avr
09
2010
0

Reportage sonore sur RKB | Emission n° 6 | Les premiers pas dans la taïga

6ème émission diffusée par RKB et réalisée par Tugdual Carluer. Voici leurs premiers pas dans la taïga…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Bialowieza, Komis, Non classé, RKB, Russie, Sons, Trucs de saison |
avr
09
2010
0

Reportage sonore sur RKB | Emission n° 5 | En route vers les komis 2

5ème émission diffusée par RKB. Les komis, c’est loin; ça valait donc bien une deuxième émission !

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Ecrit par Asso Kernunos in: Bialowieza, Komis, Non classé, RKB, Russie, Sons, Trucs de saison |
avr
01
2010
0

Ulan-Baator, LA ville Mongole

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La "Notre-Dame" d'Oulan-baator, avec ses passants et ses pigeons bien nourris

La "Notre-Dame" d'Oulan-baator, avec ses passants et ses pigeons bien nourris

2 comme ça, en Mongolie, y’en a pas. Les Chinois diraient que ça ressemble plutôt à un petit village. Pour nous elle ressemble surtout à une illusion étrange. On se demande ce qu’elle fout là, dans ce décor que nous parcourons depuis 3 semaines, fait d’immensité libres, aérées, de montagnes enneigées, avec rien que le vent, le ciel, et temps en temps un camp de yourtes ou un petit village qui n’ose pas trop s’élever en hauteur par peur de s’envoler.

A Oulan-baator les bâtiments neufs et vitrés se mélangent à ceux de l’époque soviétique, à d’autres de style colonial, aux temples bouddhistes d’architecture “chinoise”, aux yourtes et aux cabanons de chantier. Des vieux portent sur leur dos des sacs de plastique ou de charbon énormes. Des minettes, des minots, des femmes actives seules au volant de leur 4×4, des micro-bus qui crient plus que jamais leur destination.  On aura jamais vu une capitale avec si peu de feux rouge. Niveau circulation, c’est le bordel total, et pour traverser les rues, faut vraiment croire en sa bonne étoile! La particularité de la ville reste tout de même ses 600 000 yourtes qui rendent l’air invivable pendant l’hiver. On nous a dit que certaines semaines de grand froid la fumée est telle qu’on n’y voit rien à 30 mètres. Chauffées au plastique ou au mauvais charbon, l’effet “yourte” à Oulan-baator est loin de signifier “nature”…

p1020472A Oulan-Baator, pour la première fois dans le voyage, on ressent clairement la proximité de la Chine, du Japon et de la Corée… bref, de ce monde d’extrême Orient dont nos roues se rapprochent. Faut dire aussi qu’à Oulan-baator, nous sommes logés chez Mr Kang et sa petite famille Coréenne.

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé | Mots-clefs :, ,
avr
01
2010
0

Les chèvres de Mongolie

Cet hiver en Mongolie, certains parlent de grande catastrophe: la neige particulièrement abondante fait périr des millions de bêtes, en particulier dans les régions du sud. Des chèvres, surtout. Nos nomades du Nord, qui vivent en forêt et surtout grâce à leurs Yak, n’ont pas semblé souffrir plus que d’habitude de l’hiver. Jimmi nous a même dit: “chez nous, quand il y a une difficulté, on la traverse. Si les bergers ont maintenant des problèmes, c’est de leur propre faute: les jeunes ne veulent plus rester dans la steppe. Ils veulent vivre en ville, mais veulent aussi profiter des produits de leurs parents. Ils viennent aux yourtes pour passer un été agréable, mais ne préparent même pas l’hiver. Personne ne s’embête à faire du foin. Puis quand l’hiver arrive, ils repartent dans les villes et laissent leurs parents se débrouiller tout seuls. Et maintenant, ils viennent demander des aides au gouvernement… mais les conditions climatiques ne sont pas pires qu’avant”.

img_3428Au 29 mars, les informations sont les suivantes: Suite à plusieurs vagues de grand froid combinées à d’importantes chutes de neige, 4,5 millions de têtes de bétail ont succombé, soit 1/10 du cheptel national. 3400 familles, soit environ 13600 personnes ont perdu pour la plupart la totalité de leur troupeau. L’herbe n’est pas encore prête de pousser, et les naissances ont déjà commencé, ce qui signifie que la situation risque d’empirer.

Plus tard on entendra une autre version: avant la Mongolie comptait moins de 30 millions de têtes de bétail tout confondu. Aujourd’hui on compte 40 millions: 10 millions de chèvres sont venus gonfler les troupeaux, en réponse à la demande en cachemire destiné à l’exportation. Les chèvres ont un effet désastreux sur la steppe: elles bouffent tout. img_3429La régénération de l’herbe devient trop faible pour nourrir correctement tous les animaux et pour permettre la fauche de foin en vu de l’hiver. Dans la steppe il n’y a pas de gestion des terres. Les troupeaux broutent ou ils veulent. Imaginez la tondeuse formidable que peuvent représenter 1 million de chèvres! Le voila le problème: l’utilisation qui est fait de la terre.

