août
13
2009
0

Immertion Taiga

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Ambiance… Versant de mystere, frais et obscure… sapins, epiceas et melezes siberiens, denses et verts sombre, meme les bouleaux ont troque le blanc de leur peau avec un gris de mise pour vivre dans la penombre. Le sol est frais, les plantes claires et hautes. 3 gros oiseaux s’envolent du sol, se perchent et font silence. Silence. Seules les cimes haut perchees se permettent de murmurer. Je me sens toute petite, prete a rentrer sous terre, quand Iag-Mor le justicier des bois, apparaitra…

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img_1293img_1308Butte rocheuse… grimpette a pic sur mousses vertes, et quand la pierre est mise a decouvert, la ou des dizaines d’arbres ont ete mit a terre, deracines par l’ouragan du mois dernier, elle se revele blanche et angulaire. Dans un fouilli de troncs, de trous, et de racines, je cherche la fenetre ou la vue s’ouvrira, au-dela du vert des epiceas…

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Les voila donc, les montagnes de l’Oural… Cependant nous, on est pas alle jusque la. Il n’empeche qu’on vous ramene quelques photos, prises par Artiom Oulanov, lors d’une expedition jusqu’aux sources de la Petchora…

 

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100_1083Ces roches impressionnantes sont des reperes sacres pour le peuple Mansi qui vivait jadis sur ces terres immenses. Chasseurs, pecheurs, cueilleurs, mais surtout eleveurs de Rennes, ils venaient faire paitre leurs grands troupeaux dans la Taiga ou le lichen qui les nourrit pousse en abondance. Fin des annees 20, un conflit les ont oppose avec les partisants de la creation du Zapoviednik. Les Mansis ont fini par etre chasses de leurs terres, pour que la reserve voit le jour (1931), et puisse “proteger des especes animales et vegetales” deja en voie de disparition a l’epoque.  De ce peuple il ne reste quasi personne dans la region. Ils vivent maintenant plus au nord, de l’autre cote des montagnes. A Yaksha seule une vieille “Babouchka” doit se rappeller encore de son peuple… Elle s’est mariee avec un homme du zapoviednik, et a passe toute sa vie dans le 4eme kordon, a Chejim… Quand elle a su que nous allions par la-bas, son visage s’est illumine. Dans les annees 30 les kordons representaient de veritables villages. 50 maisons a Chaitanovka, une epicerie, des gens et des animaux partout. A Sobinskaia, le 2eme kordon, parmis les 3-4 maisons de bois, une seule est habitee. A l’approche de l’emplacement, une succession de prairies abandonnees (mais pas moins “angeliques”) rappellent l’activite importante de jadis. Nikolai est seul a Sobinskaia. Accroche au mur ensoleille, des poissons eventres sechent. Quand on passe la 2eme porte, on decouvre une fourrure d’Ours enorme, avec les griffes, les pates et la tete. Un eventail de Coq de Bruyere. Une carte geographique de la Russie, des piles de boites a the, des piles dechargees alignees sur le rebord du poele central, des photos, des images publicitaires dont 3 representent a differentes echelles la meme voiture 4×4 dont il doit surement rever de temps en temps…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
12
2009
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Chaitanovka, chez Boris et Valia.

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C’est Boris qui est venu nous chercher avec sa barque, au village de Oust-Ounia. Notre gaillard est bavard, il en debite des fleuves de choses interessantes aux quelles je ne comprend rien (son accent si particulier sans doutes…) Nous voila donc embarques pour 5h de lodki (60km), de plus en plus loin dans la Nature Sauvage. La riviere charrie des troncs de bois mort, le courant file fort, avec toute l’eau qu’il a plu la nuit passee. On retrouve avec tendresse un peu de Caillasse dans le paysage… L’oural et ses montagnes aussi se rapprochent…

img_1469Pause au 1er “kordon” de Paloy. Accueillis par un Alexei barbu, maigre et trapu. Le regard brillant. Un ours des foret, un type solitaire, trop heureux de voir du monde, mais sans mots pour dire, alors il fait: pose sur la table du pain frais-maison, du poisson cru seche, bidouille un momment dans la cuisine exterieure, revient avec des pates assaisonnees, y retourne, nous apporte cette fois du poisson frit venant tout droit de la Petchora. Il dit rien mais il est la. Boris lui parle, parle, parle… Ce doit etre sa maniere a lui de se rechauffer.img_1356

