oct
22
2009
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Sar-tchelek, histoire d’un Paradis trop petit (?)

img_2345img_2395Enfin, nous on se dit “Mais il est ou le Zapoviednik?” Les animaux sauvages y sont chasses, les troupeaux y paturent en liberte, les forestiers viennent y prelever des poutres pour construire les maisons de la famille qui ne secce de s’aggrandir, en plus des noix le bois mort est aussi recolte, et personne ne nous a encore parle de re-plantations. Akenaly, le directeur-scientifique de la reserve, nous raconte un peu plus sur l’histoire de ce lieu si particulier.

En 1925 deja, suite a une expedition menee par un frofesseur Russe (D.N. Kachkarovim), ce dernier ecrivit: ” L’observation du secteur presente des paysages uniques, un beaute unique d’un grande importance scientifique. Ici existent de telles cohabitations entre animaux et vegetqaux, une telle abondance de vie (…) que l’endroit merite de devenir une reserve.” Mais a l’epoque deja, le village d’Arkit lui aussi existait. Pendant la 2eme guerre mondiale, tous les noyers de la region sont coupes pour faire des armes et autres outils necessaires. Apres la guerre, plusieurs vagues de img_2434img_2463replantation permettent de tout reboiser. Des vergers sont crees, en plus des forets de noyers qui ne depassent donc pas 60 ans! En 1959 les Russes nomment la region “zapoviednik” et deplacent 30% dese gens du village dans ceux d’a-cote pour ne garder a l’interieur que les familles qui travaillent dans le zapoviednik. Ces familles se sont multipliees, pour atteindre aujourd’hui le nombre de 240.

Loupe de base

Loupe de base

Apres le depart des Russes, faune et foret n’ont plus represente qu’un potentiel pecunier. Le Noyer, tres prise pour son bois d’une excellente qualite, fait l’objet d’un trafic illegal ravageur pour ces forets. Les loupes de la base des troncs peuvent etre vendues tres cheres aux meubliers de luxe. D’apres Akenaly, sur les 9 zapoviedniks du Kyrgyzstan, Sar-tchelek presente la situation la plus difficile, a cause de la presence directe du village d’Arkit. Selon lui, 3 facteurs compromettent la protection d’un tel environnement: 1- Le kyrgyzstan est un pays pauvre, sans mines ni industries, ni rien qui offre du travail. Les gens ne peuvent compter que sur les ressources naturelles, qui sont elle-memes reduites (6% de forets!). 2- La mentalite des kyrgyzes. Anciens nomades, ils se sont toujours deplaces la ou y’avait de quoi prendre, et n’ont aucunement l’intention de bosser comme des Chinois! Beaucoup boivent et tous mangent beaucoup de viande et de produits laitiers, et n’ont donc aucunement l’intention de cultiver des jardins et de reduire le nombre d’animaux. Dans un pays transit pour les contrebandes de toutes sortes, la corruption est un fait de tous les jours et atteint tous les niveaux hierarchiques. 3- Enfin, le niveau d’education a l’environnement est nul.

img_1990Bref, a Sar-tchelek, les barrieres existent seulement pour faire payer les entrees aux etrangers, et taxer les recoltes des villageois sans droits. Ils connaissent leur nature sur le bout des doigts parce qu’ils en vivent depuis toujours, et n’ont aucunement l’intention d’arreter la leurs activites, ou de seulement les reduire. Les barrieres leur permettent de jouir des richesses de leur vallee en ecartant toute concurrence venant des villages voisins qui n’ont pas la chance de vivre dans le meme paradis.

img_2414Mais que veux-tu repondre a cela? Pourquoi ne pas considerer cette evolution et la pression que l’homme impose a cet environnement comme un “processus naturel”, au meme titre que les scolytes ravageurs d’Epiceas, ou que les feux de foret dans la Taiga? La difference que moi j’y vois, c’est que l’Homme est capable d’avoir conscience de l’impact qu’il provoque. Il choisi de nuire ou de ne pas nuire. Il est aujourd’hui entierement responsable des consequences futures sur la Nature qui l’entoure, et plus globalement, sur la planete Terre toute entiere. Mais comment faire prendre conscience a chaque peuple, deja interieurement si morcele et bourre de conflits inter-familles et inter-villages, qu’il est membre de l’Especes Humaine, et qu’au nom de toutes les autres nous sommes celle qui va choisir la direction evolutive du monde de demain?! Comment leur faire sentir qu’ils ne sont pas seuls isoles dans leur vallee magique, deconnectes du monde, mais que les richesses qui s’y trouvent sont des germes de vie pour les generations futures Terrestres? Ils en profitent, eux, aujourd’hui, mais leurs enfants seulement pourront-ils en jouir?

