août
27
2009
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Des galeres pour des rencontres

On s’etait dit “si on atteint Omsk pour le 9 aout”, Marilia paye le resto. Mais c’etait sans compter sur nos chers velos, qui nous demandent constemment de l’attention… Pas un jour sans une crevaison. Quand on nous demande “vous faites ca pour un record?”, je ne vois pas quel a quel record on peut concourrir mit a part celui de plus grand nombre de reparation… et de rencontres-reparateurs…

p1000214Axe et roulement pour Ileonord a Kounkour. Sacha, le patron, finira par tout nous offrir, en plus de nouvelle chambres a air, de pneux, de derailleur, de cles, de tablettes e chocolat, de fric!!!… Il nous aurait bien offert 2 nouveaux velos mais la, il n’en etait pas question!

p1000280Jante defoncee pour Takayan. Une premiere reparation a l’ecorce de bouleau ne suffit pas… il faut employer les grands moyens:

p1000282Marilia part en stop dans l’espoir de trouver une nouvelle jante dans la ville d’Ichim, a 100km de la. A Ichim, le maitre du stade (un pro) m’annonce qu’il ne peut rien y faire… Mais la peche n’est pas bredouille puisqu’au retour des routiers Bielorusees me ramassent, et….

p1000294reparation de bord de route, avec du pneu, de la ficelle, de quoi tenir jusqu’a Vladivostok, parait-il…

p1000298… ce qui s’avere plutot difficile puisque des le lendemain on prefere l’alternative auto-stop pour atteindre de nouveau Ichim ou on exigera de notre pro du stade de l’aide.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé |
août
27
2009
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Plaine en Siberie

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Passe l’Oural, la foret prend ses distances, et ne devient au loin qu’un mince filet de verdure… Place a la plaine cerealiere, notre Bauce a nous, mais en 10 fois plus grand, evidemment. Les villes sont des poles industriels enormes, de metallurgie, de fonderies, de carrieres et d’agro-alimentaire. La terre est noire (tchernosol), riche, et les troupeaux de vache a l’echelle de la surface… Le transsiberien passe avec frequence, des trains longs de dizaines et de dizaines de wagons. Longues caravanes de Gaz, Petrole, etc…

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un midi avec les ouvriers d'une usine agroaloimentaire

un midi avec les ouvriers d'une usine agroaloimentaire

Le vent nous souffle dans la figure, et sur, on galere dur… La pluie est de mise, et nous pousse a demander quelques abris de fortune pour secher nos os humides, meme pour la pause de midi, qui s’avere d’une chaleur humaine regonflante a bloc… Voila ou les Russes (qu’ils soient Azeris, Armeniens, Bielorusses, ou Ukrainiens) trouvent leur chaleur: dans leur coeur…

 

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Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale |
août
27
2009
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Nos premiers veloroutards

On roule donc sur le grand axe Moscou-Irkoutsk. On arrete pas de nous parler du Baikal, de ses beautes, que c’est la-bas qu’on devrait aller, si on aime la Taiga.

p1000240Avec la rencontre de Kristian, un allemand lui aussi entiche de tournesol, on prend conscience que la route du nord de la russie etait vraiment deserte et interesse peu de monde. Pour s’alleger Kristian a decide de renvoyer sa tente au pays et de se passe de rechaud et de cuisine… On lui offre donc le gite et le couvert, c’est quand meme la classe, pour des velo-routards, d’avoir des invites “a la maison”. p1000308

 

 

Plus loin on rencontre un velo-routard a la Russe: sans tente ni rechaud, sans sacoches ni rien d’autre qu’un sac militaire coice a l’arriere de son petit mini-velo de ville. De Kurgan a Moscou… un type qui a du en voir des pires…

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale |
août
27
2009
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On dirait le Sud

Nous voila donc repartis vers l’Est… Soleil radieux, asphalte reluisant, bivouaks pres de rivieres ou se baignent des enfants… On dirait le Sud, et c’est vachement bien!p1000233

p1000232p1000249Comme on est tout de meme presses par le temps, on prend les grands axes, et on profite des stands de bord de route pour faire nos courses sans se demonter! Le soir il suffit de se pencher pour trouver a ses pieds le dessert du jour: myrtilles au miel de sarrasin, le voila le luxe du “poutichesnik” (explorateur).

