mai
06
2010
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Premières fleur

p1020707p1020709Si y’en a une qui n’a pas résisté aux rigueurs de l’hiver sibérien, c’est la flûte en bambou, la musicienne de l’équipée. Alors, au premier bosquet prêt à sortir ses feuilles, nous l’abandonnons au vent, peut-être lui il saura encore la faire chanter! (ou tant qu’on y est le printemps aura peut-être l’idée de faire pousser des flûtes sur les peupliers…)

p1020739C’est par un jour gris-ciel que nous passons les denrières montagnes avant Pékin. La descente en zig-zag le long des pentes abruptes nous fait tourner la tête: la route est obstruée de camions-molosses (qui usent de leur klaxon comme il se doit), mais tout autour les montagnes fleurissent, si bien qu’on tente la descente le nez en l’air, histoire d’n capter les formes qui sortente de la brûme, et les ordeurs fortes de fleurs à peine nées. A côté de ça (ou au-dessus), l’auto-route perce les montagnes, passe au-dessus en de long ponts bétonnés, ou bien justifie le découpage littéral de ces pentes boisées de cerisiers, genevriers et merisiers…

 

p1020741Après un tunnel noir (personne n’allume ses feux), on bifurque sur un chemin qui descend vers la rivière… une vallée étroite, rose et blanche, embrûmée de mystère. On s’y enfonce comme des réfugiers qui demandent asile, jusqu’à ne plus entendre les vociférations de la route, jusqu’à ne plus senti le gasoil des camions, juste le parfum de ces fleurs enivrantes. Mais là encore, des hommes PARTOUT sont venus planter, fauiller, récolter…

Le bonheur que procurent ces premières fleurs est de bien courte durée, quand on voit de quoi elles sont entourées… 50km plus loin, nous étions déjà arrivés à Pékin.

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mai
06
2010
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Entre des murs

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A force d’avancer on a fini par quitter la Mongolie Intérieure, pour arriver vraiment “en Chine”. On retiendra du paysage naturel une montagne unique (sûrement sacrée) ayant conservé ses belles formes.

p1020693p1020697La Chine se protège (à l’époque des Mongols, aujourd’hui du désert), derrière sa Grande Muraille, que nous traversons sans en voir plus que quelques vieilles tours de glaise perchées sur les crêtes. Le 1er village en descendant du col, est fait lui aussi de glaise, et entouré de larges et hauts murs qui ont su résister au temps, aux invasions successives, et aux destructions du vieux pour que du neuf émerge, condensé à la verticale… mais qui devient souvent très vite moins fonctionnel que ces mini-barques d’antan, avec le puit à l’intérieur, la banquette unique, la terre cuite par terre, et des toits réparables (à la glaise, toujours), au fur et à mesure que le temps les émousse.

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Vue du verger (pas encore fleuri) de notre premier campement.

Ce jour là, une première touche de vert dans le décors si ocre-terre, est apparue. Le lendemain, la première pluie depuis le kirghizstan (octobre), le jour suivant le premier bivouak sous la tente depuis longtemps!

Ecrit par admin_kernunos in: Chine | Mots-clefs :, ,
mai
04
2010
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Communication silencieuse

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notre premier ami chinois, avec ses parents. Petit café routier.

Autre grande frustration: impossible de se faire comprendre. A part “bonjour, au-revoir, merci, et je-ne-comprend-pas”, on a du mal à enrichir notre vocabulaire. Même en lisant les quelques mots inscrits sur notre carnet, les Chinois ne nous comprennent pas. Ici, une syllabe a 4 manières d’être prononçée, et il faut tomber sur la bonne pour que ça fasse “tilt” dans leur tête. De leur côté, ils nous causent sans capter que pour nous, tout ça, c’est bel et bien du chinois. Ils font alors l’effort d’écrire le signe calligraphié mais rien à faire… (mandarins et cantonais partagent la même écriture mais ne prononcent pas les caractères de la même manière!!!). Alors on y ajoute les mains… (après la mongolie, causer par gestes, on commence à connaitre) mais là encore nos interlocuteurs restent perplexes.

Le premier vrai échange que nous parvenons à vivre, c’est avec un pro de la gestuelle expressive, un jeune sourd qui au final nous comprendra mieux que ses parents! On discutera ensemble pendant 3h, à se marrer en silence.

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine | Mots-clefs :,
mai
04
2010
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Enterrement

p1020663A chaque fois qu’on met pied-à-terre, en moins de 5minutes on se retrouve entourés d’une foule de curieux au visage parfois tellement abasourdi qu’il en est peu acceuillant. Alors, le jour où on a appercu un atrouppement de bord de route, accompagné de musiciens, on a pas hésité à aller voir.

