avr
09
2010
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Reportage sonore sur RKB - Emission n° 3 - Plaidoyer pour Bialowieza

On vient de retrouver par miracle les émissions diffusées par RKB, cachées malicieusement par un probable lutin dans un arbre creux quelque part aux alentours de la croas tasset…

Cette émission fait écho au reportage vidéo récemment diffusé sur ce blog et se situe au tout début du voyage de Christophe et Marilia, alors qu’ils s’apprêtent à présenter le film Glaz aux habitants de Bialowieza…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Bialowieza, RKB, Sons |
avr
01
2010
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Du cote de Ghenggis…

p1020485Et Ghenggis Khan, dans tout ça? Que les Mongols ne s’inquiètent pas: on le voit et on en entend parler partout dans ce pays, et bien au-delà. A croire qu’après avoir été interdit par le régime de l’URSS, c’est la renaissance. Les Mongols en sont fiers, tellement qu’ils se disent presque tous appartenir au Clan du Grand Khan, ou du moins faire partie de ses descendants directs. Ce qui-indirectement-ne doit pas être si faux, vu le peu de Mongols qui restèrent après le déclin du grand empire créé par Ghenggis, il n’y a pas si longtemps que ça (vers 1200).

p1020487N’empêche, est-ce qu’on a un ancêtre national de la sorte, nous, en Europe, en France, ou même en Bretagne?? Pas évident. En l’honneur de leur géniteur préféré, les Mongols d’aujourd’hui ont érigé une statue de 40m de haut, en plein “désert”. Jean-Paul et Mariette Dumont nous y ont mené, histoire de voir… L’attraction de l’affaire, c’est qu’on peut monter à l’intérieur, et littéralement sortir par ses c… (la citation ne vient pas de nous…) pour se promener sur l’encolure de son cheval.

Il faut dire qu’à l’époque, Ghenggis a su unifier tous les Mongols, alors éparpillés en bandes menées par leurs Khan. Puis ils sont partis à la conquête du monde, emportant avec eux leurs yourtes montées sur des charriots. Mais pour quelle raison cherchaient-ils à aller si loin, à l’assaut des grands royaumes, jusqu’à atteindre les portes de l’Europe? Un article dans un magazine culturel mongol apporte la théorie suivante:

p1020484Ghenggis Khan était “tengriste”. Tengere, en Mongol, c’est le Ciel, la ou vit le plus grand des Dieu principe masculin. Ulgen, c’est la Terre, principe féminin. Le “tengrisme” est la cosmovision des peuples Nomades (qui n’a jamais été écrite), dont le Grand Khan était le plus important représentant. D’ailleurs des légendes, et le respect qu’on lui portait, lui attribuent une origine divine, comme certains le font avec Jesus Christ. Ghenggis Khan serait donc allé “évangéliser” le monde à sa manière. Dans cet article, on peut lire des extraits de textes échangés entre Khubilaï Khan et certains chefs religieux Italiens et Français. Le Mongol insiste que si ses interlocuteurs reconnaissent l’autorité Divine, alors ils accepteront sur leurs terres son représentant direct, Ghenggis Khan et son peuple.Sinon, ils sont dans l’erreur, et rien de tel qu’une bonne invasion pour redresser tout ça.

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie |
avr
01
2010
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Pique-nique “au sommet”

L’anecdote vaut le coup d’être racontée car elle nous offre une rencontre bien sympathique… On avait une carte de crédit à récupérer à l’ambassade de France. C’est l’occasion de rencontrer Mr l’Ambassadeur, intéressé par notre aventure. Jean-Paul Dumont (entre autre Breton), fini par nous proposer de l’accompagner dimanche en pique-nique avec sa femme.

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départ de l'ambassade, avec Isabelle et son fils Dalai "Ocean"

La 1ère fois qu’ils ont connu la p1020480Mongolie, c’était il y a presque 40 ans. A l’époque la ville ne comptait que 300 000 habitants et la Mongolie faisait office de base et de front militaire entre les Russes et les Chinois. Les Russes ont fini par l’emporter et le pays est devenu la 1ere “colonie” satellite de l’URSS. “On aurait pu avoir un poste en Martinique, mais l’exotisme à l’européenne ça nous branchait pas trop. On préfère les pays où on peut vivre des aventures intéressantes”.