Ecrit par Asso Kernunos in: Oural et Siberie centrale, Trucs de saison |
août
27
2009
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Bilan Komi et pause articulatoire

Avec leurs 2 600 000 ha reunis, le P.N. de Yugud-Va et le Zapoviednik de Petchora Ilitch rassemblent la plus grande foret vierge d’Europe. La richesse naturelle de la Taiga de l’Oural se trouve 1- dans son immensite, 2- dans la purete de son eau et les reservoirs d’eau douce constitues par d’immenses marais de sphaignes, 3- dans la rencontre d’especes europeennes et siberiennes.

Ces territoires rudes et eloignes n’ont cependant jamais cesses d’etre parcourus par les hommes. Le peuple Mansi avait la zone du zapoviednik pour territoire de chasse et faisait brouter leurs Rennes dans la Taiga de la Petchora. Plus au Nord, la ou la Toundra prend le dessus sur la Taiga, les Nenets etaient installes. Le peuple Komi, sedentaire, occupait les terres a l’Ouest de la Petchora.

C’est via le cours des rivieres que les Russes sont arrives vers la fin du 18eme siecle, et qu’ils ont commence a utiliser les ressources abondantes de la Taiga (peche, chasse, commerce de la fourrure surtout). De nombreux villages appraissent alors le long de la Petchora, comme celui de Yaksha (environ 1780) qui devient un veritable carrefour commercial entre les cours d’eaux se jettant dans la mer de Barentz et ceux descendant vers la Caspienne. Mais la ressource s’epuise vite et de nombreuses especes se font rares. En 1931, la reserve est alors creee en reponse a cette pression, mais provoque un conflit entre les partisans du zapoviednik et le peuple Mansi a qui on veut interdire la chasse et d’y faire paitre leurs grands troupeaux. Chasses de leurs terres ancestrales, les Mansis se retirent plus au Nord-Est, et doivent abandonner leurs Rennes. Des villages de 80 habitations implantes sur la Petchora se desertifient, pour ne garder que quelques maisons ou vivent actuellement les forestiers de la reserve.

Aujourd’hui, l’existence du zapoviednik assure le salaire d’un petit nobre de privilegies pour la plupart installes au village de Yaksha. Au-dela de la frontiere de la reserve, l’industrie forestiere termine de s’epuiser, apres avoir tout exploite. Il faudra 150 ans a la foret pour se reconstituer un minimum. Un peuple de la Nature a donc ete chasse pour mettre sous cloche un bout de foret autour de laquelle l’homme moderne n’a su que detruire… Quand et comment saurons-nous vivre de la foret sans l’epuiser irremediablement?

Le projet de Silver Taiga semble aller dans ce sens. 4 800 000ha de Taiga sont encore vierges en Rep. des Komis (soit 23% des forets). Certaines mesures de protection en preserve 3 800 000 le long des rivieres, et des entreprises ont accepte de proteger certains massifs ecologiquement tres important (3 500 000 au total). Un travail de “reeducation” est aussi a realiser aupres des exploitant forestiers et des habitants des villages Komis, dont les traditions renforcees ne pourraient que valoriser a long terme les richesses de la Taiga.

Et nos petits coeurs dans tout ca? Comment vous traduire ce qu’ils ont bien pu ressentir, a chaque fois, a chaque pas un peu plus profond dans l’univers si vivant et mysterieux de LA TAIGA? Ours, Elan, Loups, Lynxs, Poissons, Oiseaux ou autres poilus a 4 pattes, ils sont tous la c’est certains, et a defaut de les voir, on peut sentir leur omnipresence envahir les sous-bois… Sous l’ombre des epiceas, on se sent rentrer sous-terre, et meme perches sur un rocher, avec la vue qui s’ouvre, on a du mal a percevoir l’immensite qui nous entoure. Les rencontres avec les habitants de la Taiga nous ont aussi renforcees… C’est un monde rude dans lequel il faut apprendre a vivre, mais une fois adaptes, la Taiga offre a ses gens des merveilles: champignons, baies en abondance, poissons, gibier, plantes aux usages multiples (le bouleau bat tous les records quant a la multiplicite de ses usages)

