Sur la route de la Soie,…
… il y a des arbres en or.
De retour a Djalal-abad ou il fait bon se perdre dans les couleurs et les etoffes flottantes du Bazar (attention a ne pas tomber nez-a-nez avec une de ces vaches fraichement decoupees dont les morceaux pendent accroches a meme les ruelles bondees…), on decide de prendre la celebre route jadis empruntees par les marchands d’Asie centrale… Legendaire mais jamais gouderonnee, elle s’amuse a passer des cols pour traverser l’interieur des montagnes du Tien Shan et relier les mondes des vallees Ouzbeques et Kirghizes du Ferghana, des regions montagneuses d’Issik-kul et de Naryn (les plus retirees du pays), qui communiquent elles-meme avec la Chine.
Une fois passe le premier col (la remorque rend ce genre d’entreprise super galere) ou neige et glace sont au rendez-vous, on debarque dans un univers de bosses, de cretes, de montagnes posees les unes sur les autres, a perte de vue. Meme sur la bonne piste on a l’impression d’etre perdus. L’ete est passe, la steppe est brulee par le soleil, le vent ou le froid, si ce n’est par les troupeaux toujours presents. Parfois la piste atteind des rivieres plus hospitalieres, ou poussent les Saules, Bouleaux et Ablepic’ha, encore gorges d’automne. C’est beau, grandiose, mais en velo a chaque caillasse on derappe, et a chaque grimpette en poussette, a chaque descente toute tremblante, on s’dit qu’on va y rester plus d’une semaine, finir sans freins et sur les semelles. Alors, sans chercher plus avant, a Kazarman (ou est implantee l’usine qui extrait l’or des montagnes de la region), on decide de trouver un moteur… qui nous poussera jusqu’a Naryn, a 250km de la, non sans une petite crevaison…
A Naryn les Epiceas ont deja les pieds dans la neige. Ici le froid entre dans la partie. Mais il y a des flambees sacrees qui rechauffent, du moins le coeur des passants pas trop presses, qui prennent le temps d’admirer un soir qui s’embrase…
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