fév
10
2010
0

Nouvel An, “premiere”

p1010731p1010718Chez les Russes, des “nouvel an”, il y en a 2! Le calendrier des Tsars et orthodoxes est decale de 13 jours par rapport au calendrier gregorien… Jesus est donc ne le 7janvier, et la nouvelles annee arrive le 13. Puis la Revolution a tout fait valser, bien qu’il etait permis de feter le 1er janvier, comme par chez nous, avec le sapin, la dinde, et tout et tout. Maintenant que la religion refait surface, les Russes s’offrent le luxe de feter 2 fois la nouvelle annee! Plus tard, on apprendra que les Altaiques, eux, en ont une 3eme!!!

img_2967p1010744On a voulu faire simple: chez nos amis d’Askat, autour d’un sapin decore (mais pas deracine!), d’improvisations musicales et de roulades enneigees. L’ occasion de dire au revoir a tout ce petit monde d’une maniere bien chaleureuse…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Sons |
déc
25
2009
0

Inipi chez la Chouette Grise

… Une histoire d’Indiens. Il y en a plein partout dans l’Altai! Des emplumes, encuires, enracines meme parfois, a un bout de terre magique. Depuis 3 jours a Askat tout le monde a mal au crane: un grand gel va arriver. On annonce des -50 degres! On profite du redoux qui les precedent pour filer au village de Kamlak, a la rencontre de Wesha “Chouette Grise”, qui vit a la maniere Indienne depuis 25 ans. Une gueule de deja vu, un de ces ours des bois bien sympas… qui nous sert du the de plantes locales et une assiette de soupe aux champignons en guise de bienvenue.

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p1010657Quand on a pose le pied au village, le soleil a perce les nuages de neige, il nous montre la direction. A defaut de s’etre plonges dans le lac Bleu, on vient proposer a Wesha de faire une hutte de sudation ensemble, (que les Indiens d’Amerique appellent Inipi), a l’occasion du solstice d’hiver. Pas de temps pour douter, demain le gel commence deja, et apres, ce sera trop tard.

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Le processus est lance: une journee de preparation pour ramasser le bois necessaire, nettoyer la place, preparer la hutte, le feu et les pierres, et s’enfourner a l’interieur pour les meilleures suees qu’on est jamais experimente. Le Inipi est surtout l’occasion de se retrouver les fesses par terre au contact direct de pierres vivantes, de l’eau, du feu, et dans l’obscurite d’un ventre alchimiste… et d’y envoyer tous ses meilleurs voeux de bonne annee, de bonne sante.

Puissiez vous tous les recevoir!!!

Avant de partir a la rencontre des Tengris (les Altaiques de la region d’Ongoudai), nous meditons sur l’histoire du Reve Indien. Aux Etats-Unis, les Indiens se sont presque fait exterminer, mais leur grand reve d’harmonie entre les Hommes, la Terre, et toutes les autres formes de vie, lui, n’est pas mort, bien au contraire… Il s’est diffuse dans le monde, et dans tous les pays il a trouve des coeurs sensibles qui l’ont adopte, qui s’en sont inspires. Aujourd’hui “etre Indien” n’est plus une question de sang ou de peuple, mais une question d’etat d’esprit, de positionnement par rapport a la Terre et aux Elements de la Nature… et peut-etre encore, un question de dignite et de liberte.

Le lendemain, le grand gel etait arrive, quelques -35 degres, comme quoi, les Russes aiment exagerer!

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Kamlak, par -35

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Russie |
déc
25
2009
0

La Porte ouverte d’Askat

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Le bus nous debarque en pleine nuit sur le bord de la route. -30 degres. La riviere Katun toute gelee.  De l’autre cote, le village d’Askat, entoure de ses montagnes dont on devine les cimes. Comme d’habitude, on est alle “au pif”, chercher au plus vite une maison d’accueil. On avait juste un nom. A la 1ere maison, on nous dit d’aller plus loin. La 2eme etait remplie d’enfants. La 3eme, elle, avait sa porte grande ouverte. Olga ne nous a pas laisse le temps de nous expliquer, quasi a peine etonnee de nous voir debarquer. Et puis, fallait entrer sans tarder.

