juil
23
2010
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Manger…

Ira, Kolia, Raia, Jenia, notre petite famille de Krasnii-iar

Ira, Kolia, Raia, Jenia, notre petite famille de Krasnii-iar

“Touristes sauvages”, nous voila bien nommes! En plus de se pointer sans prevenir, seuls guides par la vie, ils veulent travailler!! La chose tombe a pic: Ira propose de nous loger en echange d’un coup de main au jardin. Son homme est parti pour 10 jours en amont de la riviere, et c’est le moment de tout semer. Sans oublier le cagnard qui oblige a faire de nombreux aller-retours pour chercher de l’eau au puit des voisins.

Ira ne s’emmerde pas avec les sentiments. Il lui faut vivre, avec ses 3 enfants, et les nourrir tous les jours. Pas de quoi s’emouvoir sde sang verse. “Y’a tout un tas de trucs que les gens ne veulent pas faire… les chats par ecemple: les gens veulent des chats, et puis le jour ou ils en ont trop et qu’ils ne peuvent plus les assumer, ben ils ne veulent pas non plus les tuer! Moi ca me derange pas, du moment qu’on me paye!”

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Muguet

Toute leur vie pourrait tourner autour de la quete de nourriture si l’argent n’avait pas tout detrone. Mais chez les Udeges, pour obtenir de l’argent, il faut d’abord savoir ramener de quoi manger.  La saison des fougeres est en train de se terminer, mais Ira et sa soeur Raia nous embarquent pour une derniere cueillette, avant que les jeunes crosses ne s’ouvrent trop et deviennent immangeables. Ira n’y croyait pas trop, mais une fois les pieds dans les hautes herbes, on ne peut plus y sortir le nez. Des fougeres on en a trouve, plus que necessaire pour faire un bon diner. On aurait pu en ramasser de quoi remplir quelques bocaux (une fois les fougeres salees), mais a quoi bon se’embeter si ca suffit pour aujourd’hui?! Y’avait aussi de l’angelique et du kuretchka, bon a bouillir pour des soupes ou des salades. Mais pour le coup Ira prefere jeter son devolu sur le muguet et quelques autres fleurs a la bonne odeur. Apres les fougeres fallait trouver de la viande. Elles auraient bien egorge le bouc d’une voisine (qui nous offre pourtant genereusement lait, the, pain et miel de saison). “Du bouc?? - Ben quoi, on mange de tout. ici, je t’ai dis!” Leurs yeux brillent quand elles evoquent ce moment ou le gibier tombe, et se ramene en morceaux a la maison.

img_3645Sur le retour l’oeil exerce de la Raia tombe sur des champignons de saule. L’exitation grandit. J’adore. Merci Dame Nature de ta generosite, elle nous rend heureux.

Le lendemain c’est Kolia, le mari de Raia qui mene la bande a la riviere. Il lui fallait bien un accolyte arme pour assurer la securite de notre effectif, vulnerabilise par notre presence.  Les pecheurs n’emportent pas que leur canne quand ils vont a la peche. Fusil en bandouillere, hors de son etui, pret a servir. Un homme devant, un autre derriere. Question de viande en premier lieu, puis de securite. Les Ours se cherchent ces temps-ci, et n’hesitent pas a attaquer. Tomber sur un Tigre est toujours probable, ici, ce n’est pas une legende. Mais surtout, on sait jamais, peut-etre un animal s’offrira a nos casseroles.

