oct
05
2010
0

Walker-island

Walker-island n’est pas vraiment une île, mais l’endroit est ceinturé par deux cours d’eau, dont le Bella-Coola. C’est là que se trouve les terrains de Corine et Daven.  Ils veulent en faire une petite exploitation tourné vers le maraîchage. Corine est apicultrice depuis 6 ans et va bientôt ramener ces 60 ruches, dans le coin.  J’installe mon campement à coté d’un petit hangar construit par l’ancien propriétaire et part faire un tour visiter les lieux. Une surprise m’attends, de magnifiques cèdres rouges datant de plusieurs siècles peuplent les lieux. Ambiance surprenante que celle d’évolué ainsi au milieu de ces dinosaures. je compte rester un mois encore sous la tente, tant qu’il ne fait pas trop froid et que le temps le permet, ça ne va certainement pas durer. du coup, je peux donner un coup de main sur place et il y en a grand besoin, tout est à construire: le jardin, les hangars, une maison…

Brève petite visite au milieu de ces respectables anciens:

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Au retour de la ballade, je me sens d’un amour profond pour de lieu, cette vallée ces montagnes. Comme en résonance à mes pensées, la montagne au soleil couchant s’embrase. Veut elle me dire quelque chose, il y a t-il un message, une réponse à mes interrogations concernant cette forêt?

c’est bientôt l’équinoxe d’automne, je compte partir en randonnée dans la montagne pour deux jours y faire un jeûne pour cette pleine lune, tenter de faire un pont avec cette autre forêt qu’est la Primorié. Une jonction par la pensée avec Marilia qui doit faire la même chose de son côté, créer un arc-en-ciel pour l’union des deux mondes que relie le pacifique.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Canada, Non classé |
oct
05
2010
0

Pour aller en ville

Pas facile d’habiter un petit village éloigné de tout lorsque l’on a besoin de choses particulières. Il me fallait des vêtements d’hiver, chaud et pas cher, Dave, lui a besoin de nécessaire de clôtures électriques  pour sa ferme. une seule solution William-Lake,  seule ville à proprement parlé dans le coin. et quand je dis dans le coin, c’est à l’échelle du pays. Une agglomération située quand même à 480km de Bella-Coola! et encore, il faut traverser la montagne, “the hill” (la colline) comme ils l’appellent, qui a un col a 1500m d’altitude au moins! comment vous dire, c’est comme si nous devions de Trémargat à Paris juste pour quelques fringues et des outils.  Et entre Bella-Coola et William Lake, que des petits villages quasi sans commerce. Dave m’embarque donc pour une grosse journée de route, un aller-retour éclair à bord d’un vieux pick-up, couinant à tout va.

neige précoce, hackmann-pass

neige précoce, hackmann-pass

Sur les hauteurs du col d’Hackman, la neige à déjà fait son apparition, arrachant un juron à Dave qui préfère la voir le plus tôt possible. Lui, vient du Ukon (Canada), et cherchait à acheter une ferme pour s’installer. ici les terrains n’étaient pas très cher, alors i a commencé une petite exploitation fermière de cochons en plein air. Ça le change de son ancien métier, guide de chasse pour touristes.p1030725

Sur la route, seule une crevaison nous arrête  quelques minutes. Petite frayeur, Dave ne sait pas où est le cric! Après l’avoir trouvé, c’est autour des boulons de se casser net sous l’insistance à les débloquer. Il  nous en reste trois sur cinq! on peut continuer. La suite de la route se fera sans soucis et le retour s’effectuera de nuit, bières à la main.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Canada, Non classé |
sept
20
2010
0

au creux de la vallée: Bella-Coola

Bella-Coola est un petit village de 1000 habitants, village au bout d’une route, au bout de ma route, c’est là que je compte passer l’hiver, parmi ces hommes et ces femmes issus pour la plupart du peuple Nuxalk (prononcé Nu-halk).p1030622p1030620

Il n’y a pas si longtemps que ça que les blancs sont venus ici. a peine 150 à 200ans. les Norvégiens furent les premiers à défricher la forêt pour s’y installer, puis les canadiens à leurs tours, sont venus exploités cette riche forêt de cèdres rouges. lors d’une ballade dans une petite réserve forestière, je me rends compte ce qu’était l’endroit à l’arrivée des blancs. Aujourd’hui la vallée en est à sa quatrième exploitation.