Comme partir en pique-nique, par exemple, et grimper sur les hauteurs histoire de voir de haut le paysage… p1020479

Merci pour la petite bouteille de rouge, fort appréciée ma foi…

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie |
avr
01
2010
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Ulan-Baator, LA ville Mongole

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La "Notre-Dame" d'Oulan-baator, avec ses passants et ses pigeons bien nourris

La "Notre-Dame" d'Oulan-baator, avec ses passants et ses pigeons bien nourris

2 comme ça, en Mongolie, y’en a pas. Les Chinois diraient que ça ressemble plutôt à un petit village. Pour nous elle ressemble surtout à une illusion étrange. On se demande ce qu’elle fout là, dans ce décor que nous parcourons depuis 3 semaines, fait d’immensité libres, aérées, de montagnes enneigées, avec rien que le vent, le ciel, et temps en temps un camp de yourtes ou un petit village qui n’ose pas trop s’élever en hauteur par peur de s’envoler.

A Oulan-baator les bâtiments neufs et vitrés se mélangent à ceux de l’époque soviétique, à d’autres de style colonial, aux temples bouddhistes d’architecture “chinoise”, aux yourtes et aux cabanons de chantier. Des vieux portent sur leur dos des sacs de plastique ou de charbon énormes. Des minettes, des minots, des femmes actives seules au volant de leur 4×4, des micro-bus qui crient plus que jamais leur destination.  On aura jamais vu une capitale avec si peu de feux rouge. Niveau circulation, c’est le bordel total, et pour traverser les rues, faut vraiment croire en sa bonne étoile! La particularité de la ville reste tout de même ses 600 000 yourtes qui rendent l’air invivable pendant l’hiver. On nous a dit que certaines semaines de grand froid la fumée est telle qu’on n’y voit rien à 30 mètres. Chauffées au plastique ou au mauvais charbon, l’effet “yourte” à Oulan-baator est loin de signifier “nature”…

p1020472A Oulan-Baator, pour la première fois dans le voyage, on ressent clairement la proximité de la Chine, du Japon et de la Corée… bref, de ce monde d’extrême Orient dont nos roues se rapprochent. Faut dire aussi qu’à Oulan-baator, nous sommes logés chez Mr Kang et sa petite famille Coréenne.

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé | Mots-clefs :, ,
avr
01
2010
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Les chèvres de Mongolie

Cet hiver en Mongolie, certains parlent de grande catastrophe: la neige particulièrement abondante fait périr des millions de bêtes, en particulier dans les régions du sud. Des chèvres, surtout. Nos nomades du Nord, qui vivent en forêt et surtout grâce à leurs Yak, n’ont pas semblé souffrir plus que d’habitude de l’hiver. Jimmi nous a même dit: “chez nous, quand il y a une difficulté, on la traverse. Si les bergers ont maintenant des problèmes, c’est de leur propre faute: les jeunes ne veulent plus rester dans la steppe. Ils veulent vivre en ville, mais veulent aussi profiter des produits de leurs parents. Ils viennent aux yourtes pour passer un été agréable, mais ne préparent même pas l’hiver. Personne ne s’embête à faire du foin. Puis quand l’hiver arrive, ils repartent dans les villes et laissent leurs parents se débrouiller tout seuls. Et maintenant, ils viennent demander des aides au gouvernement… mais les conditions climatiques ne sont pas pires qu’avant”.

img_3428Au 29 mars, les informations sont les suivantes: Suite à plusieurs vagues de grand froid combinées à d’importantes chutes de neige, 4,5 millions de têtes de bétail ont succombé, soit 1/10 du cheptel national. 3400 familles, soit environ 13600 personnes ont perdu pour la plupart la totalité de leur troupeau. L’herbe n’est pas encore prête de pousser, et les naissances ont déjà commencé, ce qui signifie que la situation risque d’empirer.