En tous les cas, des milliers de personnes se réfugient désormais sur les collines nues de la capitale. Sur 2,7 millions d’habitants en Mongolie, la moitié vivent à Ulan-Baator…

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé |
mar
31
2010
0

Au rythme des Nez-Perçés.

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img_3480img_3421Au matin on se lève avant le soleil… la 1ère activité de la journée, (avant le thé au lait salé et les restes du repas de la veille), c’est le ramassage du crottin produit dans la nuit, qu’on empile un peu plus loin. Pendant ce temps les femmes traient les Yak qui ont déjà vêler. Tous les matins, notre Grand-mère recoit des mains de la voisine un bol de lait blanc, tiède et frais, comme en remerciement à la Mère dont les richesses nourrissent le peuple… Ensuite les jeunes envoient les troupeaux se ballader. Alors, au campement, on peut passer à autre chose…

p1020329Voila. Chez les Nomades Mongols du coin, on vit encore au rythme des Yaks et des autres troupeaux, et meme, grace a eux. En pleine Nature. En plein air, quoi qu’il arrive. A l’oree d’une foret-sanctuaire. En camps d’ete et puis d’hiver. Leurs visages sourient souvent. Souvent on entend fredonner un air. Le Vieux, des qu’il se leve, marmonne en musique de quoi sereniser toutes les betes qu’il viendrait a approcher. Les jeunes sont toujours prets a servir. Ils le font spontanement. Il se passe plein de choses dans leur journee, mais tout semble fluide, naturel, et pas presse. Nous on est la parfois muets et immobiles a la regarder, intrigues, mais ca ne semble pas non plus les gener. Ils font leurs travaux comme si ce n’etait pas du travail. Ils ont le temps…  

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petite session quotidienne de lutte mongole

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Le Barbaa Mongol est un des sports nationaux. Au debut de la competition, chaque concurrent realise une sorte de danse autour de son entraineur qui clame en son honneur quelques vers... Une grande marmule danser comme un oiseau, la chose est bien etonnante a voir!!!

Le Barbaa Mongol est un des sports nationaux. Au debut de la competition, chaque concurrent realise une sorte de danse autour de son entraineur qui clame en son honneur quelques vers... Une grande marmule danser comme un oiseau, la chose est bien etonnante a voir!!!

“Demain on déménage”. Les Yaks commencent à vêler, les brebis et les juments ne vont pas tarder à faire de même. C’est qu’il est temps de bouger vers le camp d’été. Le Vieux est alle cueillir 3 fourches de bois vert. “C’est pour percer le nez des Yaks!’ On a mit du temps a comprendre: ce sont eux qui vont tirer les charriots pour la 1ere famille en partance. Les autres suivront dans quelques jours. C’est aussi l’occasion de poser quelques piercing a de jeunes yaks qui doivent etre sevres de leurs meres. Pour la petite demonstation de maniement de l’animal, on accompagne le plus jeune fils a la riviere Malchin, toujours gelee, y prelever quelques glacons…  

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé |
mar
30
2010
1

Convertion a Erdenet

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Chaman, epaule de sa femme "secretaire"

D’abord il s’agit de caser nos velos pour quelques et de redevenir “pietons”. Notre destination: la region nord du lac de Khovsgol ou l’on trouve (evidemment) des forets. Pour l’atteindre: 450km de piste aller, 450km retour avant de reprendre la direction d’Ulan-Baator. On decide donc de tenter les transports en commun du coin: le microbus. On l’aura attendu toute une journee + la matinee du lendemain. Un micro-bus ne part pas sans etre PLEIN. Plein a en craquer. En attendant, on visite nos anciens collegues de voyage (2 Mongols rencontres dans le bus de Ulan-Ude). Le “pere” de Gugul (enfin, celui de sa femme, ce qui revient au meme chez les Mongols) est Chaman. Sans le savoir nos visites se synchronisent, et nous participons a la transe de nouvelle annee (decidement, elle dure longtemps!), sensee tout nettoyer pour un nouveau depart.

img_3346Il a sorti les bottes a grelots, le chapeau emplume avec sa frange de crins de cheval qui lui cache le visage, le fouet de cuir avec lequel son auxiliaire flagellera le jeune frere en cure purificatrice, le tambour magique, la crecelle, et le Del decore, frange, cousu de tissus de toutes les couleurs. Toutes les formes de vie sont representees dans son attirail, il nous a meme montre la corne de gazelle qui rend les gens amoureux. La vodka accompagne la seance, et quasiment sans transitions, boum-boum-boum, le voila parti sur son cheval tambourinant. Sa femme a cote deplace les chaises pour eviter les accidents, puis quand il se met a parler, elle prend de notes. Lui, apres la transe, ne se rapelle plus de rien. Parfoit il se met a hennir, ou a hurler comme un Loup et croasser comme un Corbeau. Le Tambour sonne de haut en bas, sur les cotes, fortement dirige. Il nous dit nos 4 verites, nous predit une longue vie, nous conseille de rendre visite a nos ancetres, de se mefier de la Grande Eau, de nourrir les petits oiseaux, et de faire attention a la guerre dans le monde. “Cette annee, beaucoup de gens vont mourrir, prenez soin de vous”… On a presque envie de lui repondre “T’inquiete pas, petit Papa, et merci pour tes conseils”

