dit ici, contre un coup de main à la rénovation. il faut repeindre les pièces et installer un nouveau plancher. Dehors, Gilles, un charpentier, s’affaire à surélever le tout de 50cm, afin de prévenir les prochaines montée des eaux
L’activité ne manque pas autour du mobile-home!
Ce lieu me permet de prendre le temps nécessaire à la réalisation des deux prochains films sur la Russie. Celui (enfin!) de notre deuxième partie de voyage, la rencontre avec la taïga des Komis, au nord de l’Oural, au cours de l’été 2009. Un film de 38mn qui devient une sorte de rétrospective. Et puis il y a aussi le film sur la rencontre avec la Primorié et les Udèges, au nord est de Vladivostok, au cours de l’été dernier. Au bout du monde, au bout du voyage et au début d’un autre… il sera réaliser certainement à la suite, avec une pointe différente d’émotion.
Je passe donc la plupart de mon temps en alternance, pour ne pas saturer, entre les outils à bois, la table de montage (on m’a prêté un autre écran, ça aide!!!) et les pinceaux (je m’y suis remis avec plaisir, je vous montre ma croute). Bien entendue, les randonnées sont toujours au programme, je ne peux m’en passer.
En attendant de trouver un logement pour l’hiver, je suis hébergé chez Clarence. A 84 ans, ce bonhomme, ancien prisonnier de guerre, et ancien maçon à de l’énergie à revendre, et des histoires de cougars et de grizzly à la pelle. Il faut dire qu’à 74 ans il a été un des rares à survivre à une attaque d’un “chat”, comme on l’appel ici. les crocs plantés dans la tête, il a réussi à se battre à mains nues contre l’animal, en mettant sa main dans la gueule du carnassier pour l’empêché de l’atteindre. De l’autre bras resté libre il à maintenue sa tête contre son torse et essayé de l’étouffer, c’est un ami qui l’accompagnait qui a mit fin aux jours de l’animal. Clarence s’en est sortit de justesse, avec un doigt en moins et avec des morsures qui ont frôlé la carotide de quelques mm seulement!!!
Depuis, il ne parle plus que de chasse et du danger que représente ces animaux prêt à s’attaquer aux humains. Dans la vallée, les histoires de visites de grizzly et de cougars se multiplient. Il faut dire que maintenant sans nourriture donnée par la forêt perturbée, les animaux n’hésitent plus à visiter les poulaillers et renifler de très prêt chats et chiens en maraudes. Voir un cougar de prêt est une occasion unique, une rencontre magnifique… Mais celui que j’ai vu à quelques mètres de moi seulement était prêt à tout pour trouver à manger, même à mourir. Car le dernier endroit où il faut aller pour ces bêtes là c’est bien la maison de Clarence. il devait certainement attendre patiemment que l’on parte de la maison pour commettre ses mefaits, il planquait sous un vieux camion et reluquait avec appétit le chien qui lui aboyait dessus. C’est ainsi que je l’ai repéré et observé. Le vieux chasseur n’a pas fait de sentiments, à sortit son fusil et l’a abattu d’un seul tir, précis et fatale. Son 35ème en 40ans de chasse. Lorsqu’il y a un problème avec ce genre d’animaux, c’est lui ou son fils qu’on appelle.
Pour moi, c’est un coup dure de voir ses animaux tués juste pour quelques volailles, j’aiderai cependant à dépecer le Grizzly et à récupérer un peu de viande pour le gouter. Afin que son esprit puisse rester libre, et non pas cloué à un mur avec sa peau, je prélève quelques poils et confectionne un sac en cuire pour les recevoir. J’espère ainsi que son esprit m’accompagnera dans mon voyage à venir.
Il est clair qu’il devient très dangereux de se promener en forêt, tout le monde le dit. Mais moi, attristé par ces évènements, je m’enfuie, là où je me sens chez moi, où je respire la vie. je pars pour une ballade en montagne, sur les hauteurs, respirer la vie et non pas la mort.
Un mois après les inondations, les traces du passage des flots demeurent pour longtemps encore présentes. Partout des engins travaillent à endiguer, réparer les routes et les ponts, on estime au bas mots 20 millions de dollars de dégâts, rien que pour l’infrastructure routière! De mon côté, j’aide comme je peux à évacué tout ce qui a été touché, donc perdu. Les aller-retour à la déchetterie se multiplient et défilent devant moi tout le passé des gens. Certains petits fermiers (et il y en a beaucoup dans la vallée), ont perdus leurs cheptels.
Alors, même une fête anglophone comme “Thanksgiving”, fête ou l’on remercie Dieu pour l’abondance des récoltes, a une journée morose.
Pour Corine et ses amis, c’est l’occasion de faire la fête, pour moi de remercier la vie de m’avoir apporté cette rencontre avec les éléments.
On découpe la dinde traditionnelle, et après avoir gouté à l’hydromel de l’apicultrice, dansons et chantons afin d’aider la digestion!!!
En tant que “rescapé”, j’ai droit à un régime de faveur. Le gouvernement de Colombie-britannique m’octroie des bons d’achats me permettant de me vêtir et d’acheter le nécessaire de toilettes. On me loge également 3 nuits dans un hotel-pension, le “Eagle-lodge”. Il faut dire que je n’ai plus rien, excepté les affaires que je porte. Mon vélo et mon matériel sont restés chez Jeff et j’apprends que la route est coupée. La Bella-coola l’a emporté sur 200m. Impossible pour l’instant de les récupérer. Au campement chez Corine, c’est le désastre, 20cm d’eau boueuse a inondé tout le local. J’ai une partie de mes affaires à l’intérieur, il faut absolument entrer et sécher ce qui est trempé. Je suis obligé de forcer la porte et commencer à tout nettoyer. Corine est absente, partie quelques jours avant la catastrophe à une conférence. Elle ne rentrera que bien plus tard.
Dans la vallée le constat est bien pire, routes coupées, maisons inondées. Certains habitants ont tout perdu! Mais on ne déplore aucune victime (humaine). Parce que des victimes, il y en a eu. Toute la population forestière est bouleversée, beaucoup d’ours sont mort et vont mourir cet hiver. Les eaux ont emporté les saumons qui ne remonteront plus maintenant, ainsi que leurs œufs et ont modifié les frayères à long terme. La vallée inondée rend inconsommable les plantes et baies dont les ours raffolent, ainsi sous alimentés, ils deviennent plus agressifs car ils ont faim.
Les hommes inlassablement reconstruisent. Mais ont ils compris le message que leur environnement leur à transmis? Est ce pour eux autre chose qu’une “catastrophe naturelle”?
Après avoir passé la nuit au sec, je tente au matin de jeter un coup d’oeil à la situation. Il faut absolument passer! Je ne peux faire machine arrière et remonter jusqu’au lac. De l’autre côté, le sentier me ramènera dans la vallée et chez Jeff. Même si il y a beaucoup de kilomètres à parcourir, je suis convaincu d’arriver le soir à destination.
Dece fait je laisse mes affaires en place et va constater les dégâts. Par chance, l’eau a reculé de plusieurs mètres et de nombreux troncs d’arbres et de branches se sont accumulés près du pont à demi-immérgé, formant une passerelle flottante. Je tente d’y accéder, ça marche. C’est le moment, il ne faut pas hésiter une minute de plus. Je retourne à la tente et replie en hâte mes affaires. Il se remet à pleuvoir et le temps de tout ranger, l’eau a déjà regagné du terrain et j’en ai jusqu’au mollets lorsque j’atteins les premiers troncs. Le torrent est puissant, le grondement impressionnant, il ne faudrait pas qu’un arbre percute le pont pendant son ascension!
Je parviens à atteindre les câbles suspendus et commence à grimper le long de ce fragile lien qui me conduit vers l’autre partie du chemin de randonnée. En quelques minutes, l’affaire est faite, et c’est tout content d’avoir bravé cet obstacle que je reprends ma route.
De l’autre côté, de nombreux ruisseaux dévalent la pente dans un bruit infernal. Je commence à peine à réaliser l’étendue de la catastrophe et me demande comment va être la suite de la partie. C’est alors que j’aperçois un ours sur le sentier, il est très jeune et sa mère est juste derrière lui. Ce sont des grizzly, eux aussi doivent être affolés devant tout ce chaos. Je cris en essayant de couvrir le bruit de l’eau pour ne pas les surprendre, mais la mère est partie plus rapidement que son rejeton, s’en apercevant elle fait demi-tour et fonce sur moi. Mesure d’intimidation, car elle s’arrête à 5m et repars en sens inverse, les poils encore dressés sur l’échine. Pensant que tout est ok, je poursuit ma route et les dépasse. Mais aussitôt, la mère reviens sur moi et me préviens à nouveau! tout en reculant, face à elle je lui parle. je la comprends, et n’a même pas le temps d’avoir peur, tout va trop vite. Elle repart rejoindre son petit resté en arrière. Impressionné par cette rencontre forte en émotion je remercie la vie d’une pareille rencontre.
Le sentier de randonnée fini par descendre dans la vallée et est submergé par la rivière en crue. Je dois le suivre au plus près au risque de me perdre. J’entre alors dans l’eau et progresse lentement. par moment je le retrouve, il regrimpe à flanc de montagne, puis invariablement replonge dans l’eau.
Ce petit jeu de cache-cache m’oblige parfois à suivre la parois de la montagne sur des rochers instables ou au milieu des arbres tombés. il pleut toujours , je crains pour mes affaires qui ne resteront pas sèches à se rythme. Enfin, j’aperçois le deuxième pont suspendu qui rejoins le parking de voiture. Celui là est à flot, pas besoin de faire des cabrioles pour le traverser. Je marque une pause. il me reste 20 bons kilomètres de route carrossable avant de rejoindre l’asphalte, si je marche bien j’y suis ce soir.
Mais là encore, je ne suis pas au bout de mes surprises. La route suis en grande partie la rivière Atnarko qui ne l’entend pas de cette manière. Tout n’est que chaos et j ai du mal à me repérer. je marche cependant aisément sur deux bons kilomètres et puis là, tout se transforme: il n’y a que de l’eau! le chemin est complètement inondé et c’est avec de l’eau jusqu’à la ceinture que j’avance difficilement. La force du courant me pousse même à un bain forcé qui me fait juré un bon coup. Je suis trempé jusqu’aux os, mon sac de couchage et ma couverture également, et je viens de perdre un appareil photo. Heureusement la caméra n’a rien et pour moi c’est le principal.
Je me rend compte cependant que la partie n’est pas gagnée! J’avance trop lentement pour pouvoir être au sec ce soir. Je progresse sur le flanc de la montagne à moitié frigorifié par le bain forcé. Le sentier redeviens en partit sec et je reprend espoir. Mais quelques kilomètres plus loin, c’est la consternation, il n’y a plus rien. Plus de chemin visible, plus de forêt. A la place une grande plaine jonchée de cailloux et d’arbres arrachés; je suis au milieu de deux vallées, un pont jonche au centre, coupé en deux. je ne sais quelle direction prendre, et de toute façon deux grands bras de rivières me barrent définitivement le passage. Je suis dans l’impasse! merde, je n’y crois pas, il va falloir qu’on me récupère par hélico!!!
Je me résous une nouvelle fois à passer une 5ème nuit sous la tente. Et quelle nuit! je la monte trempée à la limite de la forêt, au beau milieu des arbres arrachés, dans ce qui était le lit de la rivière, il y a peut de temps. Les pentes de la montagne sont trop abruptes pour offrirent un quelconque refuge, et tente de m’endormir dans la seule couverture à moitié sèche qu’il me reste. Mes vêtements sont trempés eux aussi, il faut m’en débarrasser. Je garde espoir de trouver une solution pour passer demain, mais ne peut dormir rassurer, tant le bruit de l’eau tumultueuse, des troncs qui explosent sous sa force et le roulement des rochers me font craindre le pire.
Le lendemain, je tente par tous les moyens de passer. Le premier bras de rivière ne posera pas trop de problèmes, par contre, je reste bloqué par le deuxième qui ne veut pas se calmer. fin du chemin. Il ne me reste plus qu’à attendre d’éventuels secours, s’ils arrivent!!!