Voila bientot 2 semaines qu’on vit a Askat. Olga et Lena attendaient l’arrivee de Kernunos depuis plusieurs mois deja!!! La rumeur nous a precede, et le cours des choses a fini par nous mener la ou il faut, encore une fois: Olga et Lena tentent de faire des collines d’Askat une zone protegee. La vallee est particulierement assaillie par d’enormes complexes touristiques qui condamnent les berges boisees de la riviere Katun. En gros, toujours le meme probleme: a Askat, le tourisme est aussi la principale source d’argent. Les locaux (pour la plupart des gens venus de la ville, en recherche de nature, de bonne vie, de creations…) voient bien l’interet de creer une reserve, l’administration du canton aussi, mais cette derniere semble vouloir aussi profiter de la vente de terrains immobiliers aux constructeurs de “tour baza”.

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La riviere Katun

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A 4 pattes dans la neige, Katia approche un pic noir

p1010633De notre cote, on jubile de retourner enfin en foret… y ramasser du bois de chauffage! Chez Olga on a beau se serrer a 7 parfois dans sa petite isba, ca suffit pas pour chauffer une ambiance par -20 degres. On rejoint donc les pics au boulot… et on s’immerge le temps de courtes journees dans une foret aux lumieres incroyables. Tonalites “magiques”, a cause du dome triangulaire des montagnes, des sources considerees sacrees, ou flottent des rubans “de bonne priere”, et des paquets de neige qui tombent parfois des pins en nuages de poussiere cristaline.

Lac Bleu

Lac Bleu

Parmis les beautes de l’endroit, il y a “le lac bleu”, “l’oeil de la Katun”. Katia (10ans)  y guide Marilia sans fautes de parcours sur les 6km de foret. Elle me montre aussi les baies rouges des Ribinas et des Kalinas encore accrochees a leurs arbres. Fruits givres a volonte. On a prit nos serviettes de bain. Et quelques allumettes. Je m’demande tout de meme comment on va s’y prendre pour casser la glace….

Sauf qu’a l’arrivee, le lac est lui, meme pas gele!! Telles les sources, meme par les plus basses temperatures, “l’eau vivante” ne se laisse jamais saisir. Et malgre sa chaleur relative, on a pas tente d’y mettre le doigt de pied.

On dit que le froid ralentit… ici en tous cas il n’empeche personne d’aller bosser ou de se rendre a l’ecole. Quand on se met en route, par contre, il est plutot stimulant!! Le plaisir de se rentrer au chaud est aussi grand que celui de se rentrer au sec apres une matinee d’averse et de gadoue bretonne. Avec les longues nuits de l’hiver, Kernunos marque la pause… merci Askat!

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Ecouter la glace crisser

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Kyrgyzstan, Russie |
déc
24
2009
0

Du repos… pour nos velos!

p1010593p1010605 Heureusement qu’ici la neige provoque pas autant de degats que quand elle tombe dans d’autres coins du monde… Disons que tout le monde est habitue a se retrouver coince. 10cm de travers, et faut mobiliser les forces tractrices, alors comme meme un gros 4×4 n’a pas fait l’affaire, c’est le “master” d’escalade (dit “le Leopard des neige”) qui a prit les choses en main…

“два три руский и лапата заменяют ескаватор” (2, 3 russes et une pelle remplacent bien une pelleteuse)

En tous cas nous on laisse nos velos au port, histoire de pas risquer de rester coinces au milieu du gel. On essaye donc le stop, ce qui ne s’est pas avere beaucoup plus agreable, alors va pour un arrivage vitesse rapide jusque dans les profondeurs des montagnes de l’Altai…

