août
15
2010
0

Kirghistan (Part 2)

Deuxième partie de notre découverte du Kirghiztan, dans les vallées du ferghana.

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, video |
avr
28
2010
0

Reportage sonore sur RKB | Emission n° 10 | Le pays aux mille facettes

10ème émission diffusée par RKB et réalisée par Tugdual Carluer. Le pays aux mille facettes

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, RKB, Sons |
avr
28
2010
0

Reportage sonore sur RKB | Emission n° 9 | Arrivée au Kirghistan

9ème émission diffusée par RKB et réalisée par Tugdual Carluer. Arrivée au kirghistan

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, RKB, Sons |
déc
25
2009
0

La Porte ouverte d’Askat

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Le bus nous debarque en pleine nuit sur le bord de la route. -30 degres. La riviere Katun toute gelee.  De l’autre cote, le village d’Askat, entoure de ses montagnes dont on devine les cimes. Comme d’habitude, on est alle “au pif”, chercher au plus vite une maison d’accueil. On avait juste un nom. A la 1ere maison, on nous dit d’aller plus loin. La 2eme etait remplie d’enfants. La 3eme, elle, avait sa porte grande ouverte. Olga ne nous a pas laisse le temps de nous expliquer, quasi a peine etonnee de nous voir debarquer. Et puis, fallait entrer sans tarder.

Voila bientot 2 semaines qu’on vit a Askat. Olga et Lena attendaient l’arrivee de Kernunos depuis plusieurs mois deja!!! La rumeur nous a precede, et le cours des choses a fini par nous mener la ou il faut, encore une fois: Olga et Lena tentent de faire des collines d’Askat une zone protegee. La vallee est particulierement assaillie par d’enormes complexes touristiques qui condamnent les berges boisees de la riviere Katun. En gros, toujours le meme probleme: a Askat, le tourisme est aussi la principale source d’argent. Les locaux (pour la plupart des gens venus de la ville, en recherche de nature, de bonne vie, de creations…) voient bien l’interet de creer une reserve, l’administration du canton aussi, mais cette derniere semble vouloir aussi profiter de la vente de terrains immobiliers aux constructeurs de “tour baza”.

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La riviere Katun

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A 4 pattes dans la neige, Katia approche un pic noir

p1010633De notre cote, on jubile de retourner enfin en foret… y ramasser du bois de chauffage! Chez Olga on a beau se serrer a 7 parfois dans sa petite isba, ca suffit pas pour chauffer une ambiance par -20 degres. On rejoint donc les pics au boulot… et on s’immerge le temps de courtes journees dans une foret aux lumieres incroyables. Tonalites “magiques”, a cause du dome triangulaire des montagnes, des sources considerees sacrees, ou flottent des rubans “de bonne priere”, et des paquets de neige qui tombent parfois des pins en nuages de poussiere cristaline.

Lac Bleu

Lac Bleu

Parmis les beautes de l’endroit, il y a “le lac bleu”, “l’oeil de la Katun”. Katia (10ans)  y guide Marilia sans fautes de parcours sur les 6km de foret. Elle me montre aussi les baies rouges des Ribinas et des Kalinas encore accrochees a leurs arbres. Fruits givres a volonte. On a prit nos serviettes de bain. Et quelques allumettes. Je m’demande tout de meme comment on va s’y prendre pour casser la glace….

Sauf qu’a l’arrivee, le lac est lui, meme pas gele!! Telles les sources, meme par les plus basses temperatures, “l’eau vivante” ne se laisse jamais saisir. Et malgre sa chaleur relative, on a pas tente d’y mettre le doigt de pied.

On dit que le froid ralentit… ici en tous cas il n’empeche personne d’aller bosser ou de se rendre a l’ecole. Quand on se met en route, par contre, il est plutot stimulant!! Le plaisir de se rentrer au chaud est aussi grand que celui de se rentrer au sec apres une matinee d’averse et de gadoue bretonne. Avec les longues nuits de l’hiver, Kernunos marque la pause… merci Askat!

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Ecouter la glace crisser

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Kyrgyzstan, Russie |
nov
15
2009
0

Des enfants du Kirghizstan…

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Marilia fait decouvrir sa flute aux enfants du centre "Poutnik"

Message aux Ecoles de Bretagne.

Notre periple au Kirghizstan s”acheve. Nous passons quelques jours a Bishkek, la capitale, loges et nourris dans un Centre d’acceuil pour Enfants, dont nous rencontrons tous les habitants…

Nous decidons de leur laisser en souvenir les dessins que certains d’entre vous nous ont fait, lors de notre depart de Bretagne (sans oublier de les prendre en photo en guise de beau souvenir… )

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En echange, ils nous ont dessine leur version de notre voyage dans leur pays… En voici quelques exemplaires:

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Comme vous pouvez l’appercevoir, meme pour des enfants de la ville, au Kirghizstan il y a surtout des Yourtes (accompagnees de l’indispensable “Kazan”, un grande gamelle en fonte dans laquelle les Kirghizes cuisinent les viandes et les patates pour les invites de passage), des montagnes, des rivieres, et des animaux domestiques. Comme on peut aussi le voir, il y a aussi des arbres, mais tres tres peu!!! C”est pourquoi il nous a fallu nous rendre au fond des vallees reculees pour trouver les rares forets si particulieres de ce pays. Pour resumer, au Kirghizstan, il y a (entre autres…):

img_2877 des forets de Genevriers (un conifere habituellement tout rabougri!)

img_2332des forets de Noyers (dans lesquelles on peu voir de droles d”animaux qui secouent les arbres pour en recolter les noix)

p1010334 des forets d”Epiceas (perchees dans les montagnes, surtout autour du grand lac d”İssik-kol)

p1010377 des Saules et autres arbustres, refugies le long des rivieres ou ils trouvent l’eau qu’il leur faut.