Des exemples d’alternatives, il en existent, plus au sud, dans la region de Djalal-abad. On decide donc de continuer vers d’autres forets de Noyers ou une collaboration  Suisse-Kirghize a dynamise un systeme de gestion durable de la ressource forestiere… img_2498

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan |
oct
22
2009
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Les Secoueurs de Noyers

img_1998img_2401Septembre-octobre a Sar-tchelek, c’est la recolte des noix. En journee le village d’Arkit se fait desert (seuls quelques grands-peres et grands-meres restent pour garder la marmaille), les ecoliers eux aussi ont rejoint les branchages encore buissonneux… Tous les dos susceptibles de se charger par kilos sont mobilises. Toutes les mains capables de ramasser sont envoyees en foret. Des les premieres heures du jour la montagne se peuple de fouineurs qui s’empressent de preceder les sangliers, qui en plus des villages voisins et des voisins tout court, s’inscrivent a la liste des concurrents. Pour avoir un ordre d’idee: 100 noix= 1kg. Pour qu’une famille normale (4-5 enfants) subvienne a tous ses besoins (farine, huile, sucre, the, riz, pates), il lui faut recolter 1 tonne, et la vendre au meilleur prix.

img_2445Certaines mesures de la reserve tentent de freiner les cueilleurs inensifs: ils sont senses attendre que les noix tombent d’elles meme, par le vent ou la pluie. Mais quand on se balade en foret, on peut entendre un peu partout les Secoueurs d’Arbres qui oeuvrent… Comme des Singes ils grimpent le long de troncs sans branches, comme des ecureuils ils sautent d’une branche a l’autre, les secouant toutes du bout des pied, ou bien tout entier accroche. Souplesse de felin. C’est magnifique de les voir aussi agiles et hauts perches… sans une corde, sans un harnais, sans un seul fil de securite.

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img_2393img_2485Une fois toutes a terre, il faut les deboguer. Les “puristes” attandront qu’elles sechent toutes seules au sol, avant de les ramasser sans se noircir les doigts. Mais la pression est telle, qu’on les rassemble en gros tas pour esperer atteindre le quota. Ceux qui battent tous les records sont les forestiers de la reserve. Ils sont senses proteger leur zone des secoueurs d’arbres et des cueilleurs sans permis, venant des villages voisins. La seule chose qu’il font a coups surs, c’est de prelever la moitie de la recolte de ceux qu’ils trouvent en travers de leur chemin. Lors d’une balade avec le directeur du zapoviednik, fallait voir la tronche des jeunes qu’on a croise quand ils appercevaient le costume d’officiel!! C’est la loi de la jungle. Et la situation de Zapoviednik ne semble pas arranger les choses.

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Cote pratique, on s’est aussi adonne au debogage des noix, pleines de iode, ce qui rend les doigts de tout cueilleur, noirs.

On peut maintenant saluer qui que ce soit, et faire sourire tous les visages du village.

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Trucs de saison |
oct
22
2009
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Les Bergers de Sar-tchelek

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Djanat fait de la confiture de mure

Nos montures restees au village, on a endosse nos effets pour une viree vers les sommets. Heureusement, avant les vraies grimpees, on a rencontre les Bergers.

Apres avoir passe l’ete dans les hauteurs, ils viennent tout juste de s’installer au creu des 3 vallees, pour la fin de saison. (7-10 chevaux qu’il leur faut, pour tout demenager!) En novembre ils regagneront le village, avec les 659 moutons qu’on leur a confie. “1 tete=2kg de noix”. Voila le prix a payer quand on a laisse ses betes dans la montagne tout l’ete. Des moutons contre des noix, des noix contre des sous, des sous contre de la farine, du sucre, et du the.

 

 

img_2232img_2112Tout le reste ils le font eux-meme. 8 vaches sont traites matin et soir. Le lait de suite ecreme, on en fait de la creme, du beurre, du kefir, du petit lait qui devient une fois pret, le fameux “kurut”.

Quand on est arrive, les hommes installaient le sechoir. La pate etait prete a etre moulee. Damira se met au travail. Yzyrali me montre comment former 2 boules de la bonne taille, 2 a la fois. “Togolok (rond en Kyrgyze), c’est important, si on veut pouvoir en vendre, apres…” Temirkul reste sceptique, mais apres quelques rates, j’ai pu etre fiere de moi.