Chez lui, Valia nous attend pour le meme genre de tablee quoiqu’encore plus abondemment servie. Nous qui avions peur de manquer de bouffe… Les “kordons” sont ravitailles une fois par an, lorsque les crues du printemps permettent a un bateau enorme de remonter la riviere charge de tout le necessaire. Ils ne semblent manquer de rien. La crise? Elle n’arrive pas jusque la!! Elle ne change rien a leur vie, et ils en rigolent bien, tient! img_1035Autonomie, voila le maitre mot. Le jardin apporte des legumes dont ils font des concerves, la foret des champignons et des baies (sur une peripherie autorisee de 2km), la riviere du poisson (on goutera souvent le “C’harius”, qui ne supporte que les eaux tres propres) et du gibier quand on s’aventure a chasser de l’autre cote, hors du Zapoviednik. On goutera de la viande d’Elan (parfois servie crue et en fines tranches congelees), vraiment tendre et goutue.

img_1039Leur travail: accueillir les expeditions scientifiques, ou les forestiers en voyage le long de la Petchora (comme 2 d’entre eux que l’on rencontrera, partis pour 3 jours de navigation jusqu’aux sources de la Petchora, aux confins du Zapoviednik et de la Rep. des Komis, pour y chasser d’eventuels braconniers), mais aussi faire des releves botaniques reguliers. Moi je remarquerai juste que les marochkas sont pas encore mures, alors qu’a Yaksha deja elles commencaient a rougir…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
12
2009
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Logistique pour nouvelle expedition…

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La prochaine expedition prend des allures de grande aventure, parce qu’il faut tout prevoir. On doit donc apprendre la logistique. Lioussa nous fait un petit cours la-dessus: repartir notre nourriture dans des sachets, un par jour, et s’y tenir. Secher le pain pour le mois qui vient, quand ca dure longtemps. La situation est exigeante: manquer de rien sans qu’il y ait trop (un peu comme en velo), parce qu’evidemment on porte tout sur notre dos. Tout acheter a l’avance, en quantite et variete adaptee. Penser au petit materiel indispensable pour les conditions a venir. PQ et produit anti-moustique, par exemple, a ne pas oublier.

Bon, nous, on part que pour 7 jours, mais ca devient excitant: cette fois on s’enfonce encore plus profond au bout du monde, dans la foret, en plein Grand Zapoviednik, a 200km de la sur la riviere Petchora. Ca emoustille les autres autour de nous. Lioussa surtout. Elle sait ou on se rend, elle est heureuse pour nous… on imagine alors a quoi s’attendre.

4 relais appelles “kordon” se tiennent sur les bords de la Petchora. Y vivent a l’annee des “employes” du Zapoviednik. C’est dans l’un de ces kordons que nous nous rendons, celui qui porte le si joli nom de Chaitanovka.

Cote logistique, on doit aussi penser a acheter 100l d’essence pour la “lodki” qui nous menera a bon port. Le reste est prit en charge par nos amis de Komsomolsk…img_1006

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Trucs de saison |
août
12
2009
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Lioudmila et le Feu

Et au fait, Lioudmila, elle fait quoi?img_0802

img_0949Entomologiste (specialiste des insectes), Lioudmila collecte les petits coleopteres la ou des feux naturels sont passes, il y a 5, 10 ou 20 ans. Certains de ces insectes sont dependant des feux, et disparaissent des forets ou les feux sont evites, comme en Scandinavie par exemple. Meme au sein du Zapoviednik, les forestiers sont charges de surveiller les feux et de les arreter des qu’ils surviennent. Mais tous savent bien que ca ne sert a rien. Les feux font partie des processus naturels et permettent au sous-bois de se regenerer. Les Pins en particulier ont img_0734besoin des feux pour que de nouvelles graines germent. D’autre part, les marais ne sont jamais tres loin pour stopper l’avancee des incendies, et ils constituent des refuges surs pour les especes en fuite.