Le Kirghizstan est repute pour ses grands espaces naturels, pour son air pur et son eau claire. Ici aucunes grosses usines ne menacent l’environnement et la majorite des cultures dans les champs se font sans produits chimiques. Les gens n’ont pas d’argent pour s’en acheter! Par contre les gens ici ne savent pas faire la difference entre ordures et produits bio-degradables, et ils jettent tous leurs verres et leurs plastiques dans la nature! Ces dechets sont arrives dans leur monde depuis tres peu d’annees et personne aujourd’hui ne veut s’amuser a les ramasser.

Avant, les Bergers des montagnes vivant en yourte n’utilisaient que des materiaux naturels. Le mouton etait et reste encore leur principale nourriture, et le cheval leur compagnon indispensable. Meme si aujourd’hui les gens habitent dans des maisons sedentaires, ils ont besoin de leurs animaux et des ressources de la nature pour survivre. La ou la foret pousse, les gens y trouvent du bois pour se chauffer, des fruits, de l’herbe pour leurs animaux et des plantes medicinales pour se soigner. Les familles Kirghizes sont souvent tres nombreuses, et les enfants doivent travailler tres tot et gratuitement pour aider leurs parents. Apres l’ecole, les filles vont travailler a la cuisine ou dans la maison, et les garcons aux champs ou bien aupres des animaux. Les gens sont parfois tellement nombreux a recolter les richesses de la nature, qu’une competition se creee entre eux! Il devient alors tres difficile de proteger ces endroits forestiers trop convoites.

Nous avons montre des photos de ces forets aux enfants de Bishkek, ils nous ont remercie de leur apprendre les richesses que leur pays recele. Le Kirghizstan est compose de centaines de paysages differents, et il y a autant de manieres d’y vivre… mais beaucoup se rappellent de leurs “ancetres” nomades, qui ont vecus dans les montagnes de l’Altai Russe… nous decidons alors d’y aller voir. Mais pour ca, il nous faudra de nouveau pedaler a travers les steppes Kazakhes, a la rencontre de l’hiver. Encourage par les enfants de Bishkek, (nous avons pu participer a leur repetition choregraphique pour dire adieu a l’automne…), nous reprenons la route… et la neige aussi est au rendez-vous!!!

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“Le centre des enfants Poutnik et Hafen est toujours heureux de vous voir. merci d’etre venus chez nous et de nous avoir parle de votre voyage. Nous avons appri beaucoup sur le Monde! Pour vous notre porte sera toujours ouverte. Bon Voyage! Ak djol! “

Ecrit par Asso Kernunos in: Ecoles, Kyrgyzstan, Non classé |
nov
07
2009
0

Petite histoire Kirghize

Meme apres 2 mois passes a sillonner ce petit pays grandiose, on a du mal a se faire une idee claire de la complexite culturelle ou historique des peuples du Kirghizstan. A l’image de ses paysages, les visages rencontres nous ont montre tant de facettes aux influences diverses. 60 groupes ethniques sont representes, et se dispersent dans les 6 regions du pays, qui ont chacune une histoire bien particuliere. Sur 6millions d’habitants, seuls 65% sont “Kirghizes”. Tous les autres peuples d’Asie Centrale y sont representes. Les Ouigours de Chine s’y sont refugies. Les Doungans (musulmans chinois) aussi. Les Russes s’y sont installes, et tous les peuples de l’ancienne URSS y ont ete deportes, sans oublier les Allemands de la Volga. p1010356

Tchinara fait fuir les mauvais genies a coups de fummee de genevrier

Tchinara fait fuir les mauvais genies a coups de fummee de genevrier

Quant aux Kirghizes, leur tradition orale donne peu d’explications ecrites et uniques sur leur histoire… Au fil des discussions et des rencontres, on a pu decouvrir qu’il y a tres longtemps, les Kirghizes vivaient pres du Ienissei, dans les Touvas et/ou Altai Russe. Ils partagent d’ailleurs une langue tres similaire (famille linguistique Turque, a cause de Attaturc). A l’apoque s’appellaient-ils les Huns??? Certains racontent que leur territoire s’etendaient sur toute l’Asie Centrale, avant qu’un hiver trop rigoureux ne supprime leurs animaux, leur seule source de nourriture. Les Mongols auraient prit, plus tard, le relais… Le heros Manas (vers 600??) aurait su reunifier les tribus Kirghizes, avant qu’elles ne soient de nouveaux dirigees par differents “Khans”, certains Ouzbeks, d’autres Kazakes, etc… p1010343Les Kirghizes se disent le plus vieux peuple d’Asie Centrale, et le dernier a avoir adopte la religion musulmane (officiellement… les habitudes semblent peu restrictives et certaines de leurs traditions plus fortes que l’Islam). Vers la fin du 19eme siecle, la fameuse Datka Kurmanjan (une riche femme du sud) se serait demennee pour sortir sa tribu Kirghize du joug d’un khan Ouzbek en s’alliant aux Russes, a l’epoque fraichement arrives au Kazakhstan. Mais la presence des hommes de Nicolas 2 n’a pas plu a tout le monde, et les Kirghizes profitent de la 1ere guerre mondiale (tous les Russes du Kirghizstan sont mobilises pour aller au front) pour fomenter une revolte (1916), tres severement reprimee, de peur que leurs voisins n’aient la meme envie d’independance.

