Enterrement
A chaque fois qu’on met pied-à-terre, en moins de 5minutes on se retrouve entourés d’une foule de curieux au visage parfois tellement abasourdi qu’il en est peu acceuillant. Alors, le jour où on a appercu un atrouppement de bord de route, accompagné de musiciens, on a pas hésité à aller voir.
Une brochette de gens vêtus de blanc et ceinturés de rouge sont rassemblés autour d’un fût dans lequel ils brûlent continuellement des faux billets et autres vieux documents. Parmis les instruments, une bombarde chinoise joue sans complexe, à fond de décybelles. Avant de voler la vedette, on rentre en plein dans la foule, regarder de plus près. On nous lance des cigarettes, des bonbons, etc… Des fleurs en parpier crepon énormes recouvrent toute la longueur du mur.
A l’intérieur, l’autel. Rien à voir avec nos plaques sobres de granite en dorures! Quand la musique cesse, les pleureurs prennent le relais, en chanson et au rythme de leurs plaquettes de bambou qu’ils entrechoquent dans leurs mains. Le 1er pleureur a réellement fait couler ses larmes, et pourtant ses paroles faisaient rire la foule. Après sa performance, on lui a offert un billet.
Après une bonne demie-heure on tente de repartir, mais la foule nous suit et nous entoure. Une femme nous invite au repas. On fera une 2ème tentative d’escapade avant qu’on ne nous installe sur la banquette chauffante de la baraque. 2 plats de viande, oeufs frits au lard, salade de pâtes, beignets bien bourratifs, pains ronds blancs, bière et cigarettes… Ce n’est qu’après tout cela qu’ona eu le droit de repartir.