mai
04
2010
0

Enterrement

p1020663A chaque fois qu’on met pied-à-terre, en moins de 5minutes on se retrouve entourés d’une foule de curieux au visage parfois tellement abasourdi qu’il en est peu acceuillant. Alors, le jour où on a appercu un atrouppement de bord de route, accompagné de musiciens, on a pas hésité à aller voir.

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p1020654Une brochette de gens vêtus de blanc et ceinturés de rouge sont rassemblés autour d’un fût dans lequel ils brûlent continuellement des faux billets et autres vieux documents. Parmis les instruments, une bombarde chinoise joue sans complexe, à fond de décybelles. Avant de voler la vedette, on rentre en plein dans la foule, regarder de plus près. On nous lance des cigarettes, des bonbons, etc… Des fleurs en parpier crepon énormes  recouvrent toute la longueur du mur.

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le pleureur qui fait rire

A l’intérieur, l’autel. Rien à voir avec nos plaques sobres de granite en dorures! Quand la musique cesse, les pleureurs prennent le relais, en chanson et au rythme de leurs plaquettes de bambou qu’ils entrechoquent dans leurs mains. Le 1er pleureur a réellement fait couler ses larmes, et pourtant ses paroles faisaient rire la foule. Après sa performance, on lui a offert un billet.

Après une bonne demie-heure on tente de repartir, mais la foule nous suit et nous entoure. Une femme nous invite au repas. On fera une 2ème tentative d’escapade avant qu’on ne nous installe sur la banquette chauffante de la baraque. 2 plats de viande, oeufs frits au lard, salade de pâtes, beignets bien bourratifs, pains ronds blancs, bière et cigarettes… Ce n’est qu’après tout cela qu’ona eu le droit de repartir.

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , ,
mai
04
2010
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Première (1)pression

nouvelle ville "champignon"

nouvelle ville "champignon"

Carrière

Carrière

Traverser la Mongolie Intérieure sur cette route n’est pas la meilleure introduction que l’on puisse faire. Peut-être la pire. Mais c’est peut-être la manière la plus radicale de prendre conscience des dualités chinoises. Mais avant d’y comprendre quoi que ce soit, on pédale vers Pékin, éberlués, hallucinés (et tristes aussi parfois) à voir l’usage que les Chinois font de la terre.

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"Prière de ne pas écraser la petite souris rouge qui se faufile au milieu..."

Après le Gobi libre des steppes, des clotures réapparaissent, parquant quelques rares animaux ayant le privilège de vivre dehors. Ici on replante à tous les étages, de plantes basses a des arbres déjà hauts pour lutter contre l’avancée du désert et l’ensablement des routes. Pendant 2 jours un vent de opussière nous fouette le visage, qui nous ensable narines, yeux et oreilles  à cause surtout des innombrables pelleteuses de chantier remuant partout les sols. Partout des mines de charbon, de gravillons, etc… rongeant les montagnes. Sur la route des files compactes de camions de charbon passent en klaxonnant, de quoi nous faire monter en pression même s’il s’agit d’encouragements. On finit par leur gueuler dessus, mais eux sont déjà loin, et loins de pouvoir nous entendre.

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petit paysan avec sa vache et sa mule

A coté de ça les paysans travaillent encore tous à la main. Une pelle, un soc tiré par une vache. Mais ils sont tellement nombreux, qu’ils parviennent encore à cultiver d’étroites bandes de terre soit au bord de la route, soit perchées sur des terrasses de la montagne. Ce qui est sûr: pas une parcelle de liberté, de respiration, de “propreté”. A force on se croirait presque “hors sujet”: de la nature vierge, en Chine, ce n’est plus à l’ordre du jour depuis déjà une bonne centaine d’années. Par contre en ce qui concerne la relation que les Chinois ont avec leur environnement, même si pour l’instant on les voit vivre dans de véritables cloaques, et tout bouffer de la matière donnée par la terre, on comprendra mieux plus tard l’aspect critique de la situation…  

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Vue de la fenêtre de la chambre d'un petit hôtel routier, qui lui ne nous a pas "dénonçé" à la police locale... Et puis à voir comment on était couverts de boue, y'avait bien que lui pour nous accepter!!