Ecrit par Asso Kernunos in: Altai, Russie |
déc
06
2009
0

Propulsés en Sibérie

p10105762x 600km de trou noir dans notre parcours… de quoi nous propulser jusqu’à Novossibirsk à la recherche d’une pièce réparatrice pour Iléonord.

avec Pacha, Kostia et Anton

avec Pacha, Kostia et Anton

De quoi aussi atteindre les grands froids qui commencent. -20°, à bicyclette, c’est beaucoup moins chouette! (la réparation faite, on a testé, sur quelques 36km, avant de trouver refuge chez des amis d’amis d’amis, qui nous présentent leurs amis…)

On était prêts à continuer vers l’Altaï, mais derrières les portes fermées on nous offre la chaleur d’un refuge sans conditions, sur les berges de la rivière gelée. L’Ob se transforme en mer de glace. Les bateaux sont remplacés par des moto-neige. Ici on dit “il fait 15°”. Le “moins” ne se mentionne plus. On décide de laisser là nos vélos, de s’équiper en sac-à-dos pour gagner les montagnes de l’Altaï où tout le monde va skier avant les grands grands froids de janvier. Pas grand monde ne comprend pourquoi on veut aller là-bas  par un temps pareil. Visiter la Nature semble quasi suicidaire en cette période de l’année. Mais pour nous l’expérience n’en sera que plus forte, humainement: nous dépendons de l’aide que les gens pourrons nous apporter.

p1010580Notre prochain objectif est de rencontrer les habitants de la région d’Ongoudaï, qui ont créé une réserve gerée selon leurs traditions, et dont le but est de protèger leurs terres sacrées du tourisme de masse, entre autre, qui inonde les montagnes d’infrastructures et de “buisiness”. Proteger leur vision du monde et la relation qu’ils entretiennent eux-même avec leur environnement est aussi un de leurs “challenge” d’aujourd’hui.

Il nous tarde de rencontrer ce peuple de l’Altaï, mais on prend le temps de préparer notre équipée, car ici l’hiver ne donne pas le droit à l’erreur…

Ecrit par Asso Kernunos in: Russie |
sept
05
2009
0

Des galeres pour des rencontres (suite)

p1000300 Donc on en etait arrive au point ou la reparation artisanale necessitait un reajustement toutes les 10min… 100km a ce rythme compromettait notre challenge: arriver dans la journee a Ichim y attraper notre pro du stade…

p1000301 Mais les pouces tendus en Russie trouvent toujours un echo, meme entiches de 2 velos hyper charges. 2 remorques vides, on en demandait pas tant!

p1000304Arrives a Ichim en tempete, notre “Master-cyclo”, prit en otage bichonne Takayan pendant 3 heures, mais termine par nous assurer qu’on ira pas jusqu’a Omsk avec une jante d’une si pietre qualite (meme neuve). J’ai tente 30sec de lui mettre Ileonord entre les pattes, mais Vadim n’a d’yeux que pour Takayan. “Le tien tout va bien… c’est un bon p1000303 velo, y’a juste l’ellipse a re-equilibrer/pas grave, quoi”. Entre temps une ribambelle de gamines se sont amassees autour de nous… veulent parler anglais, savoir combien ca coute, comment les gens s’habillent par chez nous. On nous prend pour des fous: faut dire qu’on leur annonce qu’on part pour un tour du monde, en sandales, en jupette et en velo deglingues, vieux et terreux. ais on repart presque sereins:

p1000307on peut de nouveau rouler, malgre des cotes a 55% dans la plaine siberienne (!!!) et des vents de face a 200km/h qui ne faiblissent pas (he oui, je me permet l’exageration, a la Russe, quoi!)… jusqu’a ce matin du 9 aout ou tout s’annonce a merveille puisqu’il ne nous reste que 95km a parcourir pour atteindre la ville. On aurait du se douter que quelque chose se tramait quand un fourgon s’est arrete et nous a propose de nous pousser plus loin en stop.10min plus tard, Ileonord creve. Reparation, on repart. 10min plus loin rebelote. “L’ellipse, m’avait-on dit…” J’ai donc apprit a regonfler un pneu tout en equilibrant au mieux l’ellipse. Ca n’empechera pas Ileonord de se degonffler jusqu’a l’ultime km.

