Enquete a Bishkek
De l’autre cote du 1er col, le vent est chaud, des arbres enormes bordent la route, du mais deborde des jardins, et les trottoirs se peuplent de seaux de raisins, de tomates, melons, etc… Bienvenue au Kyrgyzstan! Sauf que les grands espaces sauvages et montagneux, c’est pas pour tout suite: a peine la frontiere passee, la ville de Bishkek nous happe pour une nouvelle pause “enquete” obligatoire.
On avait 3 adresses a explorer: celle du KIRFOR (organisation suisse qui travaille sur le developpement durable du secteur forestier au Kyrgyzstan), celle d’un Allemand (sense connaitre un archeologue francais a qui on devait remettre un document de la part d’un pretre rencontre au Kazakhstan), celle de l’ambassade Chinoise pour y demander des visas.
On decide de trouver les bureaux du KIRFOR avant tout. Mais de taxistes en guide improvise, on a fini par nous planter devant le fameux Hans Gehrs, actuel directeur d’un centre d’accueil pour enfants, ou nous sommes accueillis comme des membres de leur grande famille.
Comme tout le monde au Kyrgyzstan, le centre doit subvenir a quasi tous se besoins. Quelques hectares servent a produire la nourriture necessaire pour assurer l’hiver. Dans la cuisine ca traville dur: c’est la periode des recoltes, et de la confection des concerves, a ne pas louper! Les Kyrgyzes vivent a 70% des ressources naturelles. Apres la periode sovietique toutes les usines ayant fermees, le pays s’est retrouve “livre a lui-meme”, et les gens un peu deboussoles (ce qui ne s’arrange pas par les temps qui courent). Dans un pays a 94% montagneux, le tourisme “equitable” semble etre une bonne alternative pour les populations rurales (et mise en place par elles). Mais il est encore trop tot pour parler d’un pays si complexe… Bishkek elle-meme nous fait tourner la tete, impossible de s’y retrouver, et y pedaler est un exercice bien plus perilleux qu’a Almata.
Ennio du Kirfor nous aide a comprendre la situation des 7% de forets Kyrgyzes. (carte a venir). Au dela de la chaine du Tien Shan (la montagne dans le ciel) commencent les vallees fertiles et humides du Ferghana, ou poussent des forets de Noyers, qui representent aujourd’hui une grande ressource pour les populations locales.
Chez les Chinois on se voit refuser le visa (faut dire qu’on a debarque avec nos belles gueules toutes honnetes en leur deballant toute la verite). On decide donc de partir pour les forets de Noyer du Sud, puis de revenir a Bishkek plus tard, tout raconter a notre groupe d’enfants, avant de reprendre la route vers le Nord, encore.
Apres s’etre donc rendus au Bazar histoire de s’equiper pour les froids des hauteurs, on a prit la route d’Och, celle qui s’enfonce dans la montagne, et qui pretend les traverser…