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p1020654Une brochette de gens vêtus de blanc et ceinturés de rouge sont rassemblés autour d’un fût dans lequel ils brûlent continuellement des faux billets et autres vieux documents. Parmis les instruments, une bombarde chinoise joue sans complexe, à fond de décybelles. Avant de voler la vedette, on rentre en plein dans la foule, regarder de plus près. On nous lance des cigarettes, des bonbons, etc… Des fleurs en parpier crepon énormes  recouvrent toute la longueur du mur.

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le pleureur qui fait rire

A l’intérieur, l’autel. Rien à voir avec nos plaques sobres de granite en dorures! Quand la musique cesse, les pleureurs prennent le relais, en chanson et au rythme de leurs plaquettes de bambou qu’ils entrechoquent dans leurs mains. Le 1er pleureur a réellement fait couler ses larmes, et pourtant ses paroles faisaient rire la foule. Après sa performance, on lui a offert un billet.

Après une bonne demie-heure on tente de repartir, mais la foule nous suit et nous entoure. Une femme nous invite au repas. On fera une 2ème tentative d’escapade avant qu’on ne nous installe sur la banquette chauffante de la baraque. 2 plats de viande, oeufs frits au lard, salade de pâtes, beignets bien bourratifs, pains ronds blancs, bière et cigarettes… Ce n’est qu’après tout cela qu’ona eu le droit de repartir.

Ecrit par Asso Kernunos in: Chine, Trucs de saison | Mots-clefs :, , , , ,
mai
04
2010
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Première (1)pression

nouvelle ville "champignon"

nouvelle ville "champignon"

Carrière

Carrière

Traverser la Mongolie Intérieure sur cette route n’est pas la meilleure introduction que l’on puisse faire. Peut-être la pire. Mais c’est peut-être la manière la plus radicale de prendre conscience des dualités chinoises. Mais avant d’y comprendre quoi que ce soit, on pédale vers Pékin, éberlués, hallucinés (et tristes aussi parfois) à voir l’usage que les Chinois font de la terre.

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"Prière de ne pas écraser la petite souris rouge qui se faufile au milieu..."

Après le Gobi libre des steppes, des clotures réapparaissent, parquant quelques rares animaux ayant le privilège de vivre dehors. Ici on replante à tous les étages, de plantes basses a des arbres déjà hauts pour lutter contre l’avancée du désert et l’ensablement des routes. Pendant 2 jours un vent de opussière nous fouette le visage, qui nous ensable narines, yeux et oreilles  à cause surtout des innombrables pelleteuses de chantier remuant partout les sols. Partout des mines de charbon, de gravillons, etc… rongeant les montagnes. Sur la route des files compactes de camions de charbon passent en klaxonnant, de quoi nous faire monter en pression même s’il s’agit d’encouragements. On finit par leur gueuler dessus, mais eux sont déjà loin, et loins de pouvoir nous entendre.

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petit paysan avec sa vache et sa mule

A coté de ça les paysans travaillent encore tous à la main. Une pelle, un soc tiré par une vache. Mais ils sont tellement nombreux, qu’ils parviennent encore à cultiver d’étroites bandes de terre soit au bord de la route, soit perchées sur des terrasses de la montagne. Ce qui est sûr: pas une parcelle de liberté, de respiration, de “propreté”. A force on se croirait presque “hors sujet”: de la nature vierge, en Chine, ce n’est plus à l’ordre du jour depuis déjà une bonne centaine d’années. Par contre en ce qui concerne la relation que les Chinois ont avec leur environnement, même si pour l’instant on les voit vivre dans de véritables cloaques, et tout bouffer de la matière donnée par la terre, on comprendra mieux plus tard l’aspect critique de la situation…  

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Vue de la fenêtre de la chambre d'un petit hôtel routier, qui lui ne nous a pas "dénonçé" à la police locale... Et puis à voir comment on était couverts de boue, y'avait bien que lui pour nous accepter!!

Pour finir sur ces premières opressions, il y a les lois chinoises qui nous obligent à sormir dans des hôtels habilités à recevoir des étrangers. Quand on est allé demander l’hospitalité, personne ne nous a comprit (semble-il), et on a plutôt eu l’impression de leur poser problème. La solution pour que la situation revienne à sa “normalité”, c’est d’appeller la police (très charmante cela-dit), qui nous accompagne là où notre “cathégorie” peut être “casée”.

Heureusement, d’autres nous ont parlé selon leur propre coeur, d’autres nous ont offert un peu d’eux, sans trop se compliquer la vie…

Ecrit par admin_kernunos in: Chine | Mots-clefs :, , , , , , ,

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