Plus tard on entendra une autre version: avant la Mongolie comptait moins de 30 millions de têtes de bétail tout confondu. Aujourd’hui on compte 40 millions: 10 millions de chèvres sont venus gonfler les troupeaux, en réponse à la demande en cachemire destiné à l’exportation. Les chèvres ont un effet désastreux sur la steppe: elles bouffent tout. img_3429La régénération de l’herbe devient trop faible pour nourrir correctement tous les animaux et pour permettre la fauche de foin en vu de l’hiver. Dans la steppe il n’y a pas de gestion des terres. Les troupeaux broutent ou ils veulent. Imaginez la tondeuse formidable que peuvent représenter 1 million de chèvres! Le voila le problème: l’utilisation qui est fait de la terre.

En tous les cas, des milliers de personnes se réfugient désormais sur les collines nues de la capitale. Sur 2,7 millions d’habitants en Mongolie, la moitié vivent à Ulan-Baator…

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie, Non classé |
avr
01
2010
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Quand on retourne sur ses pas…

Dans l’idée, faire demi-tour, ça ne nous plait pas trop. Mais là les alternatives sont peu nombreuses et après avoir récupéré nos vélos à Erdenet (la ville à l’immense mine de cuivre…), nous pédalons vers Darkhan, tout heureux de pouvoir faire la surprise à nos amis rencontrés à l’aller.

Nos gaziers de la DDE

Nos gaziers de la DDE

p1020399On tombe sur nos travailleurs de la DDE locale, auprès de l’Ovoo qui marque le passage du col. A 5m du temple gît une vache quasi trépassée. On va la voir, pleins d’émotions: l’hécatombe cet hiver est bien réelle. L’un des gars l’a prise par les cornes, l’autre par la queue, ils l’ont remise sur ses pattes et l’on soutenue pour par qu’elle ne retombe. Ils ont fait alors quelque chose de réellement dingue: le plus jeune a sorti de quelque part sous la neige une bouteille de vodka quasi pleine, sûrement cachée là par leurs soins. Ils ont vidé son contenu dans le gosier de la vache, qui n’a d’ailleurs pas dit non!

p1020405p1020407On est repartis avant de voir le résultat. Le vent nous pousse jusque chez Mogi, qui nous invite cette fois à une grande bouffe collective avec photo svp.

Le lendemain malgré un vent contraire et une tempête de neige, on atteint Darkhan, à bout. Depuis la 1ere fois,  la convivialité à encore augmenté. Neidia paye le repas chez les voisins pour tous les autres voisins. La jeune fille de la maison chante (avec son costume adéquat) puis danse (avec l’autre costume) pour nous. On se marre. Toute la journée on honorera les visiteurs à coup de vodka et de pipe traditionnelle (qui ressemble à un calumet) partagée.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie |
avr
01
2010
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Quitter un monde d’Humanité.

p1020315La neige vient de tomber. Dans notre bout de monde tellement ailleurs, on se demande si quelqu’un, qui plus est en voiture, peut vraiment y parvenir pour nous emmener vers un monde un peu plus “moderne” qu’on a déjà oublié.

Comme Chimbator et Bulganchideg, les 2 jeunes petits-enfants, on appartient déjà à cet ailleurs protégé… Libres de la course effrénée du progrès moderne… Libres de marcher à un rythme qu’aucune horloge ne dicte, ni aucun planning ou agenda décalé. Hors du souci de l’argent. Rien qu’avec les lois de la Nature, et des valeurs à suivre qui font de nous des êtres Humains.

img_3432La voiture est arrivée. C’est Jimmi qui la conduit. Un gars plein d’enthousiasme. On a embarqué les 2 mômes attristés, on les a propulsé vers une réalité (l’école, l’internat, le village), qu’ils aimeraient effacer. Ils ne voulaient pas quitter leur famille, leur troupeau, leur belle vie de liberté.

