Immertion Taiga
Ambiance… Versant de mystere, frais et obscure… sapins, epiceas et melezes siberiens, denses et verts sombre, meme les bouleaux ont troque le blanc de leur peau avec un gris de mise pour vivre dans la penombre. Le sol est frais, les plantes claires et hautes. 3 gros oiseaux s’envolent du sol, se perchent et font silence. Silence. Seules les cimes haut perchees se permettent de murmurer. Je me sens toute petite, prete a rentrer sous terre, quand Iag-Mor le justicier des bois, apparaitra…
Butte rocheuse… grimpette a pic sur mousses vertes, et quand la pierre est mise a decouvert, la ou des dizaines d’arbres ont ete mit a terre, deracines par l’ouragan du mois dernier, elle se revele blanche et angulaire. Dans un fouilli de troncs, de trous, et de racines, je cherche la fenetre ou la vue s’ouvrira, au-dela du vert des epiceas…
Les voila donc, les montagnes de l’Oural… Cependant nous, on est pas alle jusque la. Il n’empeche qu’on vous ramene quelques photos, prises par Artiom Oulanov, lors d’une expedition jusqu’aux sources de la Petchora…
Ces roches impressionnantes sont des reperes sacres pour le peuple Mansi qui vivait jadis sur ces terres immenses. Chasseurs, pecheurs, cueilleurs, mais surtout eleveurs de Rennes, ils venaient faire paitre leurs grands troupeaux dans la Taiga ou le lichen qui les nourrit pousse en abondance. Fin des annees 20, un conflit les ont oppose avec les partisants de la creation du Zapoviednik. Les Mansis ont fini par etre chasses de leurs terres, pour que la reserve voit le jour (1931), et puisse “proteger des especes animales et vegetales” deja en voie de disparition a l’epoque. De ce peuple il ne reste quasi personne dans la region. Ils vivent maintenant plus au nord, de l’autre cote des montagnes. A Yaksha seule une vieille “Babouchka” doit se rappeller encore de son peuple… Elle s’est mariee avec un homme du zapoviednik, et a passe toute sa vie dans le 4eme kordon, a Chejim… Quand elle a su que nous allions par la-bas, son visage s’est illumine. Dans les annees 30 les kordons representaient de veritables villages. 50 maisons a Chaitanovka, une epicerie, des gens et des animaux partout. A Sobinskaia, le 2eme kordon, parmis les 3-4 maisons de bois, une seule est habitee. A l’approche de l’emplacement, une succession de prairies abandonnees (mais pas moins “angeliques”) rappellent l’activite importante de jadis. Nikolai est seul a Sobinskaia. Accroche au mur ensoleille, des poissons eventres sechent. Quand on passe la 2eme porte, on decouvre une fourrure d’Ours enorme, avec les griffes, les pates et la tete. Un eventail de Coq de Bruyere. Une carte geographique de la Russie, des piles de boites a the, des piles dechargees alignees sur le rebord du poele central, des photos, des images publicitaires dont 3 representent a differentes echelles la meme voiture 4×4 dont il doit surement rever de temps en temps…