Delaisses pendant la periode communiste, les Chamanes semblent retrouver leur role de “medecins de l’ame”. De plus en plus de gens font appels a eux pour soigner leurs maux, ou demander conseil quand une decision doit etre prise. Base sur leur sensibilite au monde invisible, leur pratique semble utiliser les connaissances astrologiques, traduites entre autre par un calendrier lunaire present dans beaucoup de familles Mongoles. On aurait bien aime en savoir plus sur cette conception du temps cosmique, mais le micro-bus, enfin, allait arriver.

Panne sur la piste, presque esperee, pour la pause-pipi souvent compromise...

Panne sur la piste, presque esperee, pour la pause-pipi souvent compromise...

On etait 16 a l’arriere, 3 a l’avant, a s’encastrer comme dans un Tetris, avec nombre de pieces definies et espace reduit. L’ambiance est joyeuse, tout le monde devient freres et soeurs, la musique Mongole a fond toute la nuit fait chanter une bonne moitie du convoi. 15h pour 350km avec de rares pauses, avant de re-embarquer pour le troncon final de 100km tout aussi epique, a cause surtout de nos nerfs sciatiques endoloris. De quoi regretter nos bicyclettes, de quoi se demander “mais qu’est-ce qu’on fout la, deja??”

Heureusement, a l’arrivee, au bout de la piste, du cote du lac ou les ger a touristes ne sont pas encore parvenues, on debarque en foret, et on sait alors qu’on a pas fait d’erreur de parcours…

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé |
mar
26
2010
1

Pédalages divers/d’hiver

pause 'minute' au bord de la route

pause 'minute' au bord de la route

Marco, un Italien, s'arrete pour nous offrir un petit remontant

Marco, un Italien, s'arrete pour nous offrir un petit remontant

On a 6 jours pour atteindre la frontiere Mongole. 6 jours pour rallier Irkutsk a Ulan-Ude, avant d’y prendre un bus pour une sortie express. 320km en 6 jours, en temps normal, rien d’effrayant. Mais la, nos 80 km par jour se reduisent de moitie. Il fait grand soleil, mais le thermometre colle derriere chaque fenetre, affiche toujours -30. La route est partiellement gelee, on se casse la gueule de temps en temps, et les berges montagneuses du Baikal nous demandent de fournir encore un peu plus d’energie. Les pauses cafe se resument a quelques minutes vite expediees, souvent accompagnees d’une dose ”100 grammes” salvatrice… (cf photo). On aurait juste du apprendre a Marco, un Italien en vadrouille, la coutume Russe: pas de vodka sans “canapes”. On est repartis le ventre creux a se nourrir de kilometres tant qu’on peu, jusqu’a ce qu’on appercoive dans l’un de ces mini villages de datchas ensevelies sous la neige, un tuyau enfume… La fringale nous guette alors on s’arrete, demander un petit coin au chaud pour pouvoir cuisiner.

p1020173p1020165Chez Baba Olia tout a brule. Elle vit maintenant dans un petit 7m2, cache parmis des planches. Elle a de suite sorti son Atlas pour qu’on lui montre d’ou on vient. Elle veut savoir ou se trouvent tous ces pays dont on parle a la tele. On sort nos nouilles, notre pain et notre fromage congele, et le temps que tout cela se rechauffe, on se raconte… Baba Olia n’est pas tranquille: elle a vu un film hier a la television predisant la fin du monde pour 2012. Catastrophes naturelles, guerres horribles a cause de tous les Europeens qui voudront se refugier en Asie Centrale, en Siberie… “2012? Ca veut dire qu’il ne nous reste que 2 ans? Et personne ne le contredit! Et c’est que aujourd’hui qu’on me l’apprend?? Alors je pense a mes petits enfants, moi… Que vont-ils vivre? Que va-t-on leur laisser?” On tente de la rassurer. Tout n’est pas termine: au contraire, tout va pouvoir commencer a nouveau.

p1020176Olia nous conseille de prendre le train electrique qui pourra nous avancer sur 100 km. On se retrouve a pousser sur une piste enneigee (plus dur encore que les marais des Komis), pour atteindre une plate-forme sans abris ni rien d’autre qu’un panneau plante avec son lampadaire, coince entre le Baikal qui s’embrase, et la taiga des montagnes qui retourne a ses ombres…  N’empeche, cette fois on remercie grandement la ponctualite des transports Russes, sans quoi on aurait fini congeles a attendre le degel de printemps.

