Villages Komis
Puis le gouderon disparait. Encore un pas vers l’univers des forets immenses. Une voie surtout, vers les villages les plus retires, qui s’egrenent le long de la riviere. Tant que la piste sera reine, sur quelques 150km, nous nous sentirons vraiment dans un autre monde, celui des Komis, et les rencontres nous le feront bien sentir. “Evidemment qu’on parle tous Komi, ici!”
“Puzla? encore 90km, mais plus personne ne vit la-bas!” C’est pourtant la que le directeur d’une entreprise forestiere nous attendait. Sur notre carte pourtant, c’etait marque 40km. La piste s’enfonce en foret, et nous avec, une foret toute jeune, et une piste bien dammee par les lourds camions a y passer. Le trace de notre carte n’est plus d’actualite: la piste principale, au gre des parcelles a exploiter, au gre des itineraires forestiers, a ete mieux amenagee ailleurs.
On ne pensait pas y arriver ce soir. Mais en route on croise le second directeur de la meme usine. Il veut absolument nous aider. Il nous assure qu’a Puzla, une chambre, une bouffe et un Bania nous attendent. Encore bien 50km. Mais on les a bouffes avec en tete le repos final, le confort et la detente qu’on a pas sous une tente…
Nous voila donc introduits dans l’entreprise Komiliessbuisiness. 150 personnes y travaillent. Coupe, transport, logistique, scierie, replantation,etc… L’entreprise est quasiement la seule source d’argent pour la grande majorite des gens de la region. Les 2 directeurs sont eux aussi originaires du village. Ils se connaissent tous, et semblent travailler de concert pour que l’entreprise de cette grande famille Komie, subviennent aux besoins de tous.
Igor, le responsable FSC de l’entreprise, nous emmene en foret. Apres la visite rapide des parcelles replantees, on va voir si les “tetes rouges” sont de sortie (les 1er champignons de la saison). Mais Igor nous mene surtout sur la piste d’un chasseur… on y decouvre ses pieges et ses collets vieux de l’automne dernier, et sa cabane de saison. Il nous explique des trucs qu’on aimerait trop comprendre. En tous cas, le chasseur est une espece territoriale. Chacun a sa zone, et ils passent souvent plusieurs mois, a l’automne, en pleine foret, y recolter des tonnes de champignons (qui seront ensuite seches), des baies et du gibier. Les Komis de Puzla nous enseignent donc que leur peuple a toujours vecu DE la foret. L’usage traditionnel reste une part importante de leur vie, mais ils se sont adaptes aux conditions commerciales modernes pour rester maitres, en quelque sorte, de leur patrimoine forestier. Puissent-ils savoir le gerer sans l’epuiser. En tous cas, ils en connaissent des coins merveilleux, mais ils se trouvaient encore trop eloignes pour que nous puissions y aller.
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