p1000312 Takayan, jaloux, fera de meme. Et nous, abasourdis, on finit par en rire, de nos galeres continuelles, de ces 40km qui ne veulent pas se terminer. Au final on a atteint la ville, au 1er cafe on fait la pause. C’est le cafe des routiers. 3 d’entre eux nous invitent a leur table. Pour des routiers, c’est comme s’ils nous invitaient chez eux. C’est “le resto” qu’on attendait.Mais la mission “mecanique” n’est pas terminee: nos velos ont besoin de se refaire une sante.affaire.

p1000336 Trouver les pieces speciales qu’il leur faut, puis LE “master-cyclo” de la ville, c’est jamais une mince affaire. Faut demander 3x plutot qu’une. Pedaler de part et d’autre de la ville, de conseils qui tombent a l’eau en tuyaux qui s’averent valables. On nous guide finalement jusque dans des sous-sols obscures qui sentent la graisse de chaine, la clope et la bidouille. Un atelier, des roues renversees… oui. cette fois c’est bien la. On leur a laisse nos montures sur les bras.

p1000341Vous verrez peut-etre pas la difference, mais quand on est revenu le lendemain, les gars super ponctuels (a la Russe) et professionnels, z’avaient tout demonte, tout nettoye, tout remonte… et nos velos tout beaux, comme neufs, tellement qu’on osait a peine les re-enfourcher! En meilleure forme qu’a notre depart de Tremargat! On va pouvoir repartir confiants, et voyager avec PLAISIR, sans se stresser a cause du risque que quelque chose lache toutes les 10min.

En route, donc, pour une traversee Nord-Sud du Kazakhstan!

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale, Velo |
août
27
2009
0

Plaine en Siberie

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Passe l’Oural, la foret prend ses distances, et ne devient au loin qu’un mince filet de verdure… Place a la plaine cerealiere, notre Bauce a nous, mais en 10 fois plus grand, evidemment. Les villes sont des poles industriels enormes, de metallurgie, de fonderies, de carrieres et d’agro-alimentaire. La terre est noire (tchernosol), riche, et les troupeaux de vache a l’echelle de la surface… Le transsiberien passe avec frequence, des trains longs de dizaines et de dizaines de wagons. Longues caravanes de Gaz, Petrole, etc…

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un midi avec les ouvriers d'une usine agroaloimentaire

un midi avec les ouvriers d'une usine agroaloimentaire

Le vent nous souffle dans la figure, et sur, on galere dur… La pluie est de mise, et nous pousse a demander quelques abris de fortune pour secher nos os humides, meme pour la pause de midi, qui s’avere d’une chaleur humaine regonflante a bloc… Voila ou les Russes (qu’ils soient Azeris, Armeniens, Bielorusses, ou Ukrainiens) trouvent leur chaleur: dans leur coeur…

 

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Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale |
août
27
2009
0

Nos premiers veloroutards

On roule donc sur le grand axe Moscou-Irkoutsk. On arrete pas de nous parler du Baikal, de ses beautes, que c’est la-bas qu’on devrait aller, si on aime la Taiga.

p1000240Avec la rencontre de Kristian, un allemand lui aussi entiche de tournesol, on prend conscience que la route du nord de la russie etait vraiment deserte et interesse peu de monde. Pour s’alleger Kristian a decide de renvoyer sa tente au pays et de se passe de rechaud et de cuisine… On lui offre donc le gite et le couvert, c’est quand meme la classe, pour des velo-routards, d’avoir des invites “a la maison”. p1000308

