avr
30
2010
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Choc Chinois

p1020629Une frontière, en plein désert. Pour la passer sans soucis, on doit louer une voiture. La Chine est LE pays du vélo, mais il est interdit de s’y à vélo. On doit pourtant passer la douane avec eux, munis de toutes leurs sacoches. Au final, c’est juste une histoire de numéro de plaque d’immatriculation: on peut remplir la case du formulaire, c’est ça qui compte. Sans poireauter 3h ni ouvrir une seule sacoche, on s’est retrouvés de l’autre côté.

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p10206363km et c’est le choc: dans les vitrines des premiers magasins s’alignent des pelleteuses gigantesques. Les rues deviennent avenues, des centaines de vélos-tricycles-bicycles électriques, etc… apparaissent, des boutiques vendant mangues, mandarines, ananas et produits frais comblent les trottoirs. Une ville énorme, avec des feux rouges et du monde partout. On en sort bien vite pour se persuader qu’on est toujours bien en plein Gobi. La piste est devenue auto-route.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
30
2010
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Les Bergers du Désert

p1020603p1020598Au delà de Sainchand, la piste s’éloigne de la voie ferrée. Pour pas perdre le fil, on roule sur la nouvelle piste en construction, bien plus avancée que dans l’autre direction, vers Ulan-Baator. C’est pour nous l’occasion de retrouver les Bergers Mongols sous leurs yourtes une dernière fois avant la Chine. Par contre, pour les trouver, faut parfois aiguiser son regard: si là bas y’a un troupeau, c’est que le berger n’est pas loin, et son campement non plus.

Étrangement certains troupeaux sont fournis et paraissent pas mal nourris. C’est la période des naissances, ce qui représente des journées de travail de l’aube à la nuit tombée (on nous enfermera un soir dans la yourte, à l’abri du chien agressif, en attendant que le travail soit fini). Chevreaux et agneaux fraichement nés ont parfois le privilège d’y dormir. Mais faut surtout les faire retrouver les bons pis chaque soir et chaque matin. Un autre soir, une yourte d’apparence “isolée” nous sauve du vent trop froid… avant de se mettre à se remplir, à en craquer (on y a dormi à 14!!). Sans compter les moutons à dépecer.

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p1020586La méthode est simple: choisir le mouton le plus gras du lot, l’attraper, le mettre sur le dos. On lui ouvre proprement la peau du bidon (il semble ne rien sentir), on y enfile la main jusque dans son dos pour sectionner du doigt l’artère dorsale. Et tranquillement sans effusion de sang (hémorragie interne), le mouton s’en va, presque sans s’en rendre compte. Après on le transporte à l’intérieur. Pas besoin de planche à découper: tout se fait sur la peau elle-même, qu’on détache au poing, sans couteau. On hallucine de la propreté avec laquelle ils opèrent. On sort ensuite la poche à viscère, même pas perçée, confiée aux femmes qui en font direct le tri, le lavage, le remplissage des boyaux, la cuisson, et la dégustation. On a aussi eu le droit à un bout de foie cru, “à la Ghenggis”. Le sang est récupéré au bol dans la carcasse, puis tout est découpé et mit à sécher dans un coin de la yourte.

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Voilà: d’un bout à l’autre du pays, les Mongols ont ces même gestes du quotidien, et cette même façon de vivre. Y’à pas à dire: ce sont les Maîtres Éleveurs-Bouchers-Viandards du monde entier. Dans ces steppes et ces déserts, les animaux leur donnent la vie.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
29
2010
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Panne fatale

Pour pas y passer aussi vite que le vent, on pouvait bien compter sur nos vélos. Le journée est ponctuée de crevaisons et de demi-tours. Le dernier a pour cause le porte bagage d’Iléonord qui casse pour la 4 ou 5ème fois du voyage. Faut dire que ça secoue. Heureusement, les Mongols sont toujours de bonne volonté pour filer des coups de mains. La réparation se fait rapidement, avec en prime une invitation à rester pour la nuit. Tof décide d’assurer ses boulons. Sauf qu’à trop les resserrer, celui de l’axe arrière casse, avec un bout d’axe coincé à l’intérieur… LA pièce unique, celle qui porte les accroches de la remorque. Impossible d’en trouver une 2ème pareille. Bon, y’a plus qu’une solution à trouver.

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nos sauveurs

nos sauveurs

Un soudeur, avec si possible un poste à soudure (ou le contraire, mais faut la paire!) Après avoir vu tous les voisins défiler devant la pièce et notre problème, un premier soudeur tente le coup. Mais il n’avait pas de poste. Au gaz, dans sa piaule, avec des bouts de carton. Ça n’a pas marché. Le 2ème soudeur (avec poste) du village n’était pas là. On a finalement déniché notre homme, qui a dû ôter le bout d’axe du boulon, couper l’axe en 2 pour y souder le bout récupéré. Oufff! On se voyait vraiment pas prendre le train…

En attendant que ça se fasse, on fait connaissance. Comme le chômage et l’alcool semblent bien répandus (ici on picole la vodka à grands verres sans aucun esprit), on fait l’animation accessoire pour toute l’équipe.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Velo | Mots-clefs :, , , ,
avr
29
2010
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Sur les pistes de Gobi

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"merde! c'est pas indiqué sur la carte!!"

On nous avait prédit de la neige…mais sur la piste ne survivent que des cailloux, parfois réduits à l’état de mini gravillons sableux. Le soleil chauffe comme pour un vrai printemps. Le vent clément fige encore nos chairs quand on s’arrête trop longtemps. On a fait 6km sur la route aux abords jonchés de plastiques avant d’êtres déviés sur la piste… enfin, sur LES pistes. C’est d’ailleurs ça le truc génial: on peut naviguer de bâbord à tribord ou même tracer un itinéraire encore jamais parcouru, et pédaler au gré des endroits pas trop ensablés. Grandeur Terrestre. Ça fait du bien de sentir sous ses pieds la terre libérée de sa couche de neige et de glace.

On nous prédit aussi toujours des étendues sans personne. Mais même en plein désert il y a toujours des gens. Jusqu’à Sainchand (220km après l’asphalte), la piste longe la voie ferrée sur laquelle s’égrènent les petites stations aux maisons toutes identiques, où nous trouvons de l’eau et parfois un squat pour la nuit. Les quelques mines de charbon font jaillir 2-3 villes. Quant aux rares touffes d’herbe, elles suffisent à nourrir de grands troupeaux.

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Gobi ensablé

Cela dit, même si la dimension que la piste donne à l’aventure est grandiose, faut y mettre un bon paquet d’énergie pour avancer. Hormis les crevaisons régulières à causes de micro-épines, le vent fait sa loi. D’un instant à l’autre c’est la tempête de sable, le cagnard qui cogne, le froid saisissant ou bien tout à la fois. Le temps d’une pause casse-croute un jour le vent se lève, très sérieusement. A l’Ouest l’horizon se brouille, devant la vue se rétrécie. On tombe à temps sur la station n°33, où on nous loge dans un des appartements vides. Le vieux d’à côté nous invite à cuisiner chez lui, et comme on sortait pas de viande de nos sacs plastiques, il nous apporte un bout de viande sèche. Le vieux l’effrite dans ma main. “Stop! Une cuillerée, ça suffit! Ghenggis emportait ça lors de ses conquêtes: ça se perd pas, c’est léger et ultra-nutritif”. Le lendemain le vent est tombé, mais a rendu la piste ondulée comme des tôles. Crevant. De quoi y perdre tous ses boulons. Mais à trop les resserrer, on risque presque pire… (cf la suite)

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Gobi ensablant

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