Jimmi traduit nos au-revoir à notre famille d’accueil. Leurs visages sont plein de sourire et d’affection. On semble les avoir marqué. Ils nous invitent à revenir. Nous avons partagé, sans paroles, leurs valeurs d’Humanité: entraide, écoute, bonnes volontés, simplicité, etc… pour cela nous sommes devenu des frères, des frères Humains. C’est aujourd’hui, en quelques minutes, qu’on prend conscience des liens tissés, en silence. Après qu’on ai embarqué, la grand-mère a lancé au ciel le lait blanc (et donc sacré) de la bonne fortune…

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Jimmi nous parle de sa terre, de sa famille: “Il y a 10 ans, quand le 1er touriste est arrivé, personne ne parlait anglais, tout le monde était berger-pêcheur-éleveur, et personne ne parlait anglais. On a d’abord prit pour un espion Etazunien! Le 1er à parler anglais dans la région a été mon frère. Depuis tout le monde envoyait les étranger chez nous.

les voisins au grand sourire (toujours), avec les moutons

les voisins au grand sourire (toujours), avec les moutons

Renards en attente d'être tannés.

Renards en attente d'être tannés.

Mon père est mort il y a 1 an. Il nous a enseigné ce qu’est l’Humanité, et pourquoi les Hommes ont un coeur. il nous a donné les valeurs qui font de nous des êtres Humains. Aujourd’hui dans les villes il n’y a plus de vrais Humains. Il faut aller dans les campagnes pour les trouver. Ici on connait la réelle liberté: ici on peut encore vivre sans argent. Pour ça il faut  connaitre son monde, la nature d’ici, et vivre selon ses lois. Mon père connaissait parfaitement sa Terre. Il la respectait. Il était un vrai bon chasseur, géologue de surcroit. Il nous a raconté toutes les légendes qu’il connaissait, celles de chaque montagne, chaque ruisseau, chaque plante ou animal. Maintenant on peut à notre tour les raconter aux touristes intéressés. Tu sais, mon père, je l’aime. Il me manque, tu comprends….”

Liberté, Humanité, ces 2 mots riment, ne vont pas l’un sans l’autre. A chacun, après, de définir les valeurs que ces 2 mots comprennent…

sur la piste du retour

sur la piste du retour

Ecrit par Asso Kernunos in: Mongolie | Mots-clefs :, , , , ,
avr
01
2010
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Comment le Renne a trouvé ses bois…

Petite histoire de Cornu…

img_3371Mais d’abord il faut préciser qu’autour du lac de Khovsgol il n’y a pas que de la forêt. Certains endroits retirés et haut perchés ressemblent plutôt à la Toundra. D’autres à de la steppe rase et sèche. C’est pourquoi non loin les uns des autres vivent des Rennes (utilisés par le peuple Tsaatsan) et des Chameaux. La beauté de la ramure des Rennes est fameuse, mais d’où tient-il de si beaux bois???

Il y a très longtemps, le Renne allait nu-tête… Le Chameau, lui, était très respecté de tous les animaux de la forêt car il portait des bois magnifiques. Un jour le Renne décide de rendre visite à sa belle. Après plusieurs tentatives infructueuses, c’est désormais sa dernière chance pour la séduire. Le Renne s’en va trouver le Chameau. “Chameau, je dois retrouver ma fiancée, mais je ne peux pas y aller si peu paré… Il faut que je l’impressionne une bonne fois pour toutes! Si tu me prête tes bois, j’aurais bien plus de chance de lui plaire… Promis je te les rend juste après!”

Le Chameau est bien brave. Il retire ses bois et les pose sur le front du Renne. “Va donc retrouver ta belle! Ainsi paré, elle ne pourra te résister”. Et le Renne tout content s’en retourne en galopant jusqu’à son rendez-vous.

Que lui est-il arrivé par la suite, on se le demande toujours, car il n’est jamais revenu. Depuis ce jour, lorsque le Chameau s’en va boire au lac, il voit son reflet sans ses bois, et se rappelle alors du Renne qui doit toujours les lui rendre. C’est pourquoi il tend alors son cou et regarde de tous côtés au cas où le Renne passerait par là. C’est peut-être aussi pour cela que le Chameau évite d’aller boire au lac trop souvent…

Petite histoire de la région du Khovsgol, racontée par Jimmi, qui la tient de son père.

Ecrit par Asso Kernunos in: Ecoles, Mongolie |

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