 

 

Plus loin on rencontre un velo-routard a la Russe: sans tente ni rechaud, sans sacoches ni rien d’autre qu’un sac militaire coice a l’arriere de son petit mini-velo de ville. De Kurgan a Moscou… un type qui a du en voir des pires…

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale |
août
27
2009
0

On dirait le Sud

Nous voila donc repartis vers l’Est… Soleil radieux, asphalte reluisant, bivouaks pres de rivieres ou se baignent des enfants… On dirait le Sud, et c’est vachement bien!p1000233

p1000232p1000249Comme on est tout de meme presses par le temps, on prend les grands axes, et on profite des stands de bord de route pour faire nos courses sans se demonter! Le soir il suffit de se pencher pour trouver a ses pieds le dessert du jour: myrtilles au miel de sarrasin, le voila le luxe du “poutichesnik” (explorateur).

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale, Trucs de saison |
août
27
2009
0

Bilan Komi et pause articulatoire

Avec leurs 2 600 000 ha reunis, le P.N. de Yugud-Va et le Zapoviednik de Petchora Ilitch rassemblent la plus grande foret vierge d’Europe. La richesse naturelle de la Taiga de l’Oural se trouve 1- dans son immensite, 2- dans la purete de son eau et les reservoirs d’eau douce constitues par d’immenses marais de sphaignes, 3- dans la rencontre d’especes europeennes et siberiennes.

Ces territoires rudes et eloignes n’ont cependant jamais cesses d’etre parcourus par les hommes. Le peuple Mansi avait la zone du zapoviednik pour territoire de chasse et faisait brouter leurs Rennes dans la Taiga de la Petchora. Plus au Nord, la ou la Toundra prend le dessus sur la Taiga, les Nenets etaient installes. Le peuple Komi, sedentaire, occupait les terres a l’Ouest de la Petchora.

C’est via le cours des rivieres que les Russes sont arrives vers la fin du 18eme siecle, et qu’ils ont commence a utiliser les ressources abondantes de la Taiga (peche, chasse, commerce de la fourrure surtout). De nombreux villages appraissent alors le long de la Petchora, comme celui de Yaksha (environ 1780) qui devient un veritable carrefour commercial entre les cours d’eaux se jettant dans la mer de Barentz et ceux descendant vers la Caspienne. Mais la ressource s’epuise vite et de nombreuses especes se font rares. En 1931, la reserve est alors creee en reponse a cette pression, mais provoque un conflit entre les partisans du zapoviednik et le peuple Mansi a qui on veut interdire la chasse et d’y faire paitre leurs grands troupeaux. Chasses de leurs terres ancestrales, les Mansis se retirent plus au Nord-Est, et doivent abandonner leurs Rennes. Des villages de 80 habitations implantes sur la Petchora se desertifient, pour ne garder que quelques maisons ou vivent actuellement les forestiers de la reserve.

Aujourd’hui, l’existence du zapoviednik assure le salaire d’un petit nobre de privilegies pour la plupart installes au village de Yaksha. Au-dela de la frontiere de la reserve, l’industrie forestiere termine de s’epuiser, apres avoir tout exploite. Il faudra 150 ans a la foret pour se reconstituer un minimum. Un peuple de la Nature a donc ete chasse pour mettre sous cloche un bout de foret autour de laquelle l’homme moderne n’a su que detruire… Quand et comment saurons-nous vivre de la foret sans l’epuiser irremediablement?

Le projet de Silver Taiga semble aller dans ce sens. 4 800 000ha de Taiga sont encore vierges en Rep. des Komis (soit 23% des forets). Certaines mesures de protection en preserve 3 800 000 le long des rivieres, et des entreprises ont accepte de proteger certains massifs ecologiquement tres important (3 500 000 au total). Un travail de “reeducation” est aussi a realiser aupres des exploitant forestiers et des habitants des villages Komis, dont les traditions renforcees ne pourraient que valoriser a long terme les richesses de la Taiga.

Et nos petits coeurs dans tout ca? Comment vous traduire ce qu’ils ont bien pu ressentir, a chaque fois, a chaque pas un peu plus profond dans l’univers si vivant et mysterieux de LA TAIGA? Ours, Elan, Loups, Lynxs, Poissons, Oiseaux ou autres poilus a 4 pattes, ils sont tous la c’est certains, et a defaut de les voir, on peut sentir leur omnipresence envahir les sous-bois… Sous l’ombre des epiceas, on se sent rentrer sous-terre, et meme perches sur un rocher, avec la vue qui s’ouvre, on a du mal a percevoir l’immensite qui nous entoure. Les rencontres avec les habitants de la Taiga nous ont aussi renforcees… C’est un monde rude dans lequel il faut apprendre a vivre, mais une fois adaptes, la Taiga offre a ses gens des merveilles: champignons, baies en abondance, poissons, gibier, plantes aux usages multiples (le bouleau bat tous les records quant a la multiplicite de ses usages)

La Taiga…! Il nous a fallu croire en elle et en notre reve, jusqu’au bout, pour atteindre ses profondeurs… Il nous a fallu lui parler et la remercier pour qu’elle nous laisse en sortir. Tout comme Bialowieza, la taiga de la Petchora restera pour nous un des perles de notre voyage, un de ces lieux qu’on aime parce que la vie y abonde, une de ces forces qui nous rappellera toujours a notre condition de bipede terrestre et denude, une de ces Racines ou nous pourrons toujours nous sentir “a la maison”…

A quelques km de Perm on marque la pause. Il nous faut dessiner la suite de notre route. Trouver la bonne direction, et le bon objectif. Malgre le proverbe Russe qui dit “Tsar daleko, Bog visoko”, le Tsar est loin, mais Dieu est juste au-dessus, on a decide de sortir du pays comme nous l’exigent nos visas. Il nous faut donc nous rendre a Omsk, en Siberie, demander des visas pour le Kazakhstan… Par la meme occasion, on decide de continuer jusqu’au Kirgizstan, ce petit pays en plein centre de l’asie, niche dans les montagnes du Pamir… Dima, de Silver Taiga, nous avait parle d’une foret modele exclusivement faite de Noyers… Pas de doutes, donc, elle sera notre prochaine aventure.

Cap au Sud, voila qui sonne tout drole…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
26
2009
0

Sortie par la petite porte de derriere…

Donc on nous avait bien dit: au-dela de Yaksha, pas de route, meme sableuse, meme trouee, meme rabotee a coup de troncs (ce qui ne fait pas peur aux bus locaux). On nous avait dit “vous etes fous, entre Yaksha et Petretsovo c’est la Taiga, ours loups et brigans, il vous faut 3 hommes et porter les velos sur 30km!” p1000169

Mais!… on nous avait dit aussi qu’un tracteur y etait passe en plus d’un espagnol l’an passe. Impossible alors de ne pas nous aussi essayer. De toutes manieres, pas le choix, le temps nous est compte, il nous faut vite atteindre une frontiere russe pour sortir du pays. Detour et demi-tour par Syktyvkar, pas question!

p1000172p1000173On etait prets au pire, 3jours de poussette a travers des bourbiers defonces par le passage de gros engins… Le plus dur dans cette histoire, ca reste les nuages de moustiques et de taons incessants. On en aura donne du sang, pour cette derniere expedition dans la Taiga des Komis (pas vierge celle-la)! A l’issue de ce Bourbier Geant, la vie nous offre quelques secondes de gloire (une descente vers la grande riviere, un village, et quelques kilometres de retour vers la civilisation)

p1000176p1000195Mais bien vite on tombe sur un nouvel os: le monde qu’on a atteint, de l’autre cote, est lui aussi au bout du monde… les ponts n’existent plus, les pistes se sont elles aussi transformees en marais… Un long detour de 150km comme seule altenative nous relance a l’assaut des montagnes… Au menu: ornieres de glaise (encore plus inextricable), reparation des sandales a repetition (je finirai pieds-nus), plus rien dans les bras pour pousser,… ca commence a etre dur. On a oublie le temps compte, juste il faut encore avancer…