En plus de tout ca, les sculptures brulees qui jonchent la foret lui rajoutent un air magique et bien vivant… Alors, quoi?! Encore une fois laissons faire, la vie est si parfaite!

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Merci a Lioussa de nous avoir guide dans ce monde argente, de nous avoir explique, et plus tard, de nous avoir offert sa voix lors d’une jolie soiree… On quitte donc Goucinoye qui nous revele enfin ses couleurs sous un soleil tant attendu.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
12
2009
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Ambiance…

Moelleux de sphaignes fraiches…img_0812

img_0895img_0813… on dirait des etoiles vertes en couche epaisse, dont l’arome indescriptible suggere une purete cristalline. L’eau qui s’en degage submerge mes pieds, les energise, ils n’ont jamais ete aussi heureux que lors de ces bains moelleux. Et dans ce vert qui respire, de temps en temps, un nuage rouge, j’y plonge mon nez pour mieux y voir, emergent alors de cette dense canopee des droseras a peine nees, et les “klioukvas” de l’annee passee, bien concervees dans cette mousse sterile protectrice.

D’ailleurs saviez-vous que les Russes, pendant la guerre, ont utilise la sphaigne en guise de compresses. Sterile et absorbante un max, la Russie en regorge!! On la fait aussi secher  pour l’utiliser comme joint dans la construction des maisons en rondin.

img_0742Non, non, rien a voir avec la sphaigne, mais le vert etoile de ces jeunes pousses de meleze (espece siberienne ayant traverse l’Oural) en rappelle la fraicheur…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
12
2009
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Quand la Taiga du milieu se reveille

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Debut juillet de froid et de grisaille, c’est tout juste le printemps dans les sous-bois humides…

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Mais si le soleil ne filtre pas a travers les branche, on le retrouve au ras du sol, forme par les fourmillieres, dont les rayons sont traces par les machoires de certaines ouvrieres-pionnieres, qui font comme nos bucherons de hier: cleaner le passage pour ceux qui suivront. Faut dire que la couche de lichens arborescents est bien epaisse …

img_0751img_0676…la foret en est couverte, et permet meme aux ours de marcher en silence, tant qu’elle ne se gorge pas trop d’eau… tapis d’argent et tetes rouges des Cocciferas, associe au Noir intense des souches de Pin brule… rouge trompeur des ecorces tombees, trompeuses parce que l’oeil cherche la tache brune d’une autre sorte de “tetes rouges”, ceux que meme gorges d’eau on ne peut pas s’empecher d’etre content d’en trouver et de les ramasser…

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Avec Lioussa on en apprend un tas. Par exemple: comment facilement attrapper un Coq de Bruyere? Il faut attendre la periode ou il se met a chanter. Il crie si fort qu’il n’entend plus rien autour de lui, on peut alors l’approcher a 2m sans qu’il ne s’en appercoive!!

2 autres observations fort intrigantes se sont trouvees sur mon chemin: des crottes d’Ours pleines de baies rouges; et dans le marais, 2-3 baies rouges, vieilles et solitaires. Je me suis donc demande: 1-que peut bien manger un Ours apres son hivernage, quand il a les crocs et que la foret ne porte pas encore ses fruits? 2- ces 3 “bruznikas” sont-elles en retard ou en avance?