Voila, l’aventure est dure, mais O qu’elle est belle! Le lendemain de nouveau on pedale, mais on sait bien que le challenge d’ateindre en velo Ulan-Ude va etre difficile a realiser. L’important, pourtant, c’est d’y aller. Y mettre toutes ses forces, et tout son plaisir de se retrouver dans ce decors incroyable, par de telles conditions… Le vent se met a souffler, les grimpettes nous font peiner… nos joues gelent, des glacons s’accrochent a nos cils, nos suees se figent dans nos dos, pieds et mains s’arretent de vivre un instant. Mais quoi? Il faut bien continuer, jusqu’au prochain cafe-routier…

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Inextremis on l’a trouve. Manque de bol a l’interieur, il fait a peine chaud, on n’y sert rien a manger, ni meme du the, pour cause de tubes geles, et de panne d’electricite. On se renseigne sur le prochain passage du train electrique. Pour la 2eme fois on y embarque nos velos, jusqu’a Ulan-Ude, ou nous etions deja attendus, comme par magie…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Russie, Sibérie, Velo |
mar
25
2010
0

Trans-Sibérie

p1020145Au petit matin, dans le trans-sibérien, tout le monde parcourt le couloir, des toilettes aux couchettes, en chemise de nuit, en chaussons, en “tapetchkis” ou en caleçon. Les Russes qui y voyagent ont tout prévu: les tasses qui ne risquent pas de tomber, les plats lyophilisés, et si vient à manquer un pirochki ou du poisson séché, les quelques arrêts permettent toujours de se ravitailler direct sur le quai.

Faut dire que de Novossibirsk à Vladivostok, le voyage dure 4 jours… 4 jours à travers l’immensité Sibérienne, couverte, toute verte, de sa Taïga à peine discontinue. Nous, jusqu’à Irkoutsk, on en a pour 2 nuits, de quoi déjà prendre la dimention du décors que l’on traverse: une journée passée à regarder par la fenêtre défiler des montagnes boisées de pins et de bouleaux, avec de temps-en-temps, d’épisodiques clairières dans lesquelles s’enfouissent des mini-villages en bois, quasi disparus sous la neige.

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La Sibérie! Rien qu’à travers la vitre, on peut commencer à comprendre… Un réservoir naturel immense. Un monde, un continent entier pour que les bêtes, les oiseaux, les herbes sauvages y vivent sans autres contraintes que la rudesse de l’hiver. Une étendue vivante telle, que sans elle, … sans elle?

p1020187Sans elle la Russie d’Europe serait déjà en train de dégénérer! Il suffit de se poser 5 minutes au bord des rails pour se rendre compte que le trans-sibérien ne transporte pas que des gens… Des trains de bois, de pétrole et d’autres marchandises défilent quasi non-stop, sur des longueurs impressionnantes. A chaque passage un mauvais sentiment, comme un mauvais souvenir nous envahi: tout ce que l’homme fait de pire à la Terre ou à ses frères y est représenté: la Déportation, le Déracinement. Et à force de wagon, l’Extermination. Voilà: la Sibérie chauffe, gaze et carbure pour l’Europe toute entière. Des hordes de trapeurs ont tiré d’elle viandes et fourrures. Les industriels (d’abord motorisés à l’énergie de tous les prisonniers des Goulags), ont creusé, foré, extrait toutes les matières premières nécessaires à enrichir ceux du lointain, là-bas, de l’autre côté de l’Oural.

Dehors, derrières les fenêtres, il neige dans le vent. On s’imagine alors dans ce décors qui défile, mais sans les vitres ni la surchauffe… Sous le vent qui cingle, quelque part parmi des milliards d’arbres sur des millions d’hectares. On imagine l’échappé du goulag,  le bûcheron égaré, ou encore le géologue soviétique en reconnaissance de terrain. On imagine les villages d’antan, ceux où même l’hiver fallait vivre dedans… On s’dit qu’on aimerait bien sentir un peu plus la puissance de ce genre d’expérience… mais on s’le dit tout bas, à cause des -30° dehors, de la Taïga océane, de la Sibérie dont les rudesses ne pardonnent parfois pas.

En tous cas, la Sibérie est aussi pleine d’avenir: elle renferme dans ses Bois les espoirs des renaissances à venir: une terre sans hommes, ou si peu!!!

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé, Russie, Sibérie |
fév
16
2010
1

Les enfants du futur

garcon-lugeMarina nous avoue oh combien c’est important pour elle que nous ayons rencontré les enfants de Bootchi. “Leur monde à eux, ce sont ces collines. Combien parmis eux auront l’occasion de voyager? Heureusement, il y a les livres. Avec les livres, leur univers peut grandir, et leur esprit s’ouvrir à un monde aux dimentions extensibles… Vous rencontrer leur permet de se dire qu’ailleurs il y a des gens qui vivent, et qu’ils ne sont pas si différents. Ces gens viennent avec des histoires de leur pays, de la musique de chez eux, une autre langue, une autre culture. J’aimerais que les enfants de Bootchi soient fiers de leur culture si riche, et ne soient pas timides à échanger avec les visiteurs qu’ils vont rencontrer.”

d0bad0b0d180d0b0d0ba_d0bad183d0bbd18cd1824Des visiteurs, dans les collines de Karakol, il y en aura certainement, de plus en plus, en recherche de Racines, d’air pur, de spirituel… bref, en manque de relations fortes avec les formes de vie qui les entoure. Ils viendront poser des questions, réapprendre les savoirs-faire, refaire vivre les légendes, retrouver en eux les intuitions qui nous parcourent, nous guident et nous inspirent des connaissances en réveil.