Douglas de plus de 600 ans

Douglas de plus de 600 ans

lorsque les blancs sont arrivés, ils ont put constater que les gens étaient accueillant, bien portant et joviales. ils maîtrisaient l’art de fabriquer toute sorte de vêtements, ustensiles et canoës en écorce de cèdre. Du fait de l’abondance du saumon et de l’importance de la forêt pluvieuse, ici au creux des montagnes protectrices, ce peuple à put vivre en paix et en harmonie.

Aujourd’hui, comme partout, la culture Nuxalk ne tient qu’à un fil. Quelques anciens parlent encore la langue ou savent faire des vêtements ou chapeaux en cèdre. peu de musique traditionnel ni de fêtes. Pourtant, certaines personnes veulent que ces traditions perdurent. A l’école, il y a plusieurs fois par semaine des cours de langue traditionnel. Les pêcheurs fument encore le poisson et construisent des canoës.

dernière maison traditionnelle

dernière maison traditionnelle

La rencontre avec Dayna, jeune Canadienne mariée à un Nuxalk, est riche de renseignements. Les variétés de saumons qui viennent à partir du printemps jusqu’à l’automne frayer dans les cours d’eau, la vie des gens ici, puis me donnent d’autres contacts et une invitation à une projection portant sur la vie du village et réalisé par une jeune femme du village. je ferais la rencontre de Gail,  l’épouse du chef du village.

je rencontre également Corinne, jeune québécoise dynamique, qui me propose de partagé leurs bureau pour travailler et m’offre la possibilité de planter ma tente sur son terrain en attendant de trouver un logement pour l’hiver. En compagnie de deux de ses amis nous feront une ballade en montagne, me permettant de voir pour la première fois un glacier.

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p1030666p1030688L’automne arrive à grands pas, c’est la saison de toutes les récoltes. La forêt se couvrent de baies de toutes sortes, de champignons et de plantes racines.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Canada, Non classé | Mots-clefs :
sept
18
2010
0

Dernier Cap avant l’arrivée

la route se poursuit, à travers le pays et  quelques 400km me sépare encore de ma destination finale. Je quitte la ville de William Lake, la dernière du coin, il n’y aura plus que des villages sur ma route. J’en profite pour comme accoutumé dans notre voyage de passer à une boutique vélo y faire deux ou trois réparation et y acheter un nouveau pneu avant increvable.

puis, c’est la route cap à l’ouest. Autour de moi sur des kilomètres, c’est le même constat: la forêt a brûlé, cet été ou il y a plusieurs années rendant le paysage méconnaissable, tant il est vert normalement. Vision d’apocalypse  qui me fait poser la question des animaux. combien sont mort dans ces brasiers, tout ce bio-top bouleversé et qui mettrra des années à se reconstituer. Pourtant qu’ils soient naturel ou accidentel les incendies font partie d’un cycle de la nature. j’apprendrais plus tard, que les forêts que j’ai vu  sont infestées de larves  d’insectes qui les ronges. le feu les détruits alors et assainit la région.p1030523

Mais il y a aussi le changement climatique qui est en cause, plusieurs été très sec ont rendu les forêts à la merci de moindre étincelle.p1030521

En chemin, pendant un bref instant, je roule en binôme avec une jeune étudiante Canadienne partie depuis Edmonton à l’Est se fait une grosse boucle passant par  Bella-Coola et redescendre par l’île de Vancouver. De quoi partager le morceau de saumon qu’il me reste et de discuter de son pays. Nous ne roulerons pas longtemps ensemble, le lendemain, son guidon se dessoude  lors du passage d’une buse. Elle finira le voyage en stop, tandis que je continue tranquillement mon chemin sous un crachin continuel qui me rappel mon doux pays!

