fév
16
2010

Le Parc des Collines de Karakol

img_3327… Mais si tout est si “sacre”, comment on fait pour manger, et se chauffer, et cultiver?? Comme au Kirghizstan, plusieurs villages sont implantes dans les vallees de Karakol, et comme partout, les habitants ont besoin des richesses naturelles pour assurer leurs besoins de base. Et comme a Sar-tchelek, un Parc, cree en 2001, protege les lieux d’eventuelles compagnies forestieres “etrangeres” ou de constructeurs prives de “tour-baza”. Mais comment les locaux parviennent-ils a faire l’equilibre entre l’utilisation des ressources et leur regeneration?

img_3248A Uch-Enmek, les ressources sont gerees de maniere traditionnelle. Depuis longtemps (toujours?), les Altaiques ont su “comprendre” leur territoire: grace a leur connaissance du sol et de l’energie specifique de chaque lieu, ils ont pu en difinir les fonctions respectives. Certains lieux (lacs, sources, alpages bourres de plantes medicinales, …) sont a proteger, dans d’autres il sera permit de chasser, dans d’autres de cultiver, etc… Ainsi, la creation du Parc permet de renforcer ces regles deja culturellement implantees: sur 60 551 ha, 810 sont classes en reserve stricte, 4 777 ha tolerent les randonneurs bien guides, et le reste (54 964 ha.) sont dits “zone d’activite”, ou chasse, culture et foresterie sont permises.  Une seule “tour-baza” accueille les touristes, dans des Ayils traditionnels. Chaque forestier gere son territoire selon ses propres plans. Difficile d’aller voir en foret par les -30 degres et la neige anormalement abondante, mais nous avons pu rencontrer un forestier de Bitchiktu Boom, passablement desoeuvre, (en ballade alcoolisee) plutot fier de nous montrer sa propriete fraichement renovee. “Regardez comment on vit bien quand on est forestier!” Pour autant, Tchinguiz nous a assure respecter sa Terre, la Terre de ses Enfants. Un des codes de conduite de la Taiga: “on ne doit prendre que ce dont on a besoin. Pas plus”. Mais pourquoi les gens de Karakol n’auraient pas eux aussi besoin de grosses voitures comme tout le monde, de grandes maisons branchees sur le satellite, ou de decouvrir le monde en avion comme tous ces touristes estivaux en manque de sensations “nature”?

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Jeune fille de Karakol, au sciecle dernier, dessinee par Gurkin

Suggestions: Ils aiment leurs Montagnes et leurs Forets (ca, on l’a suffisemment entendu!), ils y vivent depuis toujours, veillent sur leurs Ancetres, pensent a leurs enfants, et ne peuvent rester sourds aux sagesses de leur culture…

La vocation du Parc est aussi ethno-culturelle. Preserver une culture ancestrale, une spiritualite bien particuliere, une vision du monde bien ancree dans les coeurs. Les gens de Karakol ont prit leur destin en main, et affirment qu’ils ont d’autres plans pour leur Terre que celui d’etre pillee jusqu’a la moelle. Le Parc cree aussi des revenus: circuits touristiques guides, accueil, fabrication et vente de chapeaux, turc’han, vestes en peau, souvenirs en os, bois, pierre d’Uch-Enmek, etc…

Et puis apres, certains vont encore plus loin, pour diffuser “la bonne education”…

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Non classé |

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