Chez les gens de Karakol, on a bien conscience de vivre une grande transition entre 2 cycles, entre 2 ères, et même: entre 2 types de civilisations. Les civilisations naissantes, celles qui sauront s’adapter aux lois de la nature, auront besoin de retrouver des bases que les peuples “racine” n’ont jamais abandonné, malgré tous les problèmes qu’ils ont eux aussi à surmonter. Là se trouve la responsabilité de l’Altaï: Danil Mamyev a écrit un truc du genre: “Aujourd’hui la valeur et la dignité d’un peuple ne se mesure pas dans sa capacité à concerver intact un héritage, mais dans sa capacité à échanger avec les autres peuples, ses particularités, ses messages essentiels.”

Que vivent les enfants du futur, les Voix de la Nature!! Dans l’Altaï certains jeunes ados apprennent très tôt à jouer de leurs cordes vocales, le “gorlavoï penia”, accompagnés de guimbardes et de leur guitare à 2 cordes. Résonnances, harmonies, vibrations profondes… Voilà quelques extraits de professionnels.

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Altaï Khaï

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Altaï-khaï, la chanson des Loups

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La voix “tof-tof” de la nature…

Ecrit par admin_kernunos in: Altai, Non classé, Sons |
fév
16
2010
0

Le Parc des Collines de Karakol

img_3327… Mais si tout est si “sacre”, comment on fait pour manger, et se chauffer, et cultiver?? Comme au Kirghizstan, plusieurs villages sont implantes dans les vallees de Karakol, et comme partout, les habitants ont besoin des richesses naturelles pour assurer leurs besoins de base. Et comme a Sar-tchelek, un Parc, cree en 2001, protege les lieux d’eventuelles compagnies forestieres “etrangeres” ou de constructeurs prives de “tour-baza”. Mais comment les locaux parviennent-ils a faire l’equilibre entre l’utilisation des ressources et leur regeneration?

img_3248A Uch-Enmek, les ressources sont gerees de maniere traditionnelle. Depuis longtemps (toujours?), les Altaiques ont su “comprendre” leur territoire: grace a leur connaissance du sol et de l’energie specifique de chaque lieu, ils ont pu en difinir les fonctions respectives. Certains lieux (lacs, sources, alpages bourres de plantes medicinales, …) sont a proteger, dans d’autres il sera permit de chasser, dans d’autres de cultiver, etc… Ainsi, la creation du Parc permet de renforcer ces regles deja culturellement implantees: sur 60 551 ha, 810 sont classes en reserve stricte, 4 777 ha tolerent les randonneurs bien guides, et le reste (54 964 ha.) sont dits “zone d’activite”, ou chasse, culture et foresterie sont permises.  Une seule “tour-baza” accueille les touristes, dans des Ayils traditionnels. Chaque forestier gere son territoire selon ses propres plans. Difficile d’aller voir en foret par les -30 degres et la neige anormalement abondante, mais nous avons pu rencontrer un forestier de Bitchiktu Boom, passablement desoeuvre, (en ballade alcoolisee) plutot fier de nous montrer sa propriete fraichement renovee. “Regardez comment on vit bien quand on est forestier!” Pour autant, Tchinguiz nous a assure respecter sa Terre, la Terre de ses Enfants. Un des codes de conduite de la Taiga: “on ne doit prendre que ce dont on a besoin. Pas plus”. Mais pourquoi les gens de Karakol n’auraient pas eux aussi besoin de grosses voitures comme tout le monde, de grandes maisons branchees sur le satellite, ou de decouvrir le monde en avion comme tous ces touristes estivaux en manque de sensations “nature”?

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Jeune fille de Karakol, au sciecle dernier, dessinee par Gurkin

Suggestions: Ils aiment leurs Montagnes et leurs Forets (ca, on l’a suffisemment entendu!), ils y vivent depuis toujours, veillent sur leurs Ancetres, pensent a leurs enfants, et ne peuvent rester sourds aux sagesses de leur culture…

La vocation du Parc est aussi ethno-culturelle. Preserver une culture ancestrale, une spiritualite bien particuliere, une vision du monde bien ancree dans les coeurs. Les gens de Karakol ont prit leur destin en main, et affirment qu’ils ont d’autres plans pour leur Terre que celui d’etre pillee jusqu’a la moelle. Le Parc cree aussi des revenus: circuits touristiques guides, accueil, fabrication et vente de chapeaux, turc’han, vestes en peau, souvenirs en os, bois, pierre d’Uch-Enmek, etc…

Et puis apres, certains vont encore plus loin, pour diffuser “la bonne education”…

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Non classé |
fév
12
2010
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Ecologie de l’Ame “Tengri”

Ainsi se nomme l’organisation locale ayant créé le Parc des Collines de Karakol.