Emma, en route pour une boucle sur l'Ouest Canadien

Emma, en route pour une boucle sur l'Ouest Canadien

La route cependant petit à petit commence à se teinter de couleurs d’automne et la montagne se rapproche, dernière grosse difficulté avant la vallée qui m’accueillera pendant l’hiver.p1030533

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé |
août
25
2010
1

Arrivee en douceur au pays des ours

Grace au contact d Isabelle St Pierre, conteuse,slameuse Quebecoise, je suis accueillli a quelques kilometres de la ville de Vancouver a Saltspring Island, une des nombreuses iles situees au large de la ville. Par chance elle et son amie Laurence, de passage dans cette partie de la Colombie , habite chez un ami, Dara.

Ils m y invitent afin de me reposer du decalage, qui ne manque pas de me perturber. Ce temps de repos me permet de preparer la suite du voyage vers le Nord. Vers un village situe dans un fjord, a quelques kilometres d un des parcs nationaux de la foret du grand ours qui couvre sur 6 millions dhectares la region. C est la raincoast Forest, la derniere foret temperee humide cotiere au monde.

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L ile est un refuge pour les riches retraites, et touristes de tous bords.  je prends conscience d etre dans un autre monde, celui de la consommation

heureusemment, il y a ce petit espace que l on me prete., les soirees ensembles et les ballades en foret qu l’on partage. Je me recale, respire enfin les parfums  de ces espaces boises.

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et puis il y a aussi le piano de Dara, je vous en fait ecouter un morceau et vous laisse apprecier une de ses composition

Inspiration de l’ocean par Dara Clayden

Clip audio : Le lecteur Adobe Flash (version 9 ou plus) est nécessaire pour la lecture de ce clip audio. Téléchargez la dernière version ici. Vous devez aussi avoir JavaScript activé dans votre navigateur.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Europe russe, Non classé |
août
25
2010
0

Prendre un nouveau chemin

Nous voila au tournant d une partie de l histoire, Marilia part en stop vers un petit port, au sud de Vladivostok, afin de rejoindre la Coree y refaire un nouveau visa Russe. Ca va nous faire bizarre a tous les deux, de continuer en solo. chacun devant assurer la part de l autre. De mon cote, je conditionne velo et sacoches pour embarquer sur un avion a destination du Canada. Je decolle de Vadivostok 3 jours apres Marilia, en direction de Seoul, en transit pour Vancouver. Nous n avons pas le temps de nous voir Marilia et moi, a l aeroport. Celui ci,plus immense qu une ville,  m a aspire vers ses entrailles. Il a fallut prendre le metro pour rejoindre le bon terminal!p10303713

il y avait longtemps que je n avait pas prit l avion, et revoir la terre vue de si haut! C est  une pure merveille. Mais c est un moyen de transport vraiment, mais alors vraiment trop rapide. Lorsque l on va a la  vitesse d un velo, ce n est pas la meme dimension. Ca va tellement vite, que j ai meme remonter le temps. Je vous le jure. J ai decolle de Vadivostok le Mardi 17 Aout a 14h50 et je suis arrive a Vancouver a 10h50 le meme jour! On peut ainsi dire que je suis arrivee avant de partir! (bon d accord, il y a la ligne de partage des jours, qui nous fait reculer donc d une journee!)p1030386

survol de la colombie Britannique

survol de la colombie Britannique

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé |
août
11
2010
2

Dernier acte

Vladivostok, la où tant de voyages commencent, ou se terminent. Kernunos ne déroge pas a la règle, et comme a son habitude, amplifie le processus a son intensité maximum. Alors pour commencer, il faut déjà tout terminer…

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Les explorateurs de l’époque avaient bien choisi leur endroit: atteindre Vladivostok n’est pas chose facile, même une fois libérée de ses barrages militaires. 50km de grimpées sévères à répétition (on aurait pu choisir la grosse route aux courbes adoucies, mais le jour où on optera pour la facilité urbanisée,…) le long de la côte boisée, de plus en plus fréquentée. La route nous éprouve au point de craquer totale sans plus pouvoir y respirer (Marilia). Les camions crachant du noir, les enfilades de bagnoles qui ne se rendent pas compte du mal qu’elles font, la poussière sans cesse remuée par les hommes… tout ca nous est dégueulé en pleine figure sans aucune marge de manoeuvre, sans un mètre de bas cote pour espérer y échapper. Paradoxalement, c’est presque un soulagement d’arriver en pleine ville: le centre de Vladivostok, c’est son port, sa gare, sa plage, coinces sur d’étroits rivages, entre collines et mer brumeuse. Du vent, de l’air, et des gens qui nous aident a trouver du repos.