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Et puis un matin, quand on se dit “maintenant c’est bon, Help SVP”, pouf y’a un Iman qui debarque, Le Corbeau qui ravitaille le village qu’on a laisse derriere nous. Un proverbe Russe dit ” Tiem Bogaty,tchiem i rady” (de quoi nous sommes riches nous sommes contents…) Sortant de la bouche de ce commercant en parlant de son horrible camion brinqueballant (vide), sonne a nos oreilles tel un miracle. On grimpe avec nos velos… On regarde defiler la taiga, les ponts rafistoles, on s’fait secouer le long d’encore 40km d’ornieres qu’on aura evite… On y croit pas… Iman nous emmene jusque la ou l’asphalte redemarre. On change tous de vehicule, on troque le Pepere Vert pour un Fourgon blanc qui passe un peu plus dans le decors… et on roule sur 400km a travers le pays de Perm ou la foret petit a petit disparait, laisse place aux mines immenses, aux montagnes, aux lacs autour desquels de belles maisons se construisent…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
0

Chansons d’au revoir

A nous cette fois d’avoir des invites! Pour l’occasion on leur cuisine des “aladie”, des mini-crepes faites avec du Kefir a la place du lait. bouffe-andrei

On se prepare pour un nouveau depart, pour une derniere expedition, avec nos fideles velos cette fois a travers la taiga, afin de rejoindre la region de Perm sans faire le grand detour de 1000km… Le temps nous presse et ne nous laisse pas d’autre choix que d’oser l’aventure…

Chanson pour nous donner du courage (chantee par les sportifs sovietiques avant la competition, en honneur a leur stade)…

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Chanson de Lioube, juste parce que c’est beau…

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Chanson russe pour entendre une derniere fois la si douce voix de Lioussa…

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L’au-revoir devant la porte du “comptoir” du Zapoviednik est rapide, mais pas moins fort, a cause de l’affection dans le regard d’Inna, de la presence de Boris le directeur, de la bibliothequaire, et d’Andrei surtout, qui nous accompagne jusqu’a la riviere. Comme un grand-pere il nous demande de passer un coup de fil une fois arrives de l’autre cote. Merci a ces gens nous ont ouvert toutes les portes.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
13
2009
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Redescente improvisee

Quand une lodki passe par la, on ne peut pas la louper. C’est le 2eme Alexei de Paloy qui redescend des sources, avec une jeune scientifique malade de l’oreille. Ils vont jusqu’a Yaksha. On a saute sur l’occasion. Une redescente en barque sur 200km… toute une nuit… puis encore toute une demie-journee. Alexei prend des forces avant de se lancer…img_1456

img_1511img_1505Le soleil se couche, la lune arrive, on est en pleine foret immense, au raz de l’eau, on file sur cette autoroute naturelle- qui en fait des detours! Mais la magie de l’experience est aussi due a ces detours qui nous pose le soleil a gauche, 5min apres a droite, 5min plus tard derriere, ou bien encore devant. Pourtant nous on arrete pas d’aller “tout droit”…

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On s’etait conditionnes a un voyage de nuit d’une traite, en admettant quelques pauses the, comme sur l’unes de nos autoroutes modernes (qui n’ont rien invente a part la necessite de payer le repos que des amphitrions honnores nous offrent). Mais c’est pas a coup de vodka que notre chauffeur allait tenir la barre et la maree longtemps (meme si y’en a pas).