p1010355Plus tard, le regime communiste a mit du temps a diffuser son modele social: il a fallu d’abord y faire des routes, les premieres routes asphaltee du Kirghizstan. Certaines regions retirees (Naryn par exemple) n’ont vu leurs premieres infrastructures qu’en 1950! Encore aujourd’hui, meme si le regime a transforme le mode de vie nomade en mode de vie sedentaire, (tout le monde y avait du travail…), la plupart des Kirghizes concervent leurs habitudes de bergers ou de cultivateurs autonomes. Bref, ici, tous les anachronismes se cotoient.

Pour nous, l’aventure Centre-Asiatique ne se termine pas la, il semble qu’on veuille en savoir plus sur leurs cousins Altaiques ou Tuviniens. Mais on a surtout hate de retourner a nos racines… Prochaine destination donc: come-back to Russia et sa Taiga, ou nous attend l’hiver, le vrai, un comme on a surement jamais connu… Mais en guise d’introduction, il y a encore la steppe Kazakhe, ses vents et ses fraicheurs… 

Y'a Christophe aussi pas loin...c'est lui Mr le photographe

Y'a Christophe aussi pas loin...c'est lui Mr le photographe

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan |
nov
07
2009
0

Sur la route de la Soie,…

… il y a des arbres en or.

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De retour a Djalal-abad ou il fait bon se perdre dans les couleurs et les etoffes flottantes du Bazar (attention a ne pas tomber nez-a-nez avec une de ces vaches fraichement decoupees dont les morceaux pendent accroches a meme les ruelles bondees…), on decide de prendre la celebre route jadis empruntees par les marchands d’Asie centrale… Legendaire mais jamais gouderonnee, elle s’amuse a passer des cols pour traverser l’interieur des montagnes du Tien Shan et relier les mondes des vallees Ouzbeques et Kirghizes du Ferghana, des regions montagneuses d’Issik-kul et de Naryn (les plus retirees du pays), qui communiquent elles-meme avec la Chine.

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p1010377p1010305Une fois passe le premier col (la remorque rend ce genre d’entreprise super galere) ou neige et glace sont au rendez-vous, on debarque dans un univers de bosses, de cretes, de montagnes posees les unes sur les autres, a perte de vue. Meme sur la bonne piste on a l’impression d’etre perdus. L’ete est passe, la steppe est brulee par le soleil, le vent ou le froid, si ce n’est par les troupeaux toujours presents.  Parfois la piste atteind des rivieres plus hospitalieres, ou poussent les Saules, Bouleaux et Ablepic’ha, encore gorges d’automne. C’est beau, grandiose, mais en velo a chaque caillasse on derappe, et a chaque grimpette en poussette,  a chaque descente toute tremblante, on s’dit qu’on va y rester plus d’une semaine, finir sans freins et sur les semelles. Alors, sans chercher plus avant, a Kazarman (ou est implantee l’usine qui extrait l’or des montagnes de la region), on decide de trouver un moteur… qui nous poussera jusqu’a Naryn, a 250km de la, non sans une petite crevaison…p1010299

p1010334A Naryn les Epiceas ont deja les pieds dans la neige. Ici le froid entre dans la partie. Mais il y a des flambees sacrees qui rechauffent, du moins le coeur des passants pas trop presses, qui prennent le temps d’admirer un soir qui s’embrase…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan |
nov
07
2009
0

Jeux Galopins

p1010127Mohamed aussi est un “sportif”. Son dada, a lui, c’est les chevaux, mais pas n’importe lesquels… Ceux qui savent “jouer” ou meme mordre et ruer. Pour gagner au “Kok-beureu” (aussi appelle Oulak… d’autres noms nous ont ete donnes, on ne retiendra que ceux ceux-la), faut pas seulement etre un champion galopeur, faut aussi savoir lutter. Les Kirghizes et les Kazakhes ont fait de ces joutes un de leur sport national. Pour qu’une partie commence, faut egorger, vider une chevre, et ne garder que la depouille, parfois bourree de paille ou de pierre pour compliquer l’affaire. Ensuite, le principe est simple: on se l’arrache a tour de role, on s’enfuit avec, bien coincee sous les cuisses, on evite de se faire renverser par des bras trop costauds, et on s’fait sa place dans les melees les plus agitees, pour tenter de porter la peau jusqu’au bout d’un immense terrain de jeu. 

p1010204Mohammed nous parle de ses freres devenus “champions”, des prix, des voitures et des tapis qu’ils ont remporte. Sport d’equipe??? Si peu! Dans les villages, si un champion decide de se mesurer seul a un autre, la lutte n’en sera que plus dure, mais le gain final bien plus interessant. S’il decide de s’entourer de coequipiers, ces derniers feront tout pour l’aider et le proteger, mais il aura a les rincer si la partie est gagnee.