p1030325p1030369On débarque dans l’auberge-de-jeunesse-appartement ou la plupart des routards étrangers se ramènent, y régler leurs histoires d’enregistrement (les russes semblent de plus en plus pointilleux sur la question), de billet de train ou d’avion, de bateau pour la Corée ou le Japon, de contenaire pour leur vélos ou leurs motos, de retour, ou de départ, bref, les réalités que tout voyageur doit a un moment donne se coltiner. Pas drôle. D’autant plus que voila: Marilia décide de rester encore un temps en Primorié.

p1030278Ca a tout l’air d’un scoop, bien qu’on ne soit pas des stars… Ou d’une superbe action commerciale qui fera exploser les ventes du second tome de cette aventure, pour un peu qu’on parvienne a en écrire le premier… Mais rien de tout ca, ni même d’un coup de tête. Simplement le besoin de se poser un temps, la ou la taïga a garde ses mystères. Car a toujours parcourir, on (Marilia) ne s’apercoit plus de l’unicité magnifique de chaque monde. On jette un oeil furtif sur la vie de nos rencontres, on apprend, on écrit tout, comme un capital qui s’amasse sur des pages blanches. Mais on repart toujours trop vite, sans donner de nous tout ce qu’on a pu jusque-la récolter. Et de Tremargat à Krasnii-iar, sur quelques 16 000 km d’aventures, l’Eurasie nous a offert ses espoirs, ses visions d’avenir, mais aussi la conscience de ses impasses grandissantes.

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p1030344p1030327Billet de ferry Coreen pour Marilia, billet d’avion Canadien pour Christophe. Mais avant tout on s’offre un dernier billet commun pour un ile, encore une, au large de la ville. Le temps de réaliser qu’on s’est chacun emplis de la force de l’autre, qui nous sera nécessaire pour la suite du voyage. De quoi se dire aussi combien on s’est aidé à se réaliser à travers cette traversée Kernunosienne de tout un continent.

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Nos chemins continuent a suivre  la voie des rêves, quant à l’aventure à la rencontre des forets du monde, elle se poursuit, avec pour prochaine destination la foret du Grand Ours, en Colombie Britannique….

A suivre!

Ecrit par Asso Kernunos in: Ecoles, Non classé, Primorie, Sons, Velo | Mots-clefs :, , , , , , ,
juil
31
2010
1

Du “Kedr” au Tigre

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C'est pas un Kedr mais c'est beau quand meme...

Parmis la grande richesse de la taiga de la Bikin (et de toute la Primorie), l’element le plus important semble etre ses Kedr (le Pin de Coree), pourvoyeurs de Pignes… et pas de ces shishki rikiki de Siberie! Non, de belles grosses pignes delicieuses, mais qui ne viennent malheureusement qu’une fois tous les 4 ou 5 ans.

A ce sujet un conte Udege: Un Chasseur a 3 femmes (chose presque indispensable a l’epoque). Alorsqu’il doit partir a la guerre pour une longue periode, il va cacher ses femmes en foret. Il mene sa premiere femme (pas tres aimee) dans un bois de Noyers de Mandchourie. Sa 2eme epouse herite d’un bois de chene. Pour la 3eme, sa preferee, il reserve le bois img_3761de Kedr… Quelques annees plus tard le voila de retour. Il accourt sous les Kedr, presse de retrouver sa bien aimee… Malheureusement il ne reste d’elle que des os, la belle etant depuis longtemps morte de faim. Sous les Chenes il retrouve sa 2eme femme, qui trepasse dans ses bras. Sous les Noyers par contre, sa megere l’attend de pied ferme, bien grasse et reluisante d’avoir mange des noix en abondance chaque annee, aussi dure soient-elles a decortiquer.