img_1523  img_1527A 1h du mat le voila qui debarque dans un mini village. Disparait derriere une barriere en bois. On attend 5min, sous l’assaut des moustiques…avant qu’un grand pere ne vienne nous convier a boire le the. On nous emmene ensuite a dormir dans la chambre des ancetres… un vrai musee. Dedans un de ces vieux poeles Russes dans lesquels on cuit tout, et sur lequel les expeditions d’hiver viennent dormir et se rechauffer a tour de role. 9 personnes vivent encore au village, a la maniere de leurs Ancetres. Avant la guerre, c’etait autre chose, y’avait du monde partout.

C’est la periode des foins. La riviere se parseme des campeurs des taches collectives. Faucher, secher, secher tout ca sur de hautes perches prevues a cet effet. Ils sont venus en lodki, charges de leurs outils de bois, parfois d’une debroussailleuse ou d’un motoculteur. Coinces entre la riviere et la foret, ils travaillent leurs minuscules prairies sauvages. Ils reviendront en hiver, sur le fleuve gele, chercher de quoi nourrir leurs quelques animaux.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
0

Guides par Valia

Quelque peu submerges par les nuages de mouches, taons et moustiques incessants, la proposition faite par Valia de tour en lodki sur la Petchora nous offre un nouveau souffle…

img_1385img_1405Valia nous montre la maniere avec laquelle elle se meut dans son monde de Foret Sauvage et de Riviere Changeante. Elle en connait tous les ressorts, mais surtout ne perd pas un instant a la contemplation inactive: apres nous avoir guide sur les traces de l’Ours et parmis les plantes a the, elle a file nous attendre sur sa barque, a pecher. 

img_1365Plus loin elle me lance: “dis a Christophe de preparer son appareil photo, on risque fort de tomber sur un Elan”. Et ca a pas loupe! A 300m peut-etre, elle l’a capte, elle a fonce vers lui, juste pour la photo… (un peu flou mais ca vaut mieux qu’une photo de la Ferme aux Elan, la premiere en son genre, a Yaksha…)

 

img_1418Puis on est alle boire le the sur un banc de galets. Soleil, au bord d’une eau si limpide (!!!), on se serait cru a la plage. Valia s’etend, rigole, fait semblant de faire la sieste, puis soudain se releve une idee en tete:” c’est toujours Tof qui fait les photos, il est jamais dessus, posez-vous la, avec la vue derriere, le feu de camp, le the, et moi je la prend!” On rigole. Elle s’est meme mise a faire des ricochets.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
0

La richesse de l’Oural

img_1278img_1246Vous l’aurez compris, l’importance de cette foret est en premier lieu son etendue immense, ses interieurs vierges, la purete de l’eau qu’elle prodigue, sa “haute naturalite”, en quelque sorte, qui permet a de nombreuses especes de survivre la ou elles ont disparu par manque de bonne sante environnementale. 

Mais sa richesse se situe aussi dans le fait qu’elle reunit des especes europeennes et siberiennes ayant reussit a traverser la barriere des montagnes. Un exemple tres etudie: la marte (europeenne) a pu rencontrer la zibeline (siberienne) et le fruit de leur rencontre est un hybride nomme “Kidas” qui ne vit qu’ici. Cote arbres, voici les especes siberiennes que l’on retrouve:

aguille-abiesecorce-abiesLe sapin siberien, abies siberica, Pic’hta en russe

 

Le Meleze siberien, Larix siberica, Listvenitsa en russe (celui qui perd ses aiguilles comme un feuillu)

ecorce-meleze  img_0742  tronc-meleze

aiguilles-pins-siberie   pins-siberie3

Le Pin de siberie, Pinus siberica, “Kerd” en russe, il se differencie du Pin sylvestre par son ecorce sombre, ses aiguilles inserees par 5 (et non par 2), et par sa forme en foret… Les cones donnent les fameuses graines appellees “pignons”.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |

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