 

p1010207Mais y’a pas que les gros durs qui galopent dans les montagnes du Kirghizstan. Les filles aussi font l’objet d’un autre “sport” national: le “Kiz-C’houmai”. Une fois lancees a toutes berzingues, une armees de garcons tente de les rattrapper, et de les embrasser en pleine course, quand elles ne se font pas litteralement emporter par les fameux bras costauds, hop, en sac a patate sur l’encolure. Si ce “jeu” existe encore, c’est peut-etre pour nous rappeller que la coutume de voler une jeune fille afin d’en faire sa femme est toujours d’actualite dans certaines regions du pays.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Non classé |
nov
05
2009
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Genevriers sous reserve, et ordures en concerve…

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Kyrgyze-ata… 2 petits jours de pedalage nous suffisent pour atteindre la plus septentrionale de nos destinations asiatique, au sud des vallees du Ferghana, dont chaque are est cultive ou bien se peuple de maisons de terre en construction. Avec des familles de 5 enfants en moyenne, sans compter tous ceux qui viennent de l’Ouzbekistan ou il semble plus difficile de vivre, la pression demographique est tres forte dans cette partie du pays.

p1010096p1010097Mais de nouveau une piste nous mene vers les montagnes blanches, ou seuls les plus coriaces s’accrochent. A la pause the on se fait doubler par un troupeau de bovins que 2 cavaliers menent vers les hauteurs… en plein mois d’octobre, alors que les gelees ont deja bien commencees dans cette region retiree, on se demande quel animal peut bien etre adapte au froid de l’hiver montagnard. Vite on se remet en selle pour y voir de plus pres… Des Yaks! Queue touffue, poilus, etroits, langue pendante et haletante, on imaginait pas ca aussi petit! Plus petit qu’un cheval Mongol! Ils sont menes dans les hauteurs pour l’hiver, ou ils vivent en bandes de plus de cent tetes, a gratter la neige, avant d’etre recuperes au printemps par leurs proprietaires respectifs.

p1010140p1010158L’equivalent vegetal des Yaks… c’est les Genevrier! A la difference pres qu’ici il atteint des hauteurs d’arbre veritable, et sort de sa condition habituelle d’arbustre trapu et rabougri, tel qu’on le connait en Europe. Au sud du Kirghizstan, dans le montagnes frontieres qui jouxtent le Tadjikistan, les Genevriers se sont developpes en forets entieres. Encore un de ces mondes uniques en son genre, encore une de ces richesses naturelles de plus en plus confinees aux lieux les plus inacessibles… Encore un de ces paradis enfermes, qualifies de “parc naturel”.

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img_27243 especes differentes de Genevrier composent ces forets d’altitude. Juniperus semiglobosa, J.turkestanika, J.zeravschanica. Naturellement, aucun autre arbre ne cohabite avec ces pros des hauteurs… Leur resistance leur permet de pousser les pieds dans la neige et sur des pentes pauvres et rocheuses. Par consequent, leur croissance est particulierement lente (quelques millimetres par ans!!) et leur longevite exceptionnelle (certains atteignent 1000 ans!) Pour toutes ces qualites, les Kirghizes en ont fait un arbre “protecteur” dont img_2828on enfume les bazars et les maisons en souhaitant aux mauvais esprits de s’en aller, et aux bons d’apporter “force, sante et longevite” aux habitants des lieux.

img_2731Devant la barriere d’entree, evidemment on nous demande de payer. Il a fallu ruser pour s’immiscer dans la reserve sans que personne ne sache ou nous allions camper et pour combien de temps. On a beau leur expliquer, les portiers ont du mal a comprendre notre desir d’etre en foret, pour la derniere fois avant le long voyage qui nous menera de nouveau a la Taiga… Notre besoin de nous sentir dans Elle, pas simplement la parcourir un jour, de haut, de loin, pas seulement grimper jusqu’aux sommets et se contenter d’une photo enneigee en guise d’exploit-souvenir. Nous avons besoin de toucher ses ecorces, img_2890p1010167d’admirer ses nuances, de se purifier a la fraicheur de ses eaux, de sentir ses premieres glaces, de prendre le temps de lui dire comme elle est belle, comme on l’aime, comme on a besoin d’elle… Et puis avec ce regime “pit-i-kuchit” intensif, Kernunos n’attend que de se perdre un temps peinard, et de profiter de la purete des lieux, dans la mesure du possible…

img_2841img_2864La saison des touristes est terminee, le long de la riviere sont restes les squelettes des huttes des Bergers, qui profitent de la beaute du parc pour vendre en direct le lait de leurs vaches et juments, transforme sous toutes les formes. Les gens y ont aussi laisse des tas d’ordures imperissables. Ils connaissent leur nature sur le bout des doigts, ils la savent “belle et pure” mais la jonchent d’ordures et de negligeances, y cassent leurs bouteilles de vodka sans consideration, y deversent leurs plastiques par facilite et ignorance. Si on pouvait etre paye a faire de l’education a l’environnement, y’aurait du debouche pour tous les universitaires debauches.

p1010144Donc encore un exemple de Parc National ou “protection” rime avec “corruption”. Aucunes mesures ne sont prises pour proteger la flore et faune originelle de la destruction a petits feux de ces chasseurs privilegies, a petits pas de ces milliers de betes, a petites dents de ces centaines de bouches. Les forestiers s’amusent aplanter des Epiceas bleus de Tien Shan parceque ca pousse vite et ca fait bien, des Melezes et des Bouleaux parceque ca colore la montagne de jaune pour eblouir les yeux de touristes souvent raquettes a l’entree.