Meme les araignees sont "tigrees"

Meme les araignees sont "tigrees"

Conclusion, une bien-aimee ne se nourrit pas que de pignes, mais les pignes ne nourrissent pas que les bien-aimees: une foule de petits animaux (ecureuils, souris, burunduk, oiseaux, etc…) leur doivent leur survie, afin de nourrir une foule de plus gros animaux (renards, lynx, blaireau et gros oiseaux, …), qui seront eux-meme la proie de plus gros, jusqu’au bout de la chaine… le fameux Tigre, evidemment. Mais on peut aussi remonter la chaine du cote des herbivores: le Tigre aime la viande de cerf et de chevreuil, qui doivent certainement leur bon gout a la diversite incroyable de plantes dont ils peuvent se nourrir.  Le Kedr concoure directement a cette diversite a cause de sa grande longevite, ce qui cree des conditions uniques a ses propres pieds, favorables a certaines plantes en particulier.

Quand tout est lié...

Quand tout est lié...

Quant au Tigre, il semble rendre la pareille a sa Taiga nourriciere, en faisant flotter sous les bois la force de sa presence invisible… Tous les chercheurs de Ginseng, tous les chasseurs de viande fraiche, gardent au fond de leurs tripes un respect teinte de peur pour ce gros chat qui les regarde, tel un esprit temoin qui prendra part au jugement de l’humanite…

Pour les Udeges, le Tigre est sacre. Interdiction de le tuer. Une autre histoire raconte meme que leur peuple est ne du tigre, un peu comme les Nanai viendrait de l’Ours et les Mongols du Loup. Mais c’est surtout qu’ils craignent son intelligence. Le Tigre laisse des traces, mais se montre tres rarement. Il est capable de retourner sur celles d’un chasseur lui voulant du mal, jusqu’a sa cabane, et de lui bouffer tous ses chiens en guise de vengeance.  Mais les valeurs se perdent, et certains “coqs” nous diront, que pour du fric on peut toujours oublier la couronne de sa Majeste…

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Primorie | Mots-clefs :, , , , , , ,
juil
23
2010
0

Expedition

img_3591N’empeche que c’est pas avec 3 galian et 5 fougeres qu’on allait nourrir la famille. A son retour d’expedition, le Liosha de Ira pose sur la table un sac entier de gros poissons. “Et de la viande??” Ils etaient partis a 4, a quelques centaines de km en amont de la Bikin. Le cerf (izubre) qu’ils ont tue le premier jour les a nourris sur les 2 semaines. Ils ont bien croise un ours sur le retour, qui traversait a la nage, mais leurs armes etaient restees en foret.

A defaut de pouvoir payer une barque pour nous aussi remonter la riviere, on demande a Liosha de nous emmener a pied sur quelques 20km, jusqu’a une barak de chasse. Liosha n’est pas proprietaire. Juste tolere sur le territoire d’un autre chasseur qui passe l’automne et l’hiver en foret. L’ete tout le monde est sence laisser les animaux tranquilles et s’occper plutot de son jardin, de peche ou de tourisme. img_3743Chacun enfile sa cuirasse, ses chaussettes russes qui evitent les cloques, son sac a dos avec le minimum (the, vodka,  sel, sucre, farine et levure, tout le reste se trouvera sur place). Le sac de Liosha est fabrique avec une fourche en bois, une toile de jute et de la ficelle. Il porte la hache qui lui servira a tout faire (meme fabriquer des harpons avec 3 clous pour une chasse nocturne au poisson), et son canonnier illegal.

img_3695Ce n’est pas souvent qu’un chasseur ramene quelque chose. Pour Liosha, ca fait maintenant plus d’un an. Mais cette fois la Taiga lui a sourit. Lui et Ira sont revenu un matin, un bouquet de champignons dans le chale, et une charge dans le sac a dos. Sans revelations prealables, ils nous montrent. Des pattes d’Ours. Sa machoire inferieure. Et la vesicule biliaire. Tout le reste est reste sur place, la viande de ce vieil Ours deja verreuse, mutilee pour des dollards chinois. Les revendeurs de Krasnii-iar n’en prennent pas lourd, 200 dollards a peine. Mais un de ces doigts seront vendus 100 dollards dans un restaurant Pekinois.  img_3777

p1030057Dur d’en etre temoins. Mais de retour au village, ils ont pu se rendre direct au magasin, payer leurs dettes, et remplir pour la premiere fois depuis 3 semaines les placards de nourriture. Ira se paye une robe, la premiere de toute sa vie. Et on fete sur le champs la chance, a la maniere Russe, histoire qu’elle ne se sente pas vexee.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Primorie, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , , , ,
juil
22
2010
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Une ile