Pour finir sur ces premières opressions, il y a les lois chinoises qui nous obligent à sormir dans des hôtels habilités à recevoir des étrangers. Quand on est allé demander l’hospitalité, personne ne nous a comprit (semble-il), et on a plutôt eu l’impression de leur poser problème. La solution pour que la situation revienne à sa “normalité”, c’est d’appeller la police (très charmante cela-dit), qui nous accompagne là où notre “cathégorie” peut être “casée”.

Heureusement, d’autres nous ont parlé selon leur propre coeur, d’autres nous ont offert un peu d’eux, sans trop se compliquer la vie…

Ecrit par admin_kernunos in: Chine | Mots-clefs :, , , , , , ,
avr
30
2010
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Choc Chinois

p1020629Une frontière, en plein désert. Pour la passer sans soucis, on doit louer une voiture. La Chine est LE pays du vélo, mais il est interdit de s’y à vélo. On doit pourtant passer la douane avec eux, munis de toutes leurs sacoches. Au final, c’est juste une histoire de numéro de plaque d’immatriculation: on peut remplir la case du formulaire, c’est ça qui compte. Sans poireauter 3h ni ouvrir une seule sacoche, on s’est retrouvés de l’autre côté.

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p10206363km et c’est le choc: dans les vitrines des premiers magasins s’alignent des pelleteuses gigantesques. Les rues deviennent avenues, des centaines de vélos-tricycles-bicycles électriques, etc… apparaissent, des boutiques vendant mangues, mandarines, ananas et produits frais comblent les trottoirs. Une ville énorme, avec des feux rouges et du monde partout. On en sort bien vite pour se persuader qu’on est toujours bien en plein Gobi. La piste est devenue auto-route.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
30
2010
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Les Bergers du Désert

p1020603p1020598Au delà de Sainchand, la piste s’éloigne de la voie ferrée. Pour pas perdre le fil, on roule sur la nouvelle piste en construction, bien plus avancée que dans l’autre direction, vers Ulan-Baator. C’est pour nous l’occasion de retrouver les Bergers Mongols sous leurs yourtes une dernière fois avant la Chine. Par contre, pour les trouver, faut parfois aiguiser son regard: si là bas y’a un troupeau, c’est que le berger n’est pas loin, et son campement non plus.

Étrangement certains troupeaux sont fournis et paraissent pas mal nourris. C’est la période des naissances, ce qui représente des journées de travail de l’aube à la nuit tombée (on nous enfermera un soir dans la yourte, à l’abri du chien agressif, en attendant que le travail soit fini). Chevreaux et agneaux fraichement nés ont parfois le privilège d’y dormir. Mais faut surtout les faire retrouver les bons pis chaque soir et chaque matin. Un autre soir, une yourte d’apparence “isolée” nous sauve du vent trop froid… avant de se mettre à se remplir, à en craquer (on y a dormi à 14!!). Sans compter les moutons à dépecer.

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p1020586La méthode est simple: choisir le mouton le plus gras du lot, l’attraper, le mettre sur le dos. On lui ouvre proprement la peau du bidon (il semble ne rien sentir), on y enfile la main jusque dans son dos pour sectionner du doigt l’artère dorsale. Et tranquillement sans effusion de sang (hémorragie interne), le mouton s’en va, presque sans s’en rendre compte. Après on le transporte à l’intérieur. Pas besoin de planche à découper: tout se fait sur la peau elle-même, qu’on détache au poing, sans couteau. On hallucine de la propreté avec laquelle ils opèrent. On sort ensuite la poche à viscère, même pas perçée, confiée aux femmes qui en font direct le tri, le lavage, le remplissage des boyaux, la cuisson, et la dégustation. On a aussi eu le droit à un bout de foie cru, “à la Ghenggis”. Le sang est récupéré au bol dans la carcasse, puis tout est découpé et mit à sécher dans un coin de la yourte.

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Voilà: d’un bout à l’autre du pays, les Mongols ont ces même gestes du quotidien, et cette même façon de vivre. Y’à pas à dire: ce sont les Maîtres Éleveurs-Bouchers-Viandards du monde entier. Dans ces steppes et ces déserts, les animaux leur donnent la vie.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
29
2010
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Panne fatale

Pour pas y passer aussi vite que le vent, on pouvait bien compter sur nos vélos. Le journée est ponctuée de crevaisons et de demi-tours. Le dernier a pour cause le porte bagage d’Iléonord qui casse pour la 4 ou 5ème fois du voyage. Faut dire que ça secoue. Heureusement, les Mongols sont toujours de bonne volonté pour filer des coups de mains. La réparation se fait rapidement, avec en prime une invitation à rester pour la nuit. Tof décide d’assurer ses boulons. Sauf qu’à trop les resserrer, celui de l’axe arrière casse, avec un bout d’axe coincé à l’intérieur… LA pièce unique, celle qui porte les accroches de la remorque. Impossible d’en trouver une 2ème pareille. Bon, y’a plus qu’une solution à trouver.

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nos sauveurs

nos sauveurs

Un soudeur, avec si possible un poste à soudure (ou le contraire, mais faut la paire!) Après avoir vu tous les voisins défiler devant la pièce et notre problème, un premier soudeur tente le coup. Mais il n’avait pas de poste. Au gaz, dans sa piaule, avec des bouts de carton. Ça n’a pas marché. Le 2ème soudeur (avec poste) du village n’était pas là. On a finalement déniché notre homme, qui a dû ôter le bout d’axe du boulon, couper l’axe en 2 pour y souder le bout récupéré. Oufff! On se voyait vraiment pas prendre le train…

En attendant que ça se fasse, on fait connaissance. Comme le chômage et l’alcool semblent bien répandus (ici on picole la vodka à grands verres sans aucun esprit), on fait l’animation accessoire pour toute l’équipe.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Velo | Mots-clefs :, , , ,
avr
29
2010
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Sur les pistes de Gobi

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"merde! c'est pas indiqué sur la carte!!"

On nous avait prédit de la neige…mais sur la piste ne survivent que des cailloux, parfois réduits à l’état de mini gravillons sableux. Le soleil chauffe comme pour un vrai printemps. Le vent clément fige encore nos chairs quand on s’arrête trop longtemps. On a fait 6km sur la route aux abords jonchés de plastiques avant d’êtres déviés sur la piste… enfin, sur LES pistes. C’est d’ailleurs ça le truc génial: on peut naviguer de bâbord à tribord ou même tracer un itinéraire encore jamais parcouru, et pédaler au gré des endroits pas trop ensablés. Grandeur Terrestre. Ça fait du bien de sentir sous ses pieds la terre libérée de sa couche de neige et de glace.

On nous prédit aussi toujours des étendues sans personne. Mais même en plein désert il y a toujours des gens. Jusqu’à Sainchand (220km après l’asphalte), la piste longe la voie ferrée sur laquelle s’égrènent les petites stations aux maisons toutes identiques, où nous trouvons de l’eau et parfois un squat pour la nuit. Les quelques mines de charbon font jaillir 2-3 villes. Quant aux rares touffes d’herbe, elles suffisent à nourrir de grands troupeaux.

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Gobi ensablé

Cela dit, même si la dimension que la piste donne à l’aventure est grandiose, faut y mettre un bon paquet d’énergie pour avancer. Hormis les crevaisons régulières à causes de micro-épines, le vent fait sa loi. D’un instant à l’autre c’est la tempête de sable, le cagnard qui cogne, le froid saisissant ou bien tout à la fois. Le temps d’une pause casse-croute un jour le vent se lève, très sérieusement. A l’Ouest l’horizon se brouille, devant la vue se rétrécie. On tombe à temps sur la station n°33, où on nous loge dans un des appartements vides. Le vieux d’à côté nous invite à cuisiner chez lui, et comme on sortait pas de viande de nos sacs plastiques, il nous apporte un bout de viande sèche. Le vieux l’effrite dans ma main. “Stop! Une cuillerée, ça suffit! Ghenggis emportait ça lors de ses conquêtes: ça se perd pas, c’est léger et ultra-nutritif”. Le lendemain le vent est tombé, mais a rendu la piste ondulée comme des tôles. Crevant. De quoi y perdre tous ses boulons. Mais à trop les resserrer, on risque presque pire… (cf la suite)

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Gobi ensablant

Ecrit par admin_kernunos in: Mongolie | Mots-clefs :, , ,

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