“Tengri”, c’est le Ciel. Les tengristes se disent eux-meme paiens (avec des tremas!). Leurs croyances sont a l’image de la biodiversite de leur region: foisonnantes. On nous a dit: “Les musulmans vont prier dans les mosquees, les chretiens dans les eglises… Nous, notre cathedrale, c’est la Nature”.

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Et quelle cathedrale!! Avec des ciels vivants en guise de toit, des sols qui fleurissent en guise de bancs, arbres et montagnes pour piliers, bref toute la vie sous toutes ses formes en guise de freres de priere. Leur religion (leur spiritualite) est unique dans le sens ou elle est basee sur les processus naturels qui regissent la vie. Elle s’avere etre un reel “kodex” ecologique, traduit en contes et legendes, en rites et en conduites respectueuses de l’environnement. Les montagnes sacrees ont une vie de famille tout a fait rocambolesque (certaines sont soeurs, d’autres amies ou ennemies). En termes ecologiques, leur disposition protege des vents du nord, retiennent les precipitations, ou bien creent des obstacles infranchissables. Toutes les sources sont sacrees, avec differents degres de “sacralite”, selon leur composition minerale et leur origine. Les rivieres sont des jeunes filles et beaux garcons qui se rejoignent pour ne former qu’un.

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Autre exemple: il est defendu de se rendre a la riviere avant le lever du soleil et apres son coucher, sinon l’Esprit de l’Eau risque de vous happer. Traduction: c’est a l’aube et au crepuscule que les animaux vont boire a la riviere. Si un humain s’en vient et les fait fuir, ces animaux ne boiront pas de toute la journee, chose fatale surtout pour les petits. Ou encore chaque famille a son totem animal, vegetal ou montagneux. Si le totem d’un tel est le Lievre, il lui est interdit de chasser et de manger du Lievre. Il se doit de respecter son Totem. La croyance aux Esprits pousse les Hommes a respecter toutes formes de vie. A se sentir “redevable” lorsqu’un arbre donne de son bois et un animal de sa viande. Les tengristes ont conscience qu’ils ne sont pas les seuls a vivre dans ce monde, et que les hommes se doivent de respecter le visible et l’invisible. Tout cela pour garantir l’Harmonie, et les generations futures, a long terme.  

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Encore une fois, difficile de resumer une culture aussi complexe. Leur vision du monde depasse meme les frontieres de la planete terre. On appelle ca “cosmovision”. La terre fait partie d’un systeme solaire, lui meme faisant partie d’une galaxie. La terre est bombardee d’energies cosmiques de differentes qualites, avec des rythmes bien particuliers, qui influencent l’evolution humaine. Tous ces facteurs ont aussi integre la spiritualite Tengri, qui apres avoir vecu des periodes d’ombre, refait surface aujourd’hui…

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Non classé |
fév
11
2010
0

Runes, Menhirs… comme un air de famille

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Dans les vallées de Karakol, commes dans beaucoup d’autres endroits de l’Altaï, les civilisations passées ont semées derrières elles gros et petits cailloux… Certains sont sculptés en Guerrier Protecteur. D’autres simplement habillés de leurs lichens colorés. Des solitaires, des alignés… un peu comme chez nous, pas vrai?? Mais le plus étonnant dans tout ça, c’est que les Altaïques appellent ces pierres levées… “Mengir”!!!

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traduction suggèrée:"Guerrier, tu t'en va de ta terre maternelle. Nous sommes tristes. Puisses-tu atteindre la terre de ton Père"

traduction suggèrée:"Guerrier, tu t'en va de ta terre maternelle. Nous sommes tristes. Puisses-tu atteindre la terre de ton Père"

Autre curiosité: les Runes. Elles sont Altaïquse mais ressemblent fort aux Runes d’Odin (Celtiques). Gravées dans les montagnes, elles accompagnent des ribambelles de pétroglyphes. Le village de Bitchiktu Boom porte bien son nom: “là où il y a beaucoup de pétroglyphes”. Des chasseurs poursuivants des gazelles, des chèvres des montagnes, des chevreuils,… (et même des Elephants!!)  Curieusement, ils regardent tous dans la même direction: l’Est. Natalia nous explique: à l’époque (plusieurs civilisations se sont succédées et sont allées déssiner sur les mêmes rochers), lorsque la saison de la chasse commençait, les chasseurs allaient prier l’Esprit des animaux concernés, afin qu’il leurs cède de quoi se nourrir. Pour que l’Esprit des animaux tués renaisse à la Terre, et continue de nourrir les générations futures, ils les dessinaient sur les pierres regardant vers le Soleil levant, qui renaît chaque matin, et permet à la vie de fleurir sur la Terre. Le rituel est toujours d’actualité, mais on ne s’embête plus à décorer les montagnes… p1010874

Ici les Ancêtres n’ont jamais quitté leurs enfants. Et les vivants d’aujourd’hui n’ont jamais oublié leurs parents. Beaucoup d’entre eux sont toujours là, sous terre, bien concervés dans les célèbres tombes gelées, dont la température est maintenue très basse grace à une disposition spéciale de différentes pierres à la composition et au magnétisme particulier.

Tombe sur le Plateau Ukok

Tombe sur le Plateau Ukok

Quand ils les ont découvertes, les archéologues n’ont demandé l’avis de personne pour excaver les momies, et les envoyer finir leurs nuit dans les musées de Peterbourg. Comme chez les Pharaons, les Viking ou encore dans les Kairn de nos régions, les riches étaient enterrés avec leurs chevaux, leurs outils, leurs serviteurs, bref, tout ce qui devait leur servir pour bien vivre dans l’autre monde.Les tatouages animaliers et les objets en or finement sculptés (toujours représentant des animaux) témoignent de plusieurs anciennes civilisations très évoluées fortement liées à leur environnement. Par vagues, ces peuples ont nomadisé loin sur le continent, si bien qu’aujourd’hui, un nombre impressionnant de cultures pensent être liées à ces anciens Voyageurs…Il y a d’abord tous les peuples de langue “turque”(Kirghizes, Kazakhes, Touva,  Bouriates, Ouzbeks, Turques, etc…), tous les Mongols et leurs descendants (quand on sait qu’on a retrouvé des gènes de Gengis Khan chez près de 15 millions de personnes- certains disent 45 million!), tous les Tatars et les Kozaks, sans parler des Amérindiens d’Amérique du Nord, tous les Huns qui ne seraient pas rentrés chez eux (quand on sait que, bientôt arrivés sur Paris, ils ont préféré virer au sud vers l’Italie…et puis aussi tient, le terme “Hongrois” ressemble pas mal au mot “Hun” ), tous les Barbares qu’on savait à peine nommer, et pourquoi pas les Basques, les Vikings, et Jésus Christ qu’avait sans doutes l’allure d’un Chaman ayant perdu son tambour.

Enfin bref, évitons les extrapolations hasardeuses… Mais ce qui semble relier tous ces peuples “racinaires”: chasseurs, guerriers, bergers, voyageurs capables de s’adapter, petits groupes auto-régulés par ce que la terre voulait bien leur donner.

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Non classé |
déc
01
2009
0

L’effet qu’on leur fait…

… et comment que ca nous aide!!!

p1010517

Parfois on en revient pas de pour qui on nous prend! Sur la route les regards se font encore plus ahuris que d’habitude. Un matin 3  Juifs Kazakhes s’arretent, ils veulent absolument faire quelque chose pour nous, remplir nos thermos d’eau chaude, nos sacoches de fruits secs, et notre coeur se comble d’amour et de chaleur. On a fait rever les yeux bleus de Benyamin, et ca pour nous c’est enorme! Tout mettre en oeuvre pour realiser un reve, voila qui impressionne et fait reflechir. Partir a la decouverte d’horizons inconnus, voila qui les fait rever tout autant que nous!

A Andrievka, on flaire notre maison d’accueil du soir, cachee derriere les 1eres rues. De les avoir debusques du 1er coup leur font dire que c’est Dieu qui nous guide et nous inspire. Ils se mettent alors a notre disposition. Nous prennent pour des heros. Oublient leurs p’tites affaires, leurs amis, leurs buisiness. Nous asseoient a leur table qu’ils couvrent de tous les plats possibles. Quand Kanat a su que nous aimions enregistrer de la musique, il a de suite appelle son ami Kairat, dombriste, malgre les 10h30 du soir, pour un concert improvise.

Kanat et Kairat

Kanat et Kairat

Token danse

Token danse

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p1010544Le lendemain la neige tombe. Nos bienfaiteurs nous remettent sur la route après nous avoir nourris de sarrazin et de bouillon. Ils s’inquietent pour la suite de notre route: a partir de Utcharal commence la steppe nordique, les froids, les vents, et les distances desertes. Kanat est directeur du transport autobus. Il contacte un ami a Utcharal charge de nous accueillir.  Suleiman prendra sa journee pour nous attendre. Lui, il est Tchetchene. Il nous prend en charge avec plaisir et a plusieurs reprise rassure Kanat, qui appellera plusieurs fois, sur notre etat. Pour la route de la steppe sa femme nous offre de la Halva-maison et du lard de mouton (le meilleur jamais goute, parfume a l’ail et aux piments).

Suleiman et sa famille (tres "Tchetchene", pas vrai??)

Suleiman et sa famille (tres "Tchetchene", pas vrai??)