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Sous notre triple ciel bleu

Sous notre triple ciel bleu

Denis, notre anarchiste guide d'expe

Denis, notre anarchiste guide d'expe

Avant de vous parler des gens de Krasnii Iar, permettez-moi un petit “flash back” dans le futur, jusqu’a une ile de legende, perdue aux confins de ce bout du monde, sur la Mer du Japon. L’Ile de Petrov, en plus d’etre protegee par la mer, semble jalousement gardee par le zapovednik de Lazo, aupres duquel il nous faut obtenir les autorisations de camper quelques jours sur la baie, aupres de la base de la reserve. Il pleut. Les barques ne seront de sortie que 3 jours plus tard, en meme temps que nombre de touristes, pour une expedition expeditive sur l’ile. Apres toute la route parcourue  travers tant de contrees “devastees”, apres tant d’efforts sur les pistes ondulantes de la Primorie pour atteindre l’un de ces rares lieux sauvages (meme dans le Zapovednik, coupes et incendies sont venus a bout d’une grande partie de la vegetation d’origine),  les 2h qu’on nous alloue ressemblent a une peau de chagrin. Difficile de s’y inspirer suffisemment, afin de vous transmettre le meilleur. Mais malgre tout, on tente de mesurer la chance que nous avons de  survoler un tel endroit.

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Liane d'actinide

Liane d'actinide

L’ile est un vestige de toutes les richesses de la Primorie. Sur 36 hectares  se concentrent plus de 400 especes de plantes, qui vont du Pin de Coree au “Dimorfant“, cet arbre a la peau dur de la meme famille que le Gingseng, et qui donne un miel des plus delicieux. A peine debarques on penetre dans un sous bois a l’odeur fraiche… couvert d’Ifs! Grace a la resistance de son bois, des lianes d’Actinide (dont les baies kishmish ressemblent au kiwi), agees de plusieurs centaines d’annees, courent jusqu’au ciel ou elles perfectionnent la canopee si richement metissee. Metissage, voila bien le maitre mot qui caracterise les forets de la Primorie. Nulle part ailleurs on ne trouvera des edelweis pousser non loin de vignes sauvages, des Noyers cohabiter avec des Pins, ou bien encore des Tigres et des Leopards des neiges. Les noms latins le revelent: Chene de Mongolie, Tilleul de l’amour, Noyer de Mandchourie, Pin de Coree, Cerf du Japon, etc…

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If

If

p1030238La richesse de l’ile est aussi historique. Ici etaient implantes les Djourdjen, sedentaires venus des regions Est du Baikal, ayant forme un empire qui s’etendait jusqu’au centre nord-est de la Chine. Cette civilisation avancee avait son empereur, son premier ministre et son homme de loi, ses theatres, ses objets d’art, et boudhisme et chamanisme pour religions.  L’ile etait alors un sanctuaire habite par les moines. Vers 1200, les Mongols de Genggis Khan se sont allies aux Chinois (alors retenus derriere leur Grande Muraille), afin d’en finir avec l’Empire Dore. De plusieurs millions de personnes, la population de la Primorie s’est reduite a quelques 50 000 survivants, ayant reussi a fuir vers les sources et les montagnes sauvages du centre de la region. Apres avoir connu la vie d’une haute civilisation, les Djourdjen sont redevenus nomades chasseurs et pecheurs. C’est ainsi que sont nes les peuples Udeges, Orochis et quelques autres, grace aux Mongols, en quelque sorte… (c’est la Taiga toute entiere qui doit elle aussi les remercier!)

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Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Primorie | Mots-clefs :, , , , , , , ,
juin
06
2010
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En images…

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… histoire de vous epargner des ambiances sonores: le pays du milieu, c’est surtout l’empire du BRUIT. Visas russes en poche, nous reprenons le pedalage intensif en direction du nord-est, a travers les provinces de Mandchouries, qui s’averent un petit peu plus “nature” que celle de Mongolie Interieure. Petit florilege d’images pour mieux extrimer les contrastes internes de ce pays en bouleversement…

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p1020819p1020912Et puis malgre la peur suscite par les lois concernant les etrangers (TOUJOURS cette interdiction de resider dans de petits hotels chinois), nous faisons enfin plusieurs rencontres de gens avenants, le temps d’un repas, d’un petit repos, ou d’une reparation… Notre premiere pangyo (amie) nous demande meme de l’appeller une fois revenus chez nous, pour qu’elle soit rassuree. Partout ou nous nous arretons, en 3min une foule compacte de curieux s’amasse. Les femmes de 50 ans n’hestient pas a toucher Marilia, de gestes maternels bienveillants.

p1020865p1020860p1020969Un groupe de cyclistes organisent toute une rencontre aupres du directeur de leur centre sportif, avant meme que nous soyons au courant. Ils viendront en velo a notre rencontre, et nous pousseront pour arriver plus vite au repas de frites au sucre, omelette, poisson et soupe de fruits, servi sur table tournante. La derniere rencontre sonne comme un au-revoir de bon augure: le jour meme de notre passage en russie, nous croisons LE velo-routard national, 61 ans, celebre dans tout le pays pour faire un pelerinage par an d’une frontiere quelconque au Tibet.

Enfin, les derniers jours de pedalage nous font traverser des montagnes boisees, qui nous donnent un petit apercu de ce qui nous attend, de l’autre cote… p1020979Nos connaissances en botaniques sont trop maigres pour savoir nommer tous les arbres que nous rencontrons, alors on les invente: il y a le chene a larges feuilles, le bouleau a larges feuilles, le noyer a larges feuilles et a longs (tres longs) chatons, le noisettier a larges feuilles, etc… et meme un individu tout special: “l’arbre a pluie”!!! Il faisait grand ciel bleu, pourtant, mais des gouttes perlaient en dessous. Les sous bois sont tous parcourus (RIEN, ici, ne se perd) pour du bois mort ou la recolte des pousses de fougeres, ensuite vendues en salade dans les petits restos.

C’est apres 2200km en 20 jours (les montagnes deja russes de la chine  nous vaudront quelques douleurs articulaires…) que nous quittons la Chine (le 31 mai), pour retrouver de vieilles connaissances russes… les moustiques! (qui prennent bien soin de ne pas traverser la frontiere…)

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine, Non classé, Trucs de saison, Velo | Mots-clefs :, , , , , ,
juin
03
2010
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Des Bretons a Pekin

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Steph fait danser Annik (sa mere) et Marilia

Pour aborder cette ville qui nous fait peur, la strategie adoptee s’est averee la bonne: on a fonce jusqu’a l’ambassade de france ou on tombe sur un petit papier bien sympatique: “Si vous etes Breton ou que vous vous interessez a la culture Bretonne, contactez-nous!- association des bretons de Pekin, ZhongBreizh”. On envoie sans meme sortir du batiment une missive, et on trouve une auberge de jeunesse pas loin, le temps que nos Bretons (Steven et Christine) viennent nous pecher sur place,… a 100m de chez eux!

2 jours plus tard on organise une projection de Glaz a laquelle se ramenent quelques autres bretons en connection avec ZhongBreiz. Nous y rencontrons Stephane, qui avait suivi nos aventures Polonaises depuis la Bretagne (pendant sa formation a Roudour), et se retrouve en face de nous, un peu eberlue. “Mais ils ont un grain, ces 2 la!! Bon, qu’est-ce que je peux faire pour vous…? Vous pouvez loger chez moi si ca vous branche. J’habite a 200m de la.”

Poisson-ecureuil (vachement bon)

Poisson-ecureuil (vachement bon)

Magnifique, la solidarite Bretonne, sur ce coup-la! A defaut de pouvoir participer au fest-noz de la St Yves a Pekin, oragnise par ZhongBreizh chaque annee, on danse la gavotte au 20 eme etage d’une de ces tours immenses, constuites en 3 petits mois.