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Micha

La peche en riviere, c’est une vraie ballade. Le poisson n’est pas bete, si on l’attrappe pas du premier coup, autant migrer un peu plus loin. Avec leur experience, les gars remplissent bien vite leur nacelle de beaux xharius arc-en-ciel, celui qui aime les forts courants. Nous derriere on recolte ce qui reste de Galian, qui n’est pas deja en soi un gros poisson. Quelques jolis lenok finiront de garnir notre grillade du soir. Pour la pause tchai, au lieu d’ouvrir une concerve, Raia debite du poisson frais qu’on mangera cru en fines lamelles. Micha, lui, n’en veut pas. “T’es pas un vrai Udege, alors, na!” Faut dire qu’avant, le poisson servait meme a faire des vetements!

img_3646 p10300491 … euh, celui la c’est du gros, peche dans la grosse riviere, d’une toute autre facon.

mai
04
2010
0

Première (1)pression

nouvelle ville "champignon"

nouvelle ville "champignon"

Carrière

Carrière

Traverser la Mongolie Intérieure sur cette route n’est pas la meilleure introduction que l’on puisse faire. Peut-être la pire. Mais c’est peut-être la manière la plus radicale de prendre conscience des dualités chinoises. Mais avant d’y comprendre quoi que ce soit, on pédale vers Pékin, éberlués, hallucinés (et tristes aussi parfois) à voir l’usage que les Chinois font de la terre.

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"Prière de ne pas écraser la petite souris rouge qui se faufile au milieu..."

Après le Gobi libre des steppes, des clotures réapparaissent, parquant quelques rares animaux ayant le privilège de vivre dehors. Ici on replante à tous les étages, de plantes basses a des arbres déjà hauts pour lutter contre l’avancée du désert et l’ensablement des routes. Pendant 2 jours un vent de opussière nous fouette le visage, qui nous ensable narines, yeux et oreilles  à cause surtout des innombrables pelleteuses de chantier remuant partout les sols. Partout des mines de charbon, de gravillons, etc… rongeant les montagnes. Sur la route des files compactes de camions de charbon passent en klaxonnant, de quoi nous faire monter en pression même s’il s’agit d’encouragements. On finit par leur gueuler dessus, mais eux sont déjà loin, et loins de pouvoir nous entendre.

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petit paysan avec sa vache et sa mule

A coté de ça les paysans travaillent encore tous à la main. Une pelle, un soc tiré par une vache. Mais ils sont tellement nombreux, qu’ils parviennent encore à cultiver d’étroites bandes de terre soit au bord de la route, soit perchées sur des terrasses de la montagne. Ce qui est sûr: pas une parcelle de liberté, de respiration, de “propreté”. A force on se croirait presque “hors sujet”: de la nature vierge, en Chine, ce n’est plus à l’ordre du jour depuis déjà une bonne centaine d’années. Par contre en ce qui concerne la relation que les Chinois ont avec leur environnement, même si pour l’instant on les voit vivre dans de véritables cloaques, et tout bouffer de la matière donnée par la terre, on comprendra mieux plus tard l’aspect critique de la situation…  

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Vue de la fenêtre de la chambre d'un petit hôtel routier, qui lui ne nous a pas "dénonçé" à la police locale... Et puis à voir comment on était couverts de boue, y'avait bien que lui pour nous accepter!!

Pour finir sur ces premières opressions, il y a les lois chinoises qui nous obligent à sormir dans des hôtels habilités à recevoir des étrangers. Quand on est allé demander l’hospitalité, personne ne nous a comprit (semble-il), et on a plutôt eu l’impression de leur poser problème. La solution pour que la situation revienne à sa “normalité”, c’est d’appeller la police (très charmante cela-dit), qui nous accompagne là où notre “cathégorie” peut être “casée”.

Heureusement, d’autres nous ont parlé selon leur propre coeur, d’autres nous ont offert un peu d’eux, sans trop se compliquer la vie…

Ecrit par admin_kernunos in: Chine | Mots-clefs :, , , , , , ,
mar
31
2010
1

Requiem pour Bialowieza

Petit retour en arrière…

Après plusieurs péripéties, voici enfin le premier film retraçant notre parcours.

C’était au début de notre tour du monde : première étape et retour dans la forêt de Bialowieza pour présenter le film Glaz aux habitants de la forêt…

Ecrit par Asso Kernunos in: video | Mots-clefs :, , , , , , , , , ,

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