Sur la route
Je longe toujours la côte pacifique, et entre en Californie. un nom bien connu chez nous, car fredonné par un chanteur Français, à une époque où le “rêve américain” était sublimé. un nom synonyme de soleil, de plages et de sable fin… Pour l’instant pour moi, ce n’est pas le cas. En fait, c’est plutôt brouillard pluvieux le matin, deux heures de soleil l’après midi, ( encore avec un peu de chance) et un vent souvent présent qui me fait rouler en pull régulièrement. La côte est cependant sauvage et magnifique. On peut admirer le travail de l’océan grignotant depuis des millénaires les falaises. Peut de gens s’y baignent du fait de la température froide , et seuls quelques surfeurs jouent avec les vagues déferlantes.
La saison est estivale et le flot incessant des voitures et camions met mon morale à rude épreuve. Bruyante et extravagante, tel est mon impression de l’Amérique. Ici, rien ne compte plus que l’apparence et le fric, déballé l’espace d’un instant par toute une population qui vit à crédit. Tout est fait d’ailleurs pour les voitures, et les “drive-in” et drive-thru” (fastfood et boutiques en tout genre où l’on reste dans sa voiture pour commander et consommer), se comptent par centaines. La mal-bouffe, une vérité terrifiante et bien présente qui condamne cette société . On m’affirmera un jour que 80% de la population est en sur-poids et que 50% d’entre eux sont obèses! Je m’amuse, lors des poses courses à compter les individus faisant les leurs et constate cette triste vérité avec effroi.
Dans cette virée Américaine, je rencontre beaucoup de cyclistes. il faut dire que cette route est très réputer, et chacun à sa raison pour l’emprunter. Le plus souvent pour les vacances et rarement pour un long voyage comme le mien. alors, dans les arrêt camping, je fais office de baroudeur au long cours et détient le record de distance et de temps passé sur un vélo. Ce qui impressionne’ également c’est ma façon de cuisiner, au feu de bois, bien sûr. Alors que la majeure partie d’entre eux mangent lyophilisée, je déballe légumes, épices, viandes (difficile de m’en passer!!!) pâtes ou riz. Et puis, je raconte mes aventures, la traversée de la Russie et de l’Asie Centrale, ma séparation avec Marilia qui décide de rester dans la taïga sauvage et bien entendue l’épisode Canadien avec la crue de la Bella-Coola.
pour l’instant je roule seul, même si il m’est arrivé pendant deux jours, d’accompagner Darby , un homme de 61 ans qui décide de changer de vie après des années de labeurs et de vie “normale”. il souhaite faire un tour du monde l’année prochaine et tente un test. Il est heureux de rouler avec moi et j’essaie de lui montrer que la route peu, si on le souhaite nous donner le meilleur. avant de se quitter je cuisine un petit repas de fête, une paëla aux fruits de mer qui le fera complètement halluciner. J’espère le voir en France lorsqu’il y passera.
Sur cette route, il y a beaucoup de cyclistes alors voici un petit aperçu des gens que je croise:
la palme, revient à ce couple qui décide de prouver que l’on peut partir au tour du monde à vélo avec quatre enfants (cela me rappelle la Thaïlande et zoé)
Ces moments de rencontres sont pour moi des comme des petits bonheur sur cette route, somme toute bien triste. Je ne vois qu ‘exploitation intensive, des forêts ou des vallées. Je me demande comment est le reste du pays! En réponse, on me dit qu’ici c’est la plus belle partie; dans les anciennes plaines où régnaient les bisons, on peut conduire pendant 12 heures sans quitter le même champs de maïs!!
incroyable. Qu’on t il fait de ce pays, qui autrefois devait être si merveilleux, si riche en diversité!
Mais je dois faire abstraction, continuer à rouler et malgré moi je me sens comme un animal sauvage parmi les humains qui sont mes semblables mais que je finis par détester.
Même les camping des parcs nationaux pourtant peux cher, ne sont pas adaptés à mon mode de vie, et lorsque je trouve un petit bosquet, je me sens plus à l’aise, presque chez moi et quand un coyote vient me voir, curieux, je me dis que j’ai fait le bon choix. Je me dis qu’heureusement Marilia n’est pas là, dans ce monde de fou, elle aurait craquée, elle si sensible à la vie sauvage; elle à fait le bon choix en restant de l’autre côté, dans cette taïga si magnifique pour y faire sa vie.