J’ai donc appri que les “klioukvas” et les “bruznikas” sont des baies pleines de concervateur naturel et qu’elles persistent d’une annee sur l’autre! Elles survivent a l’hiver, survivent au printemps, jusqu’a ce que de nouvelles fleurs apparaissent… ou jusqu’a ce qu’un Ours affamme ne les mange pour dejeuner. Effectivement, apres l’hiver, ils mangeraient n’importe quoi: racines (on peut voir les endroits ou ils ont gratte le sol), oeufs de fourmis (on peut voir les fourmillieres detruites apres leur passage), larves de toutes sortes, et baies rouges a peine decongelees.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Trucs de saison |
août
12
2009
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Izba Goucinoye, le repos des p’tits guerriers

img_0618A peine le temps d’adapter notre equipement velo pour un equipement rando, une “lodki” nous emporte quelques kilometres en amont de la Petchora. Naviguer sur un fleuve n’est pas si facile, il faut en connaitre tous les bancs de sable caches, tous les courants et les detours qui evitent de rester coince. Mais avec Lioussa a la proue et Tioma a la barre, on a fini par debarquer la ou un chemin s’enfonce en pleine foret…

img_0619img_0626Le role des forestiers dans cette histoire, c’est de faciliter un maximum l’avancee scientifique… Jema a la tronconneuse, Tioma a la machette, ils avancent tous les 2 loin devant et jouent de leurs instruments quand les obstacles se presentent. Ils ont trace jusqu’a l’Izba, a 3km de la, fendu le bois, allume le feu et direct accroche la bouilloire img_0630img_0933ala cremaillere. Leur boulot c’est aussi d’entretenir ce genre d’endroit ou les scientifiaues peuvent faire des pauses lors de leurs expeditions.

 

Tout est la: cabane en rondin, table, poele et grande banquette dortoir recouverte de peaux d’Elan et de Renne. Un pochon de img_0941pates pend au plafond, pour les eventuels rescapes mouilles et affammes. En face un immense marais aux odeurs fraiches comme j’adore, et tout autour, la Taiga de Pins et de Lichens argentes. Y’a plus qu’a s’y perdre pour se laisser inonder par l’energie du lieu.

Mais la grisaille du dehors et la chaleur de l’Izba nous font rentrer a l’interieur… regarder un instant tout ce voyage qui nous a mene jusqu’ici… Ici est un but, une des sources de notre energie. Ici un souffle, une inspiration pour pouvoir continuer. Ici une des perles de notre vie…

Alors, en attendant l’exploration de demain, Lioussa nous berce de belles histoires…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
12
2009
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Yaksha, cote Zapoviednik

 

passeur-yakshaimg_1570Au bout du monde et de la piste boueuse, il y a de nouveau la Petchora. 5minutes a decouvert et le passeur se pointe, pour vous faire traverser la derniere frontiere…

De l’autre cote un autre monde, le village ancien de Yaksha, gardien du Zapoviednik, gardien de sa rive protegee…Le contraste avec le village d’en face est tranchant. Ce dernier a ete construit dans les annees 30, suite a l’explosion de l’activite forestiere dans la region. Des gens des pays Baltes ou Caucasiens y sont venus travailler, des Bielorusses, des Ukrainiens, etc… Mais aujourd’hui les batiments vetustes sont pour la moitie abandonnes. Tout a ete coupe et il faut attendre 150 ans pour que la foret repousse. L’economie locale termine de s’epuiser… et le monde moderne semble avoir oublie les centaines de personnes qui vivent encore la.

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img_1573img_1585Cote Zapoviednik, les tas de bois sont ronds, les maisons respirent la vie sans mal. Pratiquement tout le monde travaille dans le zapoviednik, subventionne par l’Etat. Administrateurs, Forestiers, Scientifiques, Passeur, Bibliothequaire, Responsable du Musee, … Ici pas de route ni de voiture, et derriere les toits s’etend la Foret Sauvage…

Nous sommes accueillis par Andrei-Griegoritch, vice-directeur mais aussi zoologue moscovite specialiste des Rennes, et bien content de s’etre carapate dans la nature (avec une vraie gueule du trapeur des grands froids). Son moteur ronronne, sa barque file tranquille, et sur la berge son chien-loup lui saute dans les bras, gaga. Tout content d’avoir l’occasion de pratiquer son Anglais, il nous raconte la fameuse expedition en bateau-brise-glace, qui avait parcourue toute la mer de Barentz et de Kara, jusqu’au pays des Tchouktches, la-bas tout a l’Est, et ou il avait du se mettre a l’anglais, pour cause de passagers finlandais, suedois, allemands et canadiens.