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Enfin, ca ne nous a pas empeche d’etre accueillis sans conditions chez la famille de Mohammed, dont le coeur de sportif-cavalier s’est retrouve tout chamboule (en Kirghize) sous l’effet de la rencontre. Une p’tite rando au petit trop sera l’occase d’en apprendre encore sur les passe-temps favoris des Kirghizes…p1010153

Ecrit par admin_kernunos in: Kyrgyzstan, Non classé |
nov
03
2009
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“Pit i Kouchit” chez les Kirghizes

Accueillis chez les Kirghizes, ca veut dire Boire le the pendant 3heures. Boire le the ca veut dire aussi Manger. Bien souvent les “tables” (ici on installe des matelas par terre pour s’y asseoir) se remplissent de couleurs, de beurres (ils en font pleins des differents), de confitures, de bonbons, de fruits, de noix, mais surtout de Lipiochkas…

p1010171   p1010178   p1010177

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img_2587img_2592… euh, c’est pas toujours aussi exagere que ca. La pour le coup, c’etait la grande occasion, un mariage dans le village, et tout le monde se doit d’y passer, de boire le the avec l’heureux pere de famille, d’offrir ses voeux, cadeaux et quelques billets. Il est 10h du matin, la boite a musique resonne dans les ruelles. On est recus comme des prophetes de bonne fortune… et c’est a nous qu’on se met a faire des cadeaux! Apres le the, le repas et quelques pas de danse, on est repartis, extirpes par Mamat, une bouteille de vodka sous le bras, 3 lipiochkas, des beignets et meme le reste de la viande du plat qu’on nous avait servi! La p’tite danse a fait un tabac, surtout chez les grands-meres qui se sont toutes mises a danser aussi, les bras leves. Dans l’euphorie on me colle un foulard sur la tete, et un billet de 50 soms accroche a la bretelle… ce qui veut dire “Encore!!” img_2570

Par contre, nous, on a beau dire “merci ca suffit”, il est bien dur de refuser les plats et les thes qu’on nous pose devant le nez. Et puis faut dire qu’on pense a l’hiver qui nous attend, et qu’on se dit qu’un peu de graisse de mouton en reserve, ca devrait bien nous aider. Ici, c’est tous les 15 jours qu’une famille en egorge un! En tous cas, meme si la panse parfois nous a fait mal tellement qu’elle etait pleine, “Rac’hmat”, merci a tous ces gens si accueillants.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Trucs de saison |
nov
03
2009
0

Produits Forestiers non Ligneux

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La theorie c’est bien, mais nous on a besoin de voir pour comprendre… On est parti donc a la recherche (comme on sait faire, avec nos moustaches…) des “arendaters” et forestiers d’une vallee plus au sud, dont les pentes seches laissent petit a petit pousser quelques arbustes, puis quelques pans de forets sur les versants Nord-Ouest… des Noyers apparaissent, proteges par des barrieres… On se dit que notre homme ne doit pas etre bien loin. Au pres d’une source claire on pose pied a terre, un viel homme s’avance sur la route, accompagne de sa dame. On lui demande “Nous aimerions rencontrer Mammat. - Il est la devant vous!”

img_2554Mammat et Raia nous ont direct prit en charge. Fiers, surement, de leurs choix et de proteger quelques 15 ha. de foret dont la source procure une des meilleures eaux du pays. “Proteger cet endroit est bien difficile. Bord de route, directement accessible, les braconniers du bois n’ont qu’a se garer la de nuit et en quelques heures faire leur besogne. Tout le monde peut y reposer, et y laisser ses ordures par la meme occasion. Quant aux eleveurs de betail, ils sont trop contents de voir leurs betes violer la malheureuse barriere en bois. Sur 200 arbres plantes, beaucoup se font encore bouffer! Et puis comme notre maison est a 2km de la, nous venons d’avoir le permis d’en construire une autre, juste en face de la parcelle, deja ca facilitera le travail…”

Mammat et un autre arendater d'Ak Terek

Mammat et un autre arendater d'Ak Terek

 

p1010027Arrive chez lui, Mammat nous montre les vieux bouquins Russes dants lesquels il a presque tout apprit. Les Suisses et les Forestiers ont aussi contribue a son apprentissage. Il y a une dizaine d’annee, quand le projet “CFM” a etet lance, des seminaires et autres “cours pratiques” ont ete organises pour former les nouveaux arendaters aux travaux forestiers, et a la connaissance des processus ecologique de regeneration, etc… Beaucoup de personnes sans travail ni ressources ont ete interessees par le projet. Des parcelles leur ont ete attribuees, dont la surface varie en fonction des ressources presentes. (par exemple, s’il s’agit de foret de Noyer plutot dense, les parcelles sont de 5ha. Si elles se composent de peu de noyers et d’autres essences arbustives, la surface est plus grande). Chaque arendater “paye” son lot de foret d’une maniere particuliere. Certains sont charges de selectionner des noix-semences remises aux forestiers du Leskhoze. La plupart realisent des plantations, et sont charges de faire des pepinieres. En echange de l’entretient et de la protection du lieu, Mammat, lui, ne recolte pas seulement des Noix et du bois, mais aussi tout un tas de fruits medicinaux dont il nous enseigne les merites.

p10100091img_2625En premiere place, avec 50 fois plus de vitamine C que le citron lui-meme, il y a le Chipovnik, une sorte d’Eglantier, dont on ramasse les cynorrhodons pour en faire de la confiture. Parait-il que c’est super dur, a cause des “poils a gratter” qui se trouvent aussi a l’interieur. “Avales-en un seul et c’est la toux qui ne te laches plus!” Encore une fois, on tombe en pleine saison de recolte. Certains villageois achetent et font secher des stocks impressionnant, pour les revendre au bazar, aux artisants pharmaceutiques. Mamat, lui, a trouver dans un livre une recette bonne a experimente, et fait lui-meme ses confitures… Mais les distributeurs-etiqueteurs se comptent sur les doigts d’une seule main. 2 partenaires  susceptibles: “Lesnoi Product”, base a Djalal-abad (pour 1000 pots ou plus, mais pas moins, on lui fournit les pots et couvercles, les confitures sont faites a l’usine, etiquetee et vendes. La recette de 600 pots revient a Mammat); et “Arxarot Elai”, base a Aragol, le village juste a cote (Mamat fait lui -meme les confitures, on lui fournit l’etiquette et le marche en echange d’une commission).

img_2557p1010264 Parmis les produits forestiers non ligneux qui representent une ressource de revenus, il y a aussi l’Aubepine. La rouge (Crataegus turkestanica)… dont les fruits sont seches, pour la medecine (tension-circulation); et la jaune (C. altaica), qui fait des gros fruits sucres, vendus tel-quels au bazar.

 

 

img_2545img_2546Mais les records medicinaux semblent battus par l’Ablepic’ha (Hippophae rhamnoides), ramassable apres les premieres gelees d’octobre. Elle soigne entre autre estomacs et intestins deranges.

A Aragol nous rencontrons le fameux Omurbek, a la fois forestier en chef du secteur et patron officieux de la fabrique a jus et a confiture du coin. En 1h30 chrono (tous les partenaires du Kirfor devaient se retrouver a Bishkek le lendemain pour le bilan final de toutes ces annees de travail) il nous invite au repas, nous deballe tout, nous montre l’usine a jus, et aller hop, degustation (pomme-mure, pomme-chipovnik, pomme-barbaris, pomme-poire,etc…), et comme il fabrique aussi des tisanes de plantes medicinales qui font notre interet, il nous en offre un paquet de chaque, puis on file de nouveau boire le the avant qu’il ne coure voir ses forestiers pour leur dresser leur programme img_2616de la semaine. L’un d’eux img_2621est charge de repondre a toutes nos questions qu’il a prit soin de marquer sur un papier. La fleche! Toujours est-il que notre liste a nous de Produits Forestiers non Ligneux s’allonge d’un coup considerablement… Et que la rencontre avec les Forestiers d’Aragol se poursuit jusqu’au lendemain…

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Non classé, Trucs de saison |
nov
01
2009
0

KIRFOR: appel a la Solidarite pour les forets Kirghizes

p1000973Finance par l’organisation Suisse Intercooperation, le Kirfor travaille depuis 1995 pour le maintient et le developpement durable des Forets du Kirghizstan. En plus d’appuyer le gouvernement dans le developpement de l’ensemble du secteur forestier (universites, entreprises privees, redefinition du role et des limites territoriales des leskhozes, etc…), leur strategie est d’impliquer tous les acteurs relatifs aux zones forestieres (etat, municipalites, Leskhozes, population locale) dans la creation de contrats “legaux” de collaboration, dans le but de gerer d’une maniere durable les ressources (rares et foretement convoitees, dans ce pays a 6% forestier).

Mais pour mieux comprendre le contexte dans lequel s’est developpe le programme du Kirfor, ecoutez un peu les explications d’Ennio Griza, representant d’Intercooperation a Bishkek…

Ennio Griza: situation globale au Kirghizstan

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Ennio Griza: le travail du Kirfor

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donnees satellites de l'emplacement des forets dans la region de Djalal-Abad. Marron:noyers; Rouge:epiceas; Vert clair:feuillus; Bleu:pistachiers; Vert fonce:genevriers; Violet:arbustres

donnees satellites de l'emplacement des forets dans la region de Djalal-Abad. Marron:noyers; Rouge:epiceas; Vert clair:feuillus; Bleu:pistachiers; Vert fonce:genevriers; Violet:arbustres

Akenshaev Kysbek, responsable du projet CFM a Djalal-abad

Akenshaev Kysbek, responsable du projet CFM a Djalal-abad

En 1998 une nouvelle approche est lancee, dans les regions de forets de Noyers: Collaborative Forest Managment. Les Leskhozes (une des rares institution d’Etat concervees apres la chute de l’URSS) mettent des lots de foret a disposition d’eventuels “locataires”, (arendaters), sur une periode de 5ans d’abord (si les clauses du contrat sont tenues, celui-ci est reconduit sur 50ans). Les locataires peuvent beneficier des recoltes de noix, de bois, de fruits en echange de quoi ils doivent realiser certains travaux forestiers de replantation, preparation de sols pour des semences, protection des terres d’eventuels “ravageurs”, etc… Les utilisateurs se trouvent donc directement responsables de la concervation de ressources dont ils dependent et les Leskhozes voient leurs travaux de replantations et de concervation facilites.

Aujourd’hui 317 651 ha sont loues sous contrat CFM, ce qui represente 19 982 locataires, sans compter les autres membres de leurs familles. Le soutient financier d’Intercooperation s’acheve cette annee 2009. Les membres du Kirfor nous ont bien temoigne de l’ampleur du travail realise pour sauver les forets Kirghizes, et de la necessite de continuer ces demarches participatives, afin de renforcer la collaboration entre les Municipalites ( proprietaires de 22% du territoire forestier) et les autres acteurs concernes. Apres avoir realise un grand travail aupres des institutions d’Etat, l’orientation souhaitee par le Kirfor est un soutient au developpement socio-economique de la population locale, pour une gestion durable et plus autonome, realisee par les Communes elles-memes.