Mais ni Suleiman ni Kanat ne nous lacheront la: 70km plus loin se trouve la ferme de Suleiman, ou il a vecu pendant 20ans. Quant a Kanat il appelle de nouveau pour nous proposer d’embarquer avec nos velo dans un de ses bus qui passera par la dans la soiree. Apres reflexion (le moyeu arriere d’Ileonord craque encore de tous les bords…), on decide d’accepter.

p1010552

Les femmes du village d’a cote debarquent attendre le bus au chaud. Marilia est chargee de servir le the (tache exclusivement reservee aux femmes) pendant que Suleiman nous raconte combien de fois l’hiver il a du se lever de nuit pour ouvrir aux passants en voie de congelation. Ici l’accueil ne se refuse pas.

On a à peine le temps de realiser o combien ces dernieres rencontres sont riches que le bus se pointe, embarquent nos velos, on s’offre l’acollade, et nous dans le fond du coeur un pincement de se dire que deja… on quitte le Kazakhstan.

Ecrit par Asso Kernunos in: Kazakhstan, Non classé, Sons |
déc
01
2009
0

Paroles rapportees

p1010521On s’adapte aux nouvelles conditions: commencer la journee bien couverts, s’deshabiller 15minutes plus tard, remettre des couches a la moindre descente, ecourter nos pauses-the de bord de route, et surtout bien calculer notre “timing” pour que la tombee du soir coincide avec la rencontre d’un village, d’un cafe routier, ou bien d’une simple baraque, rien qu’une nous suffit. On sera donc accueillis tous les soirs, et c’est l’occase d’en entendre plus encore sur le Kazakhstan.

p1010511

Rosa, Tatare Kazakhe

Parait-il que le Kazakhstan est un pays riche. Depuis 1991 le president Nazarbaev (toujours le meme) tente de sortir son pays du rang des Tiers-mondistes. La nouvelle capitale Astana a ete recemment construite, en plein desert, et montre maintenant au monde entier la face de ses batiments modernes pleins de vitres et de luxe. Dans toutes les villes et sur toutes les routes on peut voir des banderolles enormes “Kazakhstan 2030″. C’est l’echeance que le gouvernement s’est donne pour developper economiquement son pays a l’echelle de ceux “du Nord”. Certains interpretent ca parfois comme “tout sera merveilleux.” Un soir nous rencontrons un grand-pere paysan. Dans son village, “ni homme d’affaire, ni politique, et pourtant ici on ne manque de rien. De la terre, surtout, on en a jusque la…”. Sa belle-fille, Tatare, nous avoue rever de partir en voyage. Mais bien plus que le manque d’argent, c’est le manque de temps qui la retient! Elle vit “un peu plus loin” dans les montagnes, et s’occuppe d’une ferme de 1000 moutons, 100 vaches et autant de chevaux. Ici le tracteur est bien d’actualite.

p1010514Malgre tout ce “progres” en marche, les Kazakhes semblent attaches a leur histoire et a certaines traditions. Les clips musicaux qui passent a la tele montrent jeunes hommes et jeunes femmes en costumes traditionnels dans les steppes printanieres parsemees de yourtes, de chevaux et de fleurs. Les codes familiaux (musulmans) sont toujours respectes. Lors de son  mariage, contre un cheval Rosa est venue habiter chez son mari avec pour tout bagage un coffre plein de linge et de vaisselle-les effets qui lui serviront a servir la maison. Elle nous presente sa fille mais aussi celle de sa belle-soeur qui a du abandonner sa propre fille pour s’etre remariee. On apprend que les Kazakhes sont senses connaitre leurs ancetres au-dela de la 7eme generation, afin que le sang de leur peuple reste “pur” (sans consanguinite).

7eme generation!! Pour nous qui sommes en recherche de “racines”, et qui ne sommes pas capables de savoir qui etaient nos predecesseurs au-dela de la 3eme generation… ca nous fait reflechir… On aurait bien envie, nous aussi, d’en savoir autant sur nos histoires de famille.

Quant a “l’esprit Kazakhe”, nous l’avons surtout ressenti dans l’accueil que nous reservent les gens, et dans de vieilles chansons, si bien rajeunies par la voix incroyable de Mlle Token.

p1010533p1010534Comme lors de notre arrivee en pays Kazakhe il y a 2mois, Kanat et Token nous offrent les objets reserves aux hotes de marque: le chapeau brode pour Christophe, la tunique et le chale blanc pour Marilia…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kazakhstan, Non classé, Sons |
nov
29
2009
0

nouvelles rapides

Salut!

La carte itineraire a ete mise a jour! Nous on se retrouve embarques par 4 roues pour cause de probleme mecanique. La neige tombe sur Semipalatinsk, au nord du Kazakhstan, et on s’aprete a rouler (pas en velo malheureusement) jusqu’a Novosibirsk y trouver de quoi reparer! Photos et sons bientot seront a dispositions!

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé |

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