Il nous presente a Lioudmila, jeune femme intrepide et dynamique, qui nous embarquera sans attendre vers les profondeurs de la Taiga. Propulsion immediate. img_0588

Ecrit par admin_kernunos in: Komis |
août
11
2009
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Chansons pour la Petchora…

chez-kiemRecuperes froids et mouilles, par Kiem le directeur du district forestier… Lui et Natacha sauront nous rechauffer, a coup de bania, de vodka, elle-meme epicee de pommes de pins mises a tremper, qui nous feront chanter et meme pleurer, a la beaute de la Petchora, si pure, si claire, aux bords de laquelle nous voila enfin arrives…

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p10001211p1000113Komsomolsk-na-Petchore… Un de ces villages qui gardent le souvenir de l’epoque sovietique, quand la foresterie fleurissait, les kolkhozes tournaient rond, et que meme perdus au fin fond d’un monde, y’en avait du monde a bien vivre…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Sons |
août
11
2009
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Villages Komis

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Puis le gouderon disparait. Encore un pas vers l’univers des forets immenses. Une voie surtout, vers les villages les plus retires, qui s’egrenent le long de la riviere. Tant que la piste sera reine, sur quelques 150km, nous nous sentirons vraiment dans un autre monde, celui des Komis, et les rencontres nous le feront bien sentir. “Evidemment qu’on parle tous Komi, ici!”

“Puzla? encore 90km, mais plus personne ne vit la-bas!” C’est pourtant la que le directeur d’une entreprise forestiere nous attendait. Sur notre carte pourtant, c’etait marque 40km. La piste s’enfonce en foret, et nous avec, une foret toute jeune, et une piste bien dammee par les lourds camions a y passer. Le trace de notre carte n’est plus d’actualite: la piste principale, au gre des parcelles a exploiter, au gre des itineraires forestiers, a ete mieux amenagee ailleurs.

villagechris-bagnaOn ne pensait pas y arriver ce soir. Mais en route on croise le second directeur de la meme usine. Il veut absolument nous aider. Il nous assure qu’a Puzla, une chambre, une bouffe et un Bania nous attendent. Encore bien 50km. Mais  on les a bouffes avec en tete le repos final, le confort et la detente qu’on a pas sous une tente… p1000072

Nous voila donc introduits dans l’entreprise Komiliessbuisiness. 150 personnes y travaillent. Coupe, transport, logistique, scierie, replantation,etc… L’entreprise est quasiement la seule source d’argent pour la grande majorite des gens de la region. Les 2 directeurs sont eux aussi originaires du village. Ils se connaissent tous, et semblent travailler de concert pour que l’entreprise de cette grande famille Komie, subviennent aux besoins de tous.

img_0562cabane-chasseIgor, le responsable FSC de l’entreprise, nous emmene en foret. Apres la visite rapide des parcelles replantees, on va voir si les “tetes rouges” sont de sortie (les 1er champignons de la saison). Mais Igor nous mene surtout sur la piste d’un chasseur… on y decouvre ses pieges et ses collets vieux de l’automne dernier, et sa cabane de saison. Il nous explique des trucs qu’on aimerait trop comprendre. En tous cas, le chasseur est une espece territoriale. Chacun a sa zone, et ils passent souvent plusieurs mois, a l’automne, en pleine foret, y recolter des tonnes de champignons (qui seront ensuite seches), des baies et du gibier. Les Komis de Puzla nous enseignent donc que leur peuple a toujours vecu DE la foret. L’usage traditionnel reste une part importante de leur vie, mais ils se sont adaptes aux conditions commerciales modernes pour rester maitres, en quelque sorte, de leur patrimoine forestier. Puissent-ils savoir le gerer sans l’epuiser. En tous cas, ils en connaissent des coins merveilleux, mais ils se trouvaient encore trop eloignes pour que nous puissions y aller.