La Taiga…! Il nous a fallu croire en elle et en notre reve, jusqu’au bout, pour atteindre ses profondeurs… Il nous a fallu lui parler et la remercier pour qu’elle nous laisse en sortir. Tout comme Bialowieza, la taiga de la Petchora restera pour nous un des perles de notre voyage, un de ces lieux qu’on aime parce que la vie y abonde, une de ces forces qui nous rappellera toujours a notre condition de bipede terrestre et denude, une de ces Racines ou nous pourrons toujours nous sentir “a la maison”…

A quelques km de Perm on marque la pause. Il nous faut dessiner la suite de notre route. Trouver la bonne direction, et le bon objectif. Malgre le proverbe Russe qui dit “Tsar daleko, Bog visoko”, le Tsar est loin, mais Dieu est juste au-dessus, on a decide de sortir du pays comme nous l’exigent nos visas. Il nous faut donc nous rendre a Omsk, en Siberie, demander des visas pour le Kazakhstan… Par la meme occasion, on decide de continuer jusqu’au Kirgizstan, ce petit pays en plein centre de l’asie, niche dans les montagnes du Pamir… Dima, de Silver Taiga, nous avait parle d’une foret modele exclusivement faite de Noyers… Pas de doutes, donc, elle sera notre prochaine aventure.

Cap au Sud, voila qui sonne tout drole…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
26
2009
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Sortie par la petite porte de derriere…

Donc on nous avait bien dit: au-dela de Yaksha, pas de route, meme sableuse, meme trouee, meme rabotee a coup de troncs (ce qui ne fait pas peur aux bus locaux). On nous avait dit “vous etes fous, entre Yaksha et Petretsovo c’est la Taiga, ours loups et brigans, il vous faut 3 hommes et porter les velos sur 30km!” p1000169

Mais!… on nous avait dit aussi qu’un tracteur y etait passe en plus d’un espagnol l’an passe. Impossible alors de ne pas nous aussi essayer. De toutes manieres, pas le choix, le temps nous est compte, il nous faut vite atteindre une frontiere russe pour sortir du pays. Detour et demi-tour par Syktyvkar, pas question!

p1000172p1000173On etait prets au pire, 3jours de poussette a travers des bourbiers defonces par le passage de gros engins… Le plus dur dans cette histoire, ca reste les nuages de moustiques et de taons incessants. On en aura donne du sang, pour cette derniere expedition dans la Taiga des Komis (pas vierge celle-la)! A l’issue de ce Bourbier Geant, la vie nous offre quelques secondes de gloire (une descente vers la grande riviere, un village, et quelques kilometres de retour vers la civilisation)

p1000176p1000195Mais bien vite on tombe sur un nouvel os: le monde qu’on a atteint, de l’autre cote, est lui aussi au bout du monde… les ponts n’existent plus, les pistes se sont elles aussi transformees en marais… Un long detour de 150km comme seule altenative nous relance a l’assaut des montagnes… Au menu: ornieres de glaise (encore plus inextricable), reparation des sandales a repetition (je finirai pieds-nus), plus rien dans les bras pour pousser,… ca commence a etre dur. On a oublie le temps compte, juste il faut encore avancer…

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Et puis un matin, quand on se dit “maintenant c’est bon, Help SVP”, pouf y’a un Iman qui debarque, Le Corbeau qui ravitaille le village qu’on a laisse derriere nous. Un proverbe Russe dit ” Tiem Bogaty,tchiem i rady” (de quoi nous sommes riches nous sommes contents…) Sortant de la bouche de ce commercant en parlant de son horrible camion brinqueballant (vide), sonne a nos oreilles tel un miracle. On grimpe avec nos velos… On regarde defiler la taiga, les ponts rafistoles, on s’fait secouer le long d’encore 40km d’ornieres qu’on aura evite… On y croit pas… Iman nous emmene jusque la ou l’asphalte redemarre. On change tous de vehicule, on troque le Pepere Vert pour un Fourgon blanc qui passe un peu plus dans le decors… et on roule sur 400km a travers le pays de Perm ou la foret petit a petit disparait, laisse place aux mines immenses, aux montagnes, aux lacs autour desquels de belles maisons se construisent…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
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Chansons d’au revoir