Ils nous ont demande de lancer un appel a la poursuite de la solidarite pour les Forets Kirghizes: ils ont besoin pour cela de financeurs!

Contacts:

Nurmamat Saparbaev, responsable du projet Join Forest Managment (debute en 2006, vise a implanter dans les lois et sur le terrain une gestion durable et collaborative)

 ;

Kysbek Akenshaev, responsable du projet Collaborative Forest Managment de Djalal-abad

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Sons |
nov
01
2009
0

Recoltes innattendues

p1000950p1000957Au dela de Tach-kumir (l’endroit le plus chaud du pays), commence le monde des cultivateurs. Les animaux se font moins libres (meme les anes sont a l’attache!). C’est le temps des recoltes. Des paysans nous ouvrent la pasteque, d’autres nous tranchent le melon… Mais surtout on s’attendait pas a rencontrer de ces femmes toutes voilees, emmaillotee de la tete aux pieds, attellees a la recolte du coton! He oui, avant de profiter de la douceur d’une ouate fraiche, il faut se frotter a ses epines… Alors pour p1000951meriter le the qu’on nous p1000959offre une fois encore, on se penche 5min a la tache… Une jeune Ouzbek venue aider sa famille (la frontiere se fait toute proche, on a meme failli faire la pause-pipi du mauvais cote du fosse) nous apprend qu’au Kirghizstan, l’Etat met a disposition des familles de la terre, a raison de 0,8ha par personne. Ici, du producteur au consommateur, il n’y a qu’un pas et un seul tour de bras…

p1010199p1000998Mais certaines recoltes demandent un minimum de transformation… A meme la route on fait secher le riz… certains passent 15 jours a surveiller jour et nuit leur tresor, a l’aerer, avant qu’il ne se fasse decortiquer pour enfin etre cuisine a la mode Kirghize (a l’huile, avec de la viande et 3 bouts de carotte=”plov”). Des meules de paille de riz depassent parfois les maisons, quand ce ne sont pas les gerbes en fagots des plans de mais. Et sur les murs des maisons, en plus des bouses de vaches et des p1010200piments, on fait secher le tabac p1010049en colliers… Chacun s’avere donc avoir sa specialite, et tente de trouver le meilleur moment pour vendre ses tonnes d’oignons ou de patates au meilleur prix… Tout pousse dans les vallees du Ferghana, mais les gens ont bien du mal a trouver preneur. La richesse des Kirghizes se trouve dans leur terre et leur savoir-faire, qui leur permettent de bien manger toute l’annee, de ces produits “auto-produits” pleins d’energie dont ils nous font profiter avec plaisir. La difficulte: trouver de l’argent pour les vetements, les noces, les deces, et tous les a-cotes qui rendent la vie meilleure (mp3, telephone portable, belle voiture, etc…)

p1010069   p1010070  p1010093

Ecrit par admin_kernunos in: Kyrgyzstan, Trucs de saison |
oct
22
2009
0

Sar-tchelek, histoire d’un Paradis trop petit (?)

img_2345img_2395Enfin, nous on se dit “Mais il est ou le Zapoviednik?” Les animaux sauvages y sont chasses, les troupeaux y paturent en liberte, les forestiers viennent y prelever des poutres pour construire les maisons de la famille qui ne secce de s’aggrandir, en plus des noix le bois mort est aussi recolte, et personne ne nous a encore parle de re-plantations. Akenaly, le directeur-scientifique de la reserve, nous raconte un peu plus sur l’histoire de ce lieu si particulier.

En 1925 deja, suite a une expedition menee par un frofesseur Russe (D.N. Kachkarovim), ce dernier ecrivit: ” L’observation du secteur presente des paysages uniques, un beaute unique d’un grande importance scientifique. Ici existent de telles cohabitations entre animaux et vegetqaux, une telle abondance de vie (…) que l’endroit merite de devenir une reserve.” Mais a l’epoque deja, le village d’Arkit lui aussi existait. Pendant la 2eme guerre mondiale, tous les noyers de la region sont coupes pour faire des armes et autres outils necessaires. Apres la guerre, plusieurs vagues de img_2434img_2463replantation permettent de tout reboiser. Des vergers sont crees, en plus des forets de noyers qui ne depassent donc pas 60 ans! En 1959 les Russes nomment la region “zapoviednik” et deplacent 30% dese gens du village dans ceux d’a-cote pour ne garder a l’interieur que les familles qui travaillent dans le zapoviednik. Ces familles se sont multipliees, pour atteindre aujourd’hui le nombre de 240.

Loupe de base

Loupe de base

Apres le depart des Russes, faune et foret n’ont plus represente qu’un potentiel pecunier. Le Noyer, tres prise pour son bois d’une excellente qualite, fait l’objet d’un trafic illegal ravageur pour ces forets. Les loupes de la base des troncs peuvent etre vendues tres cheres aux meubliers de luxe. D’apres Akenaly, sur les 9 zapoviedniks du Kyrgyzstan, Sar-tchelek presente la situation la plus difficile, a cause de la presence directe du village d’Arkit. Selon lui, 3 facteurs compromettent la protection d’un tel environnement: 1- Le kyrgyzstan est un pays pauvre, sans mines ni industries, ni rien qui offre du travail. Les gens ne peuvent compter que sur les ressources naturelles, qui sont elle-memes reduites (6% de forets!). 2- La mentalite des kyrgyzes. Anciens nomades, ils se sont toujours deplaces la ou y’avait de quoi prendre, et n’ont aucunement l’intention de bosser comme des Chinois! Beaucoup boivent et tous mangent beaucoup de viande et de produits laitiers, et n’ont donc aucunement l’intention de cultiver des jardins et de reduire le nombre d’animaux. Dans un pays transit pour les contrebandes de toutes sortes, la corruption est un fait de tous les jours et atteint tous les niveaux hierarchiques. 3- Enfin, le niveau d’education a l’environnement est nul.

img_1990Bref, a Sar-tchelek, les barrieres existent seulement pour faire payer les entrees aux etrangers, et taxer les recoltes des villageois sans droits. Ils connaissent leur nature sur le bout des doigts parce qu’ils en vivent depuis toujours, et n’ont aucunement l’intention d’arreter la leurs activites, ou de seulement les reduire. Les barrieres leur permettent de jouir des richesses de leur vallee en ecartant toute concurrence venant des villages voisins qui n’ont pas la chance de vivre dans le meme paradis.

img_2414Mais que veux-tu repondre a cela? Pourquoi ne pas considerer cette evolution et la pression que l’homme impose a cet environnement comme un “processus naturel”, au meme titre que les scolytes ravageurs d’Epiceas, ou que les feux de foret dans la Taiga? La difference que moi j’y vois, c’est que l’Homme est capable d’avoir conscience de l’impact qu’il provoque. Il choisi de nuire ou de ne pas nuire. Il est aujourd’hui entierement responsable des consequences futures sur la Nature qui l’entoure, et plus globalement, sur la planete Terre toute entiere. Mais comment faire prendre conscience a chaque peuple, deja interieurement si morcele et bourre de conflits inter-familles et inter-villages, qu’il est membre de l’Especes Humaine, et qu’au nom de toutes les autres nous sommes celle qui va choisir la direction evolutive du monde de demain?! Comment leur faire sentir qu’ils ne sont pas seuls isoles dans leur vallee magique, deconnectes du monde, mais que les richesses qui s’y trouvent sont des germes de vie pour les generations futures Terrestres? Ils en profitent, eux, aujourd’hui, mais leurs enfants seulement pourront-ils en jouir?

Des exemples d’alternatives, il en existent, plus au sud, dans la region de Djalal-abad. On decide donc de continuer vers d’autres forets de Noyers ou une collaboration  Suisse-Kirghize a dynamise un systeme de gestion durable de la ressource forestiere… img_2498

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan |
oct
22
2009
0

Les Secoueurs de Noyers

img_1998img_2401Septembre-octobre a Sar-tchelek, c’est la recolte des noix. En journee le village d’Arkit se fait desert (seuls quelques grands-peres et grands-meres restent pour garder la marmaille), les ecoliers eux aussi ont rejoint les branchages encore buissonneux… Tous les dos susceptibles de se charger par kilos sont mobilises. Toutes les mains capables de ramasser sont envoyees en foret. Des les premieres heures du jour la montagne se peuple de fouineurs qui s’empressent de preceder les sangliers, qui en plus des villages voisins et des voisins tout court, s’inscrivent a la liste des concurrents. Pour avoir un ordre d’idee: 100 noix= 1kg. Pour qu’une famille normale (4-5 enfants) subvienne a tous ses besoins (farine, huile, sucre, the, riz, pates), il lui faut recolter 1 tonne, et la vendre au meilleur prix.

img_2445Certaines mesures de la reserve tentent de freiner les cueilleurs inensifs: ils sont senses attendre que les noix tombent d’elles meme, par le vent ou la pluie. Mais quand on se balade en foret, on peut entendre un peu partout les Secoueurs d’Arbres qui oeuvrent… Comme des Singes ils grimpent le long de troncs sans branches, comme des ecureuils ils sautent d’une branche a l’autre, les secouant toutes du bout des pied, ou bien tout entier accroche. Souplesse de felin. C’est magnifique de les voir aussi agiles et hauts perches… sans une corde, sans un harnais, sans un seul fil de securite.

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img_2393img_2485Une fois toutes a terre, il faut les deboguer. Les “puristes” attandront qu’elles sechent toutes seules au sol, avant de les ramasser sans se noircir les doigts. Mais la pression est telle, qu’on les rassemble en gros tas pour esperer atteindre le quota. Ceux qui battent tous les records sont les forestiers de la reserve. Ils sont senses proteger leur zone des secoueurs d’arbres et des cueilleurs sans permis, venant des villages voisins. La seule chose qu’il font a coups surs, c’est de prelever la moitie de la recolte de ceux qu’ils trouvent en travers de leur chemin. Lors d’une balade avec le directeur du zapoviednik, fallait voir la tronche des jeunes qu’on a croise quand ils appercevaient le costume d’officiel!! C’est la loi de la jungle. Et la situation de Zapoviednik ne semble pas arranger les choses.

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Cote pratique, on s’est aussi adonne au debogage des noix, pleines de iode, ce qui rend les doigts de tout cueilleur, noirs.

On peut maintenant saluer qui que ce soit, et faire sourire tous les visages du village.

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Trucs de saison |

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