Plusieurs hélicoptères passeront trop loin de moi , par chance l’un d’eux me survole et m’ayant aperçu, décrit des cercles autour de moi. Il va donner ma position, je dois être maintenant patient. En effet deux heures plus tard, un autre hélico vient se poser à coté de moi. Une nouvelle fois les Rangers viennent à ma rescousse! quelques minutes plus tard, une tasse de thé chaud à la main je m’envole en direction d’un lieu plus calme.
survolant la zone, je constate que le chaos règne dans la vallée. On m’explique les dégâts causé par cette crue qui n’a pas d’égale. la dernière date de 1968! mais n’était pas aussi furieuse: Il a plut en deux jours, l’équivalent de six mois de précipitation! En bas, les routes sont coupées, les maisons inondées. L’hélico poursuit un moment sa tournée et reviens à sa base.
interview par téléphone de la CTV à visionner ici
En moi quelque chose à changé! Après cette épreuve initiatique, au beau milieu de la nature en furie, j’ai l’impression d’avoir reçu quelque chose de puissant! comme un cadeau. Pendant 5 jours je me suis retrouvé au milieu d’une énergie ahurissante, qui m’a traversée. Une partie de cette énergie fait partie de moi à présent.Je la ressent.
L’homme n’est rien face à la nature, lorsqu’elle se déchaîne. Il ne faut pas essayer de la combattre, ni aller contre. Il faut être la nature, faire corps avec elle et recevoir l’ énergie qu’elle nous transmet. Ainsi on en ressort plus fort.
Laissez moi vous raconter une histoire comme il en arrive rarement et qui en générale laisse un souvenir impérissable dans une vie de voyageur.
Corine m’avait parlé d’un coin extraordinaire à visiter, dans les montagnes du parc Provincial de Tweedsmuir, situé à 70km du village de Bella-coola.Une chaine de nombreux lacs est ceinturée par des glaciers à 3000m d’altitude et offre un spectacle grandiose.Pour cela il faut parcourir un chemin carrossable sur 20km, puis il faut suivre un sentier de randonnée sur 16km qui conduit aux lacs.La veille de la pleine lune, je prépare mes affaires pour passer quelques jours là-haut. Je ne sais pas si je pourrais atteindre les lacs les plus retirés, mais compte faire un jeûne de deux jours pour l’équinoxe, médecine que je commence à apprécier.
Je n’emporte donc que le stricte minimum sur mon vélo. Après ces deux jours, j’ai l’intention de rester dans les environs observer les ours à pêcher le saumon dans la rivière. les Rangers ont installé une plateforme d’observation qui permet sans les déranger de les voir dans leur univers.
Tel est le programme établit, nous sommes un mercredi et m’en vais tranquillement vers ce lieu d’observation où je compte retrouver un ranger et lui demander de poser ma tente et des affaires à la station. Là-bas, je retrouve Jeff, photographe, passionné des ours, qui habite non loin de là. Il me propose de me conduire demain matin aux pieds de la montagne et de me récupérer dans deux jours. J’accepte volontiers son offre préférant un lieu sûr pour y laisser mon vélo et mes bagages en trop.
Jeff m’accompagne un bout de chemin après avoir garé son vieux 4×4 sur un parking herbeux. en traversant un petit pont suspendu en fer, il me parle de ce lieu particulier. Nous sommes dans le parc de Tweedsmuir et ici la végétation n’est déjà plus la même que sur la côte. dans ces forêts règne le douglas et l’epicéa préférant les zones sèches de ces montagnes. il constate qu’on ne trouve plus de saumon à remonter ce cours d’eau. Il y a quelques années, me dit il, on pouvait marcher dessus, tellement il y en avait. Aujourd’hui, plus rien. La pêche industriel, les fermes aquacoles et leurs maladies ont fait beaucoup de tord aux saumons sauvages. Quelques part encore et l’on se quitte, chacun partant vers sa destination.
la météo annonce de la pluie, mais ça ne m’a pas découragé pour ma ballade. la forêt prend de plus en plus une teinte d’automne, magnifique. Il n’est pas conseillé de marcher en silence de peur d’effrayer ours et cougars, qui a leurs tours ne manqueraient pas de vous effrayer; mais je n’y peux rien, je ne peux faire autrement que d’admirer, écouter, contempler. et c’est là que l’on peut apercevoir du monde. Je croise un élan et une perdrix qui me ravissent par leur beauté.
Tout en marchand et serpentant la montagne je grignote le peux que j’ai emmené pour me donner des forces. toute la montagne offre un spectacle grandiose et me donne l’échelle de la terre. Une dimension que l’on comprend uniquement lorsque l’on grimpe en montagne, dès que l’on s’élève un peut.
J’installe mon campement au bord du premier lac, celui de Turner lake. D’ici en général on peut prendre un canoë et se rendre dans les lacs suivant jusqu’au dernier, et revenir. pour moi ce lieu est propice à la méditation et au jeûne, j’allume un grand feu et aperçois la lune qui se lève derrière la montagne. Un salut de courte durée puisqu’une heure après il se met à pleuvoir d’une façon assez violente.
pendant les deux jours qui suivent, il ne cesse de tomber des trombes d’eau, sans discontinué. Je reste ainsi dans la tente, à penser. au voyage, à Marilia, à la terre et au but que je me suis fixé. J’écris et dessine, imagine un embryon de scénario pour le prochain tournage sur la foret humide. Pour sûre qu’elle est humide avec tout ce qu’il tombe.
Je repense à la phrase de Jeff en parlant de cette région: ” Les saumons sont le sang, la rivière les veines, les arbres les os et les ours les muscles de cette forêts”.
Tout cet équilibre est maintenant une fois de plus menacé. coupes illégales ou non d’arbres plus que centenaires, pêches etc…Rien n’empêche les hommes de toujours tout prendre ce que bon leur semble sans se soucier du reste.
Nous sommes dimanche, comme par enchantement il a cessé de pleuvoir. comme pour me laisser redescendre tranquillement.au petit matin, la vue sur le lac est un enchantement. Je dois rejoindre Jeff à 15h au parking, le temps de tout plier et je me met en route. La forêt n’en finit pas de m’éblouir, elle rayonne.
La journée s’annonce belle pour redescendre et je suis tout reconnaissant à la pluie d’avoir cessé. furtivement j’aperçois un grizzly qui part en trottinant. Je me régale mentalement du repas du soir que je cuisinerais chez Jeff.mais on n’est jamais vraiment certain de son futur et plusieurs indices me font penser qu’il se passe quelque chose d’anormal.
les petits ruisseaux assécher sont devenue de vrai petits torrents et je suis obligé par moment de les traverser en m’inondant les chaussures. Puis d’un coup je me crois perdu. je doit trouver un pont à cet endroit? où est il?. a la place une étendue d’eau qui me barre le chemin. je pose mon sac à terre et commence à chercher. Autour de moi tout n’est que grondement assourdissant, arbres déchiquetés accumulés les uns sur les autres, le tout noyé dans un mètre d’eau. En m’approchant le plus possible, de l’eau jusqu’à la ceinture, je me rends compte qu’il est là bas le pont suspendu! La rivière à pris 200m sur la berge et le pont ne tient plus qu’à ses câbles. Il git au milieu de la rivière. Impossible à atteindre!!! Je suis bloqué.
Je décide de passer la nuit aux abords et attendre demain matin tenter une traversé. je ne peux rester au milieu de la forêt, de l’autre côté ça ira mieux. J’allume tant bien que mal un grand feu, histoire de faire sécher mes habits en espérant trouver une solution. J’abandonne l’idée du repas chaud. La montagne veut me retenir encore un peu. je suis plus que surpris qu’en deux jours cela est put causer autant de dégâts.
Walker-island n’est pas vraiment une île, mais l’endroit est ceinturé par deux cours d’eau, dont le Bella-Coola. C’est là que se trouve les terrains de Corine et Daven. Ils veulent en faire une petite exploitation tourné vers le maraîchage. Corine est apicultrice depuis 6 ans et va bientôt ramener ces 60 ruches, dans le coin. J’installe mon campement à coté d’un petit hangar construit par l’ancien propriétaire et part faire un tour visiter les lieux. Une surprise m’attends, de magnifiques cèdres rouges datant de plusieurs siècles peuplent les lieux. Ambiance surprenante que celle d’évolué ainsi au milieu de ces dinosaures. je compte rester un mois encore sous la tente, tant qu’il ne fait pas trop froid et que le temps le permet, ça ne va certainement pas durer. du coup, je peux donner un coup de main sur place et il y en a grand besoin, tout est à construire: le jardin, les hangars, une maison…
Brève petite visite au milieu de ces respectables anciens:
Au retour de la ballade, je me sens d’un amour profond pour de lieu, cette vallée ces montagnes. Comme en résonance à mes pensées, la montagne au soleil couchant s’embrase. Veut elle me dire quelque chose, il y a t-il un message, une réponse à mes interrogations concernant cette forêt?
c’est bientôt l’équinoxe d’automne, je compte partir en randonnée dans la montagne pour deux jours y faire un jeûne pour cette pleine lune, tenter de faire un pont avec cette autre forêt qu’est la Primorié. Une jonction par la pensée avec Marilia qui doit faire la même chose de son côté, créer un arc-en-ciel pour l’union des deux mondes que relie le pacifique.
Pas facile d’habiter un petit village éloigné de tout lorsque l’on a besoin de choses particulières. Il me fallait des vêtements d’hiver, chaud et pas cher, Dave, lui a besoin de nécessaire de clôtures électriques pour sa ferme. une seule solution William-Lake, seule ville à proprement parlé dans le coin. et quand je dis dans le coin, c’est à l’échelle du pays. Une agglomération située quand même à 480km de Bella-Coola! et encore, il faut traverser la montagne, “the hill” (la colline) comme ils l’appellent, qui a un col a 1500m d’altitude au moins! comment vous dire, c’est comme si nous devions de Trémargat à Paris juste pour quelques fringues et des outils. Et entre Bella-Coola et William Lake, que des petits villages quasi sans commerce. Dave m’embarque donc pour une grosse journée de route, un aller-retour éclair à bord d’un vieux pick-up, couinant à tout va.
Sur les hauteurs du col d’Hackman, la neige à déjà fait son apparition, arrachant un juron à Dave qui préfère la voir le plus tôt possible. Lui, vient du Ukon (Canada), et cherchait à acheter une ferme pour s’installer. ici les terrains n’étaient pas très cher, alors i a commencé une petite exploitation fermière de cochons en plein air. Ça le change de son ancien métier, guide de chasse pour touristes.
Sur la route, seule une crevaison nous arrête quelques minutes. Petite frayeur, Dave ne sait pas où est le cric! Après l’avoir trouvé, c’est autour des boulons de se casser net sous l’insistance à les débloquer. Il nous en reste trois sur cinq! on peut continuer. La suite de la route se fera sans soucis et le retour s’effectuera de nuit, bières à la main.
Bella-Coola est un petit village de 1000 habitants, village au bout d’une route, au bout de ma route, c’est là que je compte passer l’hiver, parmi ces hommes et ces femmes issus pour la plupart du peuple Nuxalk (prononcé Nu-halk).
Il n’y a pas si longtemps que ça que les blancs sont venus ici. a peine 150 à 200ans. les Norvégiens furent les premiers à défricher la forêt pour s’y installer, puis les canadiens à leurs tours, sont venus exploités cette riche forêt de cèdres rouges. lors d’une ballade dans une petite réserve forestière, je me rends compte ce qu’était l’endroit à l’arrivée des blancs. Aujourd’hui la vallée en est à sa quatrième exploitation.
lorsque les blancs sont arrivés, ils ont put constater que les gens étaient accueillant, bien portant et joviales. ils maîtrisaient l’art de fabriquer toute sorte de vêtements, ustensiles et canoës en écorce de cèdre. Du fait de l’abondance du saumon et de l’importance de la forêt pluvieuse, ici au creux des montagnes protectrices, ce peuple à put vivre en paix et en harmonie.
Aujourd’hui, comme partout, la culture Nuxalk ne tient qu’à un fil. Quelques anciens parlent encore la langue ou savent faire des vêtements ou chapeaux en cèdre. peu de musique traditionnel ni de fêtes. Pourtant, certaines personnes veulent que ces traditions perdurent. A l’école, il y a plusieurs fois par semaine des cours de langue traditionnel. Les pêcheurs fument encore le poisson et construisent des canoës.
La rencontre avec Dayna, jeune Canadienne mariée à un Nuxalk, est riche de renseignements. Les variétés de saumons qui viennent à partir du printemps jusqu’à l’automne frayer dans les cours d’eau, la vie des gens ici, puis me donnent d’autres contacts et une invitation à une projection portant sur la vie du village et réalisé par une jeune femme du village. je ferais la rencontre de Gail, l’épouse du chef du village.
je rencontre également Corinne, jeune québécoise dynamique, qui me propose de partagé leurs bureau pour travailler et m’offre la possibilité de planter ma tente sur son terrain en attendant de trouver un logement pour l’hiver. En compagnie de deux de ses amis nous feront une ballade en montagne, me permettant de voir pour la première fois un glacier.
L’automne arrive à grands pas, c’est la saison de toutes les récoltes. La forêt se couvrent de baies de toutes sortes, de champignons et de plantes racines.
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