Tous nous font les guides- culinaires, en particulier, et nous dispensent de quelques cours d’histoire, d’ecologie ou d’economie, ce qui nous aide a mieux comprendre ce monde si particulier… (si c’est vraiment possible de le comprendre…)

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine, Non classé | Mots-clefs :, ,
avr
30
2010
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Choc Chinois

p1020629Une frontière, en plein désert. Pour la passer sans soucis, on doit louer une voiture. La Chine est LE pays du vélo, mais il est interdit de s’y à vélo. On doit pourtant passer la douane avec eux, munis de toutes leurs sacoches. Au final, c’est juste une histoire de numéro de plaque d’immatriculation: on peut remplir la case du formulaire, c’est ça qui compte. Sans poireauter 3h ni ouvrir une seule sacoche, on s’est retrouvés de l’autre côté.

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p10206363km et c’est le choc: dans les vitrines des premiers magasins s’alignent des pelleteuses gigantesques. Les rues deviennent avenues, des centaines de vélos-tricycles-bicycles électriques, etc… apparaissent, des boutiques vendant mangues, mandarines, ananas et produits frais comblent les trottoirs. Une ville énorme, avec des feux rouges et du monde partout. On en sort bien vite pour se persuader qu’on est toujours bien en plein Gobi. La piste est devenue auto-route.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
30
2010
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Les Bergers du Désert

p1020603p1020598Au delà de Sainchand, la piste s’éloigne de la voie ferrée. Pour pas perdre le fil, on roule sur la nouvelle piste en construction, bien plus avancée que dans l’autre direction, vers Ulan-Baator. C’est pour nous l’occasion de retrouver les Bergers Mongols sous leurs yourtes une dernière fois avant la Chine. Par contre, pour les trouver, faut parfois aiguiser son regard: si là bas y’a un troupeau, c’est que le berger n’est pas loin, et son campement non plus.

Étrangement certains troupeaux sont fournis et paraissent pas mal nourris. C’est la période des naissances, ce qui représente des journées de travail de l’aube à la nuit tombée (on nous enfermera un soir dans la yourte, à l’abri du chien agressif, en attendant que le travail soit fini). Chevreaux et agneaux fraichement nés ont parfois le privilège d’y dormir. Mais faut surtout les faire retrouver les bons pis chaque soir et chaque matin. Un autre soir, une yourte d’apparence “isolée” nous sauve du vent trop froid… avant de se mettre à se remplir, à en craquer (on y a dormi à 14!!). Sans compter les moutons à dépecer.

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p1020586La méthode est simple: choisir le mouton le plus gras du lot, l’attraper, le mettre sur le dos. On lui ouvre proprement la peau du bidon (il semble ne rien sentir), on y enfile la main jusque dans son dos pour sectionner du doigt l’artère dorsale. Et tranquillement sans effusion de sang (hémorragie interne), le mouton s’en va, presque sans s’en rendre compte. Après on le transporte à l’intérieur. Pas besoin de planche à découper: tout se fait sur la peau elle-même, qu’on détache au poing, sans couteau. On hallucine de la propreté avec laquelle ils opèrent. On sort ensuite la poche à viscère, même pas perçée, confiée aux femmes qui en font direct le tri, le lavage, le remplissage des boyaux, la cuisson, et la dégustation. On a aussi eu le droit à un bout de foie cru, “à la Ghenggis”. Le sang est récupéré au bol dans la carcasse, puis tout est découpé et mit à sécher dans un coin de la yourte.

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Voilà: d’un bout à l’autre du pays, les Mongols ont ces même gestes du quotidien, et cette même façon de vivre. Y’à pas à dire: ce sont les Maîtres Éleveurs-Bouchers-Viandards du monde entier. Dans ces steppes et ces déserts, les animaux leur donnent la vie.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , , ,
avr
28
2010
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Reportage sonore sur RKB | Emission n° 8 | En piste !

8ème émission diffusée par RKB et réalisée par Tugdual Carluer. En piste !

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