A nous cette fois d’avoir des invites! Pour l’occasion on leur cuisine des “aladie”, des mini-crepes faites avec du Kefir a la place du lait. bouffe-andrei

On se prepare pour un nouveau depart, pour une derniere expedition, avec nos fideles velos cette fois a travers la taiga, afin de rejoindre la region de Perm sans faire le grand detour de 1000km… Le temps nous presse et ne nous laisse pas d’autre choix que d’oser l’aventure…

Chanson pour nous donner du courage (chantee par les sportifs sovietiques avant la competition, en honneur a leur stade)…

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Chanson de Lioube, juste parce que c’est beau…

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Chanson russe pour entendre une derniere fois la si douce voix de Lioussa…

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L’au-revoir devant la porte du “comptoir” du Zapoviednik est rapide, mais pas moins fort, a cause de l’affection dans le regard d’Inna, de la presence de Boris le directeur, de la bibliothequaire, et d’Andrei surtout, qui nous accompagne jusqu’a la riviere. Comme un grand-pere il nous demande de passer un coup de fil une fois arrives de l’autre cote. Merci a ces gens nous ont ouvert toutes les portes.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
13
2009
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Redescente improvisee

Quand une lodki passe par la, on ne peut pas la louper. C’est le 2eme Alexei de Paloy qui redescend des sources, avec une jeune scientifique malade de l’oreille. Ils vont jusqu’a Yaksha. On a saute sur l’occasion. Une redescente en barque sur 200km… toute une nuit… puis encore toute une demie-journee. Alexei prend des forces avant de se lancer…img_1456

img_1511img_1505Le soleil se couche, la lune arrive, on est en pleine foret immense, au raz de l’eau, on file sur cette autoroute naturelle- qui en fait des detours! Mais la magie de l’experience est aussi due a ces detours qui nous pose le soleil a gauche, 5min apres a droite, 5min plus tard derriere, ou bien encore devant. Pourtant nous on arrete pas d’aller “tout droit”…

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On s’etait conditionnes a un voyage de nuit d’une traite, en admettant quelques pauses the, comme sur l’unes de nos autoroutes modernes (qui n’ont rien invente a part la necessite de payer le repos que des amphitrions honnores nous offrent). Mais c’est pas a coup de vodka que notre chauffeur allait tenir la barre et la maree longtemps (meme si y’en a pas).

img_1523  img_1527A 1h du mat le voila qui debarque dans un mini village. Disparait derriere une barriere en bois. On attend 5min, sous l’assaut des moustiques…avant qu’un grand pere ne vienne nous convier a boire le the. On nous emmene ensuite a dormir dans la chambre des ancetres… un vrai musee. Dedans un de ces vieux poeles Russes dans lesquels on cuit tout, et sur lequel les expeditions d’hiver viennent dormir et se rechauffer a tour de role. 9 personnes vivent encore au village, a la maniere de leurs Ancetres. Avant la guerre, c’etait autre chose, y’avait du monde partout.

C’est la periode des foins. La riviere se parseme des campeurs des taches collectives. Faucher, secher, secher tout ca sur de hautes perches prevues a cet effet. Ils sont venus en lodki, charges de leurs outils de bois, parfois d’une debroussailleuse ou d’un motoculteur. Coinces entre la riviere et la foret, ils travaillent leurs minuscules prairies sauvages. Ils reviendront en hiver, sur le fleuve gele, chercher de quoi nourrir leurs quelques animaux.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
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Guides par Valia

Quelque peu submerges par les nuages de mouches, taons et moustiques incessants, la proposition faite par Valia de tour en lodki sur la Petchora nous offre un nouveau souffle…

img_1385img_1405Valia nous montre la maniere avec laquelle elle se meut dans son monde de Foret Sauvage et de Riviere Changeante. Elle en connait tous les ressorts, mais surtout ne perd pas un instant a la contemplation inactive: apres nous avoir guide sur les traces de l’Ours et parmis les plantes a the, elle a file nous attendre sur sa barque, a pecher. 

img_1365Plus loin elle me lance: “dis a Christophe de preparer son appareil photo, on risque fort de tomber sur un Elan”. Et ca a pas loupe! A 300m peut-etre, elle l’a capte, elle a fonce vers lui, juste pour la photo… (un peu flou mais ca vaut mieux qu’une photo de la Ferme aux Elan, la premiere en son genre, a Yaksha…)

 

img_1418Puis on est alle boire le the sur un banc de galets. Soleil, au bord d’une eau si limpide (!!!), on se serait cru a la plage. Valia s’etend, rigole, fait semblant de faire la sieste, puis soudain se releve une idee en tete:” c’est toujours Tof qui fait les photos, il est jamais dessus, posez-vous la, avec la vue derriere, le feu de camp, le the, et moi je la prend!” On rigole. Elle s’est meme mise a faire des ricochets.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
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La richesse de l’Oural

img_1278img_1246Vous l’aurez compris, l’importance de cette foret est en premier lieu son etendue immense, ses interieurs vierges, la purete de l’eau qu’elle prodigue, sa “haute naturalite”, en quelque sorte, qui permet a de nombreuses especes de survivre la ou elles ont disparu par manque de bonne sante environnementale. 

Mais sa richesse se situe aussi dans le fait qu’elle reunit des especes europeennes et siberiennes ayant reussit a traverser la barriere des montagnes. Un exemple tres etudie: la marte (europeenne) a pu rencontrer la zibeline (siberienne) et le fruit de leur rencontre est un hybride nomme “Kidas” qui ne vit qu’ici. Cote arbres, voici les especes siberiennes que l’on retrouve:

aguille-abiesecorce-abiesLe sapin siberien, abies siberica, Pic’hta en russe

 

Le Meleze siberien, Larix siberica, Listvenitsa en russe (celui qui perd ses aiguilles comme un feuillu)

ecorce-meleze  img_0742  tronc-meleze

aiguilles-pins-siberie   pins-siberie3

Le Pin de siberie, Pinus siberica, “Kerd” en russe, il se differencie du Pin sylvestre par son ecorce sombre, ses aiguilles inserees par 5 (et non par 2), et par sa forme en foret… Les cones donnent les fameuses graines appellees “pignons”.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
13
2009
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Immertion Taiga

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Ambiance… Versant de mystere, frais et obscure… sapins, epiceas et melezes siberiens, denses et verts sombre, meme les bouleaux ont troque le blanc de leur peau avec un gris de mise pour vivre dans la penombre. Le sol est frais, les plantes claires et hautes. 3 gros oiseaux s’envolent du sol, se perchent et font silence. Silence. Seules les cimes haut perchees se permettent de murmurer. Je me sens toute petite, prete a rentrer sous terre, quand Iag-Mor le justicier des bois, apparaitra…

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img_1293img_1308Butte rocheuse… grimpette a pic sur mousses vertes, et quand la pierre est mise a decouvert, la ou des dizaines d’arbres ont ete mit a terre, deracines par l’ouragan du mois dernier, elle se revele blanche et angulaire. Dans un fouilli de troncs, de trous, et de racines, je cherche la fenetre ou la vue s’ouvrira, au-dela du vert des epiceas…

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Les voila donc, les montagnes de l’Oural… Cependant nous, on est pas alle jusque la. Il n’empeche qu’on vous ramene quelques photos, prises par Artiom Oulanov, lors d’une expedition jusqu’aux sources de la Petchora…

 