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img_2099Le coin cuisine est constitue de pierres qui forment 2 foyers. Dans le 1er on chauffe l’eau pour le the. Sur le 2eme trone l’immense wauk en fonte, qui sert absolument pour tout, meme de four a cuire les lipiochkas, une fois retourne. Une tente de toile sert de chambre collective. Les traditionnels futons y sont empiles comme dans toutes les maisons Kyrghyzes. Mais surtout, a chaque poutre sechent des bouquets de plantes sauvages, des cynorrhodons, des racines, dont ils connaissent tous les ressorts. Les vallees et les hauteurs en regorgent. Ici, beaucoup de plantes fleurissent encore. Une diversite dingue. Odeurs fortes et multiples, a s’y enivrer en une demie-journee. L’ete sert donc aussi a preparer les thes-medecine, dont ils s’abreuvent deja sans retenue… “10 jours de racine de celeri, 10 jours de millepertuis, etc…”  

 

img_2190img_2165Yzyrali a bien comprit, des qu’il trouve une nouvelle plante a nous montrer, il s’execute. Il nous embarque pour une grimpette jusqu’aux cretes. Il a prit son fusil de 22, et nous fait jurer de ne montrer aucune photo de lui avec, a personne. “he, j’suis un braconnier!” En tous cas il s’avere avoir le regard percant d’un chasseur confirme. Une fois sur la crete, il a repere au loin un troupeau de chevres sauvages, sans les jumelles. Des aigles s’envolent, les marmottes se carapattent, un nuage se pointe, de la grele, un arc-en-ciel, et les montagnes de Talas, de Toktogul ou de  Kara-kol qui s’etirent, au loin, en plusieurs horizons. Il nous a laisse descendre a travers les bois pendant que lui empruntait les sentier scabreux dignes des chevres des montagnes de son espece. On a fini par arriver synchro au campement, au prix d’une descente a travers les framboisiers qu’a ressemble en tous points a une descente a ski d’une piste noire glacee ou trop enneigee. La nuit etait deja tombee. On a dormi tous ensemble, eux, la famille venue de la vallee, et nous sur la table transformee en couchette.img_2202

24h chez les Bergers… quand le lendemain, on a entamme la descente, c’etait comme de revenir de loin, d’un nuage, d’un monde a l’abri du temps qui passe… Tout la-haut vivent de vrais gens, heureux… Portraits:

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Ecrit par admin_kernunos in: Kyrgyzstan, Sons, Trucs de saison |
oct
21
2009
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Les richesses de Sar-tchelek

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Noyer (Juglans regia)

img_1929img_1944Trop heureux de retrouver des arbres. Leur energie fraiche et douce. Des arbres pour l’automne, qu’il devienne beau et haut en couleurs. Des arbres pour le vent, qu’il emporte les feuilles a danser, et fasse chanter celles restees accrochees. Des arbres pour la montagne, qu’elle puisse s’envelopper d’abondances et de surprises. Des fruits a foison. Les pruniers croulent, mirabelles  et prunelles se montrent jaunes, rouges, noires, endemiques, hybrides, ou meme parfois encore inconnues. Les Noyers ne se reduisent plus qu’aux jardins des particuliers, et recouvrent les pentes img_2304img_2307d’une foret claire aux troncs argentes. Sous les vergers l’herbe est rase, tondue par des vaches omnipresentes. Ca ressemble au Paradis. Mais la place semble deja prise.

Sar-tchelek est coince entre 3 massifs montagneux protecteurs. Il y pleut plus qu’ailleurs. Entraille fertile au milieu d’un monde de pure rocaille et de rude secheresse.

 

Genevrier (Juniperus sp.)