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
août
11
2009
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Suite de l’Histoire Komie

equipe-sylvertaigayouri-aide Ce matin la notre equipe de Silver Taiga repart au combat (tenter d’influencer un responsable forestier d’adopter une autre forme de gestion…) et nous, le coeur battant, on leur annonce notre changement de cap. De son cote, Youri a prit 2h pour appeller tous ses amis, qu’ils nous aident sur notre route. Sa propre fille nous attendra a Yaksha.

La route reprend vers l’Est, le coeur content et tout vibrant face a des paysages de plus en plus vivants et grandioses… Quand on bifurque vers le village d’Oulianov, la route descend soudain. On peut voir alors l’etendue immense de la taiga, loin, loin au-dela… Puis au fond la vue s’ouvre sur la riviere bleue Vichiera… Le vert de la prairie, le jaune des fleurs aquatiques, le bleu du ciel, le scintillement de l’eau… et paf! perche sur la colline, le monastere avec ses 3 clochers en bulle. On nous dit d’y aller demander l’hospitalite. On ne s’est pas fait pries.

img_0454img_0451 Apres un petit arrangement standard (epaules et tete couverte), le pere Afanatiev nous guide dans les couloirs et les escaliers en colimacon… Chemins obscures vers la lumiere, voila qui ressemble fort a ce que nous vivons, a cette route que nous avons prise en suivant notre intuition, vers ce tresor sauvage et naturel, la-bas si eloigne,

 

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au-dela d’un chemin secret qu’il va nous falloir trouver. Le pere nous fait grimper tout en haut. Il sonne les cloches pour nous, pour les hotes de ce soir, avec un sourire beat d’illumine.

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
juil
25
2009
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Les Revenants du Lointain…

Salut a tous!! On commencait vraiment a s’inquieter pour vous, (!!!)  et a se dire qu’il etait grand temps de rejoindre la “civilisation” pour vous envoyer quelques nouvelles rassurantes…

Non, on ne s’est pas fait manger par les Ours (ici ils sont gentils), par contre on a largement offert notre sang et notre sueur a la faune de la Taiga.

Oui, on est alle jusqu’au bout de ce monde Komi, la ou le bitume s’arrete, la ou la piste devient riviere, la ou on troque sa voiture pour une “lodki” (petite barque effilee), la ou la riviere nous mene sur des kilometre jusqu’a une maison isolee, perdue en pleine Taiga Vierge.

On a donc eu la chance d’etre aides de toutes part, de voir les portes du Zapoviednik s’ouvrir, de passer 5 jours dans la premiere petites reserve de Yakcha, puis 5 autres dans une de ces maisons isolees sur la riviere Petchora, puis encore 5 jours au village de Yakcha pour se preparer a l’ultime expedition, la plus forte, la plus folle, la plus extreme (celle de laquelle on vient de sortir, et pas indemnes…).

Il s’agissait de reprendre la route, vers le Sud, sans faire demi-tour, sans faire ce grand detour de 1200km pour atteindre la ville de Perm. Pour cela, un chemin possible, que tous nous ont fortement deconseilles, et meme certains se sont emportes en nous affirmant l’impossibilite de l’affaire, qu’il nous faudrait porter les velos, se battre contre des ours et des brigants, etc… D’autres (merci a eux) nous ont apporte les informations exactes indispensables: 33km extremement boueux, mais un type y est passe il y a peu de temps en tracteur. Cette ancienne route abandonnee relie les eaux qui se jettent au Nord (Rep. des Komis) et celles qui se jettent dans la Caspienne (Oblats de Perm). Un Espagnol en velo l’a empruntee l’annee derniere, alors pourquoi pas nous!!

3 jours de poussette, en pleine foret, et meme pire, a traverser des bourbiers interminables, avant d’atteindre un village, de l’autre cote. On se croyait sortis d’affaire, quand on est tombe sur un nouvel os: plus de pont pour la route la plus directe indiquee sur ma carte. La nouvelle alternative: 120km de piste en montagne dont 40km horribles. Pas le choix, on y va. On a finalement ete recuperes (pas beaux a voir… couverts de boue des pieds a la tete, au bord du craquage) par LE camion-corbeau qui ravitaille tout ce petit monde du bout du monde. En une journee de tape-cul inimaginable (quand on songe a ce qu’on a evite, grace a lui… sans lui on serait morts!!!), on a fait un bond de 400km. On est maintenant a 30km de Perm.

Petite pause. Prendre un peu de recul. Preparer les photos pour vous donner des nouvelles un peu plus imagees… On va pouvoir reprendre la route, celle avec du gouderon. On sent bien qu’on revient de loin, on en est encore tout bouleverses. Ici, c’est un autre monde, montagneux, et riche en minerais, industries, chaleur (la nature est beaucoup plus avancee que dans les Komis: les gens vendent deja des myrtilles et des Marochkas mures sur le bord de la route).

Aller, a bientot pour les images!

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis, Russie |
juin
28
2009
2

Zapoviednik, on te trouvera!

 

Bonjour a tous petits Bretons!

Comme on dit en langue Komie: “Tcheuleum” (Salut)

Message aux enfants, avant les grandes vacances d’ete…

D’abord nous voulons vous remercier pour les messages que vous nous envoyez, que ce soit sur le Livre d’or ou sur notre boite a mails, nous les recevons bien, et c’est pour nous a chaque fois tres encourageant d’avoir de vos nouvelles, et de partager vos activites autour de la Nature.

La graine de Lichi nous porte chance (elle voyage toujours avec nous!), les dessins que vous nous avez offert passent sous les yeux des Russes, et certains petits objets, comme les harmonicas, sonnent toujours en foret.

Il y a quelques jours, nous avons tout de meme decide de continuer notre route vers le Nord, vers notre grand reve de decouvrir la Grande Reserve de Taiga Vierge qui se trouve a l’extreme Est du pays des Komis. Cette reserve (en Russe on dit Zapoviednik”) se trouve dans les Montagnes de l’Oural, qui est la frontiere naturelle entre l’Europe et l’Asie (ou la Siberie, qui est la partie Asiatique de la Russie). La foret Vierge qui s’y trouve recouvre une zone grande comme la Belgique!!! La particularite de cette Taiga-la, c’est de reunir des especes Europeennes et Siberiennes.

Plusieurs personnes connaissant tres bien la region ont tente de nous dissuader d’aller la-bas en velo. Parait-il que les routes y sont trop dures, et que c’est trop loin pour nous, compte-tenu du peu de temps que nos visas nous reservent en Russie. Nous avons failli suivre ces conseils, mais au dernier moment, nous avons change d’avis: si nous n’essayons pas au moins d’atteindre cette immense Taiga Vierge, c’est comme si nous abandonnions notre but principal, et nous n’aurions pas pu etre satisfait de nous par la suite.

Quand nos amis de Syktyvkar ont appri cela, ils se sont dit que nous etions vraiment tetus et decides a y aller. Ils nous ont donne tous leurs conseils pour parvenir a notre but: ou se rendre exactement, quelle route emprunter, ou trouver les autorisations pour penetrer dans la reserve, qui est normalement fermee au public.

Depuis 3 jours que nous avons reprit la route vers le Nord-Est, vers la reserve des rivieres Petchora-Ilitch, nous avons l’impression de reellement rencontrer le peuple Komi, sa langue, ses habitudes de chasseurs, de pecheurs et de cueilleurs. Ces gens vivent depuis des siecles en lien avec la foret. Le mois de juin est cependant le pire mois pour les moustiques, et ici, l’ete est si court que tout le monde se met au travail pour faire pousser des patates et des oignons, et pour reparer les maisons, avant que l’hiver n’arrive. A l’automne, beaucoup s’en vont en pleine foret passer quelques semaines dans des cabanes de chasse (appellees Izbas) pour y recolter des baies et des champignons. Les champignons sont seches et vendus. Les baies concervees en confitures ou en jus. On a meme goute une sorte de cafe fait avec un champignon qui pousse sur le bouleau. En foret on nous montre souvent les traces que laissent les Ours lorsqu’ils cherchent des racines a manger.”Hommes et Ours vivent ensemble” nous a dit Alexei.

Ici nous sommes accueillis et aides comme des rois, encore plus qu’ailleurs en Russie. Les gens voient tres rarement des voyageurs de notre sorte! Nous beneficions regulierement de leur tradition des Saunas. Apres une bonne journee de pedalage, les bienfaits du sauna ne sont pas negligeables! Beaucoup de gens nous abordent en nous disant “Bonjour Monsieur, Bonjour Madame”! Ici, tout le monde parle Komi et Russe, mais tous ont apprit a l’ecole quelques bases de Francais, d’Allemand et d’Anglais.

Dans quelques jours nous serons aux portes de la grande reserve. Mais notre route nous mene deja a travers une foret immense qui ne cesse que pour laisser passer de magnifiques rivieres ou se nichent les villages Komis, fait de bois et de toles.

En ce qui concerne l’echange avec une ecole Komie, nous verrons donc plus tard, apres vos grandes vacances…

Profitez-bien de l’ete! Explorez bien votre monde! Ramenez-nous tout plein d’histoires de vos aventures!

A bientot!

Marilia et Christophe.

Ecrit par Asso Kernunos in: Ecoles, Europe russe, Komis |
juin
23
2009
0

Mousses, Lichens et Champignons

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La richesse des Forets des Komis, c’est qu’une foule d’especes rares de mousses, lichens et champignons sont encore monnaie courante, alors qu’elles ont pratiquement disparu des Taigas Scandinaves et de la region de Saint-Petersbourg, ou les coupes ont presque tout rase. Dans les Komis, la surface de forets intactes est encore immense, mais si on ne fait rien pour concerver l’equilibre des processus qui y ont lieu, on peut penser que bientot, ces especes rares seront ici aussi confinees a quelques ilots proteges ou se presseront les scientifiques du monde entier…

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Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |
juin
23
2009
0

A la source… un marais

Vivre en foret dans la region n’est pas une chose facile. Les anciens villages traditionnels Komis ont plutot opte pour des situations de confort: sur des buttes, le long des grandes rivieres, comme ici le village de Griva, sur la Sissola.

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Les villages que l’on trouve perdus au fond des bois ont ete construit il y a peu (60 a 50 ans) dans l’unique but d’y loger les familles de forestiers. Apres avoir exploite les forets aux alentours, il a fallu construire des routes pour atteindre de nouvelles forets vierges, telle celle que l’on a tente d’explore, dans la region de Koygarodak.

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Si cette foret est aujourd’hui intacte, c’est parcequ’elle se cache loin des grands cours d’eau… Elle se situe donc dans la region du partage des eaux. Certaines de ses rivieres rejoignent la mer de Kara, tout au Nrod. Les autres vont vers le Sud, pour atteidre la mer Caspienne. Mais de quelles sources vient toute cette eau???

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Tel etait le but de notre expedition: un immense marais couvert de Sphaignes. Ca sent bon, c’est sauvage, des echassiers crient dans les airs, la Taiga nous entoure de son univers sombre…

Ecrit par Asso Kernunos in: Komis |

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