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100_1083Ces roches impressionnantes sont des reperes sacres pour le peuple Mansi qui vivait jadis sur ces terres immenses. Chasseurs, pecheurs, cueilleurs, mais surtout eleveurs de Rennes, ils venaient faire paitre leurs grands troupeaux dans la Taiga ou le lichen qui les nourrit pousse en abondance. Fin des annees 20, un conflit les ont oppose avec les partisants de la creation du Zapoviednik. Les Mansis ont fini par etre chasses de leurs terres, pour que la reserve voit le jour (1931), et puisse “proteger des especes animales et vegetales” deja en voie de disparition a l’epoque.  De ce peuple il ne reste quasi personne dans la region. Ils vivent maintenant plus au nord, de l’autre cote des montagnes. A Yaksha seule une vieille “Babouchka” doit se rappeller encore de son peuple… Elle s’est mariee avec un homme du zapoviednik, et a passe toute sa vie dans le 4eme kordon, a Chejim… Quand elle a su que nous allions par la-bas, son visage s’est illumine. Dans les annees 30 les kordons representaient de veritables villages. 50 maisons a Chaitanovka, une epicerie, des gens et des animaux partout. A Sobinskaia, le 2eme kordon, parmis les 3-4 maisons de bois, une seule est habitee. A l’approche de l’emplacement, une succession de prairies abandonnees (mais pas moins “angeliques”) rappellent l’activite importante de jadis. Nikolai est seul a Sobinskaia. Accroche au mur ensoleille, des poissons eventres sechent. Quand on passe la 2eme porte, on decouvre une fourrure d’Ours enorme, avec les griffes, les pates et la tete. Un eventail de Coq de Bruyere. Une carte geographique de la Russie, des piles de boites a the, des piles dechargees alignees sur le rebord du poele central, des photos, des images publicitaires dont 3 representent a differentes echelles la meme voiture 4×4 dont il doit surement rever de temps en temps…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
12
2009
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Chaitanovka, chez Boris et Valia.

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C’est Boris qui est venu nous chercher avec sa barque, au village de Oust-Ounia. Notre gaillard est bavard, il en debite des fleuves de choses interessantes aux quelles je ne comprend rien (son accent si particulier sans doutes…) Nous voila donc embarques pour 5h de lodki (60km), de plus en plus loin dans la Nature Sauvage. La riviere charrie des troncs de bois mort, le courant file fort, avec toute l’eau qu’il a plu la nuit passee. On retrouve avec tendresse un peu de Caillasse dans le paysage… L’oural et ses montagnes aussi se rapprochent…

img_1469Pause au 1er “kordon” de Paloy. Accueillis par un Alexei barbu, maigre et trapu. Le regard brillant. Un ours des foret, un type solitaire, trop heureux de voir du monde, mais sans mots pour dire, alors il fait: pose sur la table du pain frais-maison, du poisson cru seche, bidouille un momment dans la cuisine exterieure, revient avec des pates assaisonnees, y retourne, nous apporte cette fois du poisson frit venant tout droit de la Petchora. Il dit rien mais il est la. Boris lui parle, parle, parle… Ce doit etre sa maniere a lui de se rechauffer.img_1356

Chez lui, Valia nous attend pour le meme genre de tablee quoiqu’encore plus abondemment servie. Nous qui avions peur de manquer de bouffe… Les “kordons” sont ravitailles une fois par an, lorsque les crues du printemps permettent a un bateau enorme de remonter la riviere charge de tout le necessaire. Ils ne semblent manquer de rien. La crise? Elle n’arrive pas jusque la!! Elle ne change rien a leur vie, et ils en rigolent bien, tient! img_1035Autonomie, voila le maitre mot. Le jardin apporte des legumes dont ils font des concerves, la foret des champignons et des baies (sur une peripherie autorisee de 2km), la riviere du poisson (on goutera souvent le “C’harius”, qui ne supporte que les eaux tres propres) et du gibier quand on s’aventure a chasser de l’autre cote, hors du Zapoviednik. On goutera de la viande d’Elan (parfois servie crue et en fines tranches congelees), vraiment tendre et goutue.

img_1039Leur travail: accueillir les expeditions scientifiques, ou les forestiers en voyage le long de la Petchora (comme 2 d’entre eux que l’on rencontrera, partis pour 3 jours de navigation jusqu’aux sources de la Petchora, aux confins du Zapoviednik et de la Rep. des Komis, pour y chasser d’eventuels braconniers), mais aussi faire des releves botaniques reguliers. Moi je remarquerai juste que les marochkas sont pas encore mures, alors qu’a Yaksha deja elles commencaient a rougir…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
12
2009
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Logistique pour nouvelle expedition…

bouffe-expe

La prochaine expedition prend des allures de grande aventure, parce qu’il faut tout prevoir. On doit donc apprendre la logistique. Lioussa nous fait un petit cours la-dessus: repartir notre nourriture dans des sachets, un par jour, et s’y tenir. Secher le pain pour le mois qui vient, quand ca dure longtemps. La situation est exigeante: manquer de rien sans qu’il y ait trop (un peu comme en velo), parce qu’evidemment on porte tout sur notre dos. Tout acheter a l’avance, en quantite et variete adaptee. Penser au petit materiel indispensable pour les conditions a venir. PQ et produit anti-moustique, par exemple, a ne pas oublier.

Bon, nous, on part que pour 7 jours, mais ca devient excitant: cette fois on s’enfonce encore plus profond au bout du monde, dans la foret, en plein Grand Zapoviednik, a 200km de la sur la riviere Petchora. Ca emoustille les autres autour de nous. Lioussa surtout. Elle sait ou on se rend, elle est heureuse pour nous… on imagine alors a quoi s’attendre.

4 relais appelles “kordon” se tiennent sur les bords de la Petchora. Y vivent a l’annee des “employes” du Zapoviednik. C’est dans l’un de ces kordons que nous nous rendons, celui qui porte le si joli nom de Chaitanovka.

Cote logistique, on doit aussi penser a acheter 100l d’essence pour la “lodki” qui nous menera a bon port. Le reste est prit en charge par nos amis de Komsomolsk…img_1006

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Trucs de saison |
août
12
2009
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Lioudmila et le Feu

Et au fait, Lioudmila, elle fait quoi?img_0802

img_0949Entomologiste (specialiste des insectes), Lioudmila collecte les petits coleopteres la ou des feux naturels sont passes, il y a 5, 10 ou 20 ans. Certains de ces insectes sont dependant des feux, et disparaissent des forets ou les feux sont evites, comme en Scandinavie par exemple. Meme au sein du Zapoviednik, les forestiers sont charges de surveiller les feux et de les arreter des qu’ils surviennent. Mais tous savent bien que ca ne sert a rien. Les feux font partie des processus naturels et permettent au sous-bois de se regenerer. Les Pins en particulier ont img_0734besoin des feux pour que de nouvelles graines germent. D’autre part, les marais ne sont jamais tres loin pour stopper l’avancee des incendies, et ils constituent des refuges surs pour les especes en fuite.

En plus de tout ca, les sculptures brulees qui jonchent la foret lui rajoutent un air magique et bien vivant… Alors, quoi?! Encore une fois laissons faire, la vie est si parfaite!

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Merci a Lioussa de nous avoir guide dans ce monde argente, de nous avoir explique, et plus tard, de nous avoir offert sa voix lors d’une jolie soiree… On quitte donc Goucinoye qui nous revele enfin ses couleurs sous un soleil tant attendu.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
12
2009
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Ambiance…

Moelleux de sphaignes fraiches…img_0812

img_0895img_0813… on dirait des etoiles vertes en couche epaisse, dont l’arome indescriptible suggere une purete cristalline. L’eau qui s’en degage submerge mes pieds, les energise, ils n’ont jamais ete aussi heureux que lors de ces bains moelleux. Et dans ce vert qui respire, de temps en temps, un nuage rouge, j’y plonge mon nez pour mieux y voir, emergent alors de cette dense canopee des droseras a peine nees, et les “klioukvas” de l’annee passee, bien concervees dans cette mousse sterile protectrice.

D’ailleurs saviez-vous que les Russes, pendant la guerre, ont utilise la sphaigne en guise de compresses. Sterile et absorbante un max, la Russie en regorge!! On la fait aussi secher  pour l’utiliser comme joint dans la construction des maisons en rondin.

img_0742Non, non, rien a voir avec la sphaigne, mais le vert etoile de ces jeunes pousses de meleze (espece siberienne ayant traverse l’Oural) en rappelle la fraicheur…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |

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