Genevrier (Juniperus sp.)

un des 7 lacs de Sar-tchelek

un des 7 lacs de Sar-tchelek

Tout y pousse. Les Epiceas (dont des epiceas bleus endemiques du Kyrghyzstan) se melent aux Genevriers (hauts de 20m!) qui cotoient eux-meme Noyers, Peupliers et Fruitiers de toutes sortes. Les animaux les plus fabuleux y ont trouve refuge avant de se faire exterminer quand les gens n’ont plus eu que la Nature a piller pour se faire un peu de ble (apres l’epoque sovietique). Les Leopards des Neiges se comptent au nombre de… 3! Les enormes bouquetins (appelles Marco Polo) ont disparu, restent encore des Chevres des montagnes, quelques Lynxs, des Ours…

Pour y entrer sans payer le prix fort reserve aux touristes (ni rincer les portiers en fonction de leur discour du jour), faut savoir negocier. A l’interieur de la Reserve se trouve un village, Arkit, comptant environ 1000 habitants. Aujourd’hui les gens exploitent la richesse du lieu en faisant payer les visiteurs, sans pour autant cesser de prendre en foret tout ce dont ils ont besoin. Lors d’une rencontre avec le directeur du Zapoviednik, on obtiendra le droit de s’echapper quelques jours dans la Nature, vers les hauteurs…img_2138

Ecrit par admin_kernunos in: Kyrgyzstan |
oct
21
2009
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1001 visages

p1000805p1000797Parfois on a peine a croire que le matin meme nous etions dans un monde si different… peine a realiser l’incroyable changement, en une descente, 3 coups de pedale. En une journee on decouvre au moins 4 mondes, ce qui aide a comprendre la diversite d’univers que recele ce pays.

Apres un 2eme col en douceur le long d’un riviere qui s’amenuise jusqu’a n’etre plus qu’un filet d’eau et quelques mares herbeuses, on entame la grande descente, on atteind un autre ruisseau qui se transforme rapidement en large riviere. Sur la montagne des arbres apparaissent. Emotion. De la vie, de nouveau.

p1000813p1000810Au bord de la route on ne vend plus du Kymyz mais du miel en bouteille. Le vent devient chaud, on ne croise plus les troupeaux, on les double!

 La descente continue dans des gorges pierreuses ou le vent ne laisse aucun nuage abreuver la roche a nu… jusqu’au lac de Toktogul.

 

p1000823p1000827Pour atteindre ses berges, on nous dit ” Daleko”, sans qu’on sache jamais trop ce que ca signifie. On est alle… suffisemment loin pour qu’on ait a traverser des champs de mais, des p’tits villages irrigues et boises, des chemins de terre cabosses. Suffisemment loin pour qu’on entende plus rien que les crapauds, les insectes, et le silence…

 

img_1907

p1000846p1000843Puis apres quelques transitions orageuses, entre cols arides et creux fertiles (ou s’empilent pasteques et melons  a 5m de leur lieu de production…), la route poursuit sa course le long d’une riviere verte (la Naryn, parsemee d’usines hydroelectriques qui alimentent tout le pays, et meme certains pays voisins), ou de rares oasis laissent pousser les Grenadiers. p1000861

p1000875p1000886Puis le flanc des montagnes s’ouvrent, apparaissent des Pistachiers, tout secs et rabougris. A Tach-Kumir (”pierre de charbon”) on bifurque vers la reserve de Sar-tchelek… Quand on voit l’etat des montagnes de la region, on comprend effectivement. Mines de surface, remblais oublies, ravines ou plateaux sculptes par l’exploitation. Des que l’eau se pointe, quelques arbres poussent, pour quelques baraques, et quelques troupeaux. On sent que l’omnipresence des animaux en liberte compromet toute regeneration vegetale. Tous nous disent que la vie est dure.     Pas p1000894p1000904de travail, pour des familles qui comptent facilement 6 enfants. Du coup les gens dependent quasi uniquement des ressources de la Terre. C’est la tension entre ce que la Nature d’ici peut donner, et ce dont les Hommes ont besoin… Tout semble tres crucial… une secheresse, et c’est la catastrophe! Mais meme pauvres, les personnes que nous rencontrons (peu parlent le Russe dans ces contrees reculees) nous offrent tout ce qu’ils peuvent. Des prunes, des noix, un the, un refuge le temps d’un gros orage diluvien. On recolte des invitations pour le retour, puisque la route de Sar-tchelek se termine en impasse.

p1000917p1000911Encore une fois, la pluie garde secret le paysage de la vallee fertile de Sar-tchelek… mais petit-a-petit, les pentes se couvrent de verdure et d’arbres fruitiers, dans chaque parcelle habitable se trouve une de ces maisons en terre, une de ces granges sur pilotis, au bord d’une riviere dont les crues doivent etres d’une force incroyable. A l’approche du Zapoviednik, la brume enveloppe notre avancee de mystere… Quel fabuleux visage va-t-on encore decouvrir?

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan |
oct
21
2009
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Nomades

p1000783p1000780Sur le plateau les yourtes s’egrenent le long de la route. Elles sont posees la depuis bientot 6mois, pour la saison d’ete. Ils viennent des vallees plus chaudes y faire paitre leurs troupeaux, faire le foin pour l’hiver, et le “ble” qu’il leur faudra pour acheter la farine, le sucre et le the de l’annee.

 

 

Certains emplacements sont deja desertes. Petit a p1000764p1000789petit les familles remballent, la saison se termine, il est temps de rentrer “a la ville”. On s’imagine que la-bas, une partie de la famille est restee faire le jardin, la recolte et les concerves. Dans la steppe, les Kyrghyzes ne peuvent compter que sur leurs animaux pour vivre. Regime alimentaire: lait, beurre, creme, kefir, viande, fromage (”kurut”, vendu en boulettes au bord de la route), … avec du pain, evidemment.

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Pres des yourtes les juments sont regroupees autour de leurs poulains attaches par colonies… Elles sont traites une fois toutes les heures! Avec le lait on fait une sorte d’alcool leger, piquant, acidule: le Kymyz. On est alle gouter… encore un de ces trucs bon pour la sante (a ce qu’il parait)!p1000788

Plusieurs personnes nous diront que les Kyrghyzes sont venus, il y a longtemps, de la region de l’Altai Russe, de l’Ienissei, vers Krasnoiarsk. Leurs tribus se sont rassemblees en un meme peuple grace qu concours de certains heros comme Manas (le plus connu), un fier et riche cavalier. Les gens du Nord, surtout, ont garde leurs habitudes de semi-nomades, mais aujourd’hui tres peu des leurs vivent toute l’annee en yourte. Dans un univers de roches, de vent et de fraicheur, les gens se deplacent encore la ou l’herbe pousse, sans barrieres… En aval de la Suusamir, la riviere irrigue des bosquets de saules aux couleurs d’automne… Mais plus loin en amont, les arbres ont disparus. Ce soir-la, on pensait demander au Primus de nous depanner, mias on a tout de meme reussi a trouver de quoi se faire une belle flambee, la ou une famille en yourte etait passee. Nomades au jour-le-jour, on trouve toujours de quoi, tout juste, il nous en faut si peu!! p1000792

Ecrit par Asso Kernunos in: Kyrgyzstan, Trucs de saison |
oct
21
2009
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Tien Shan, la Montagne dans le Ciel

p10006921p1000685Apres des adieux precipites (on s’est promis d’y revenir et de raconter aux enfants notre periple dans leur pays), on fait le plein de “lipiochka” (sortes de pains en galette, ici cuits dans un “Tander”, four rond en terre) avant de commencer la grimpee du plus haut col de notre epopee… (3580m) Dans 4jours c’est la nouvelle lune, et Jora nous avait dit “vous avez 4jours pour passer la montagne, atteindre Djalala-Abad, trouver une bonne ame et vous mettre a l’abris car apres vient la pluie!” On a pas eu a attendre jusque la! Aux pieds de Tien Shan, voila que la montagne se cache dans son ciel et nous engloutie dans sa gorge et ses mysteres a pas feutres…

p1000698Dedale sinueux au fond d’une gorge etroite. Et puis a mesure qu’on avance les nuages se dissipent… et dans cet univers de roches rouges et noires, dont les parois s’elevent a pic, la montagne nous a offert une mini-parcelle de plat en terrasse, un peu d’herbe, des plantes a the, l’eau pure d’un ruisseau, et du bois pour faire secher nos os. Quelques minutes apres s’etre installes, la montagne s’est devoilee…

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p1000710p1000712A decouvrir ces forteresses, on se demande derriere laquelle de ces barrieres il nous faudra passer… jusqu’a ce qu’une etincelle sur un sommet attire notre regard et nous revele la ligne imperceptible et si haut perchee du passage des voiture que le soleil fait briller. On s’est sincerement demande comment on allait faire pour grimper jusque la. On croise des troupeaux p1000727p1000732qui redescendent du plateau: “Venez avec nous, il fait trop froid la-haut!” Il nous faudra une journee pour atteindre le tunnel du col deja enneige. On avait hate d’aller voir de l’autre cote, et tous nous conseillaient de pas trainer: d’un moment a l’autre le temps peut changer.

Mais deja le froid des hauteurs nous pousse a trouver sans tarder de quoi se rechauffer le gosier… Des ouvriers du tunnel nous mettent a disposition leur cabane de chantier, avec cuisine, patates, oignons et electricite a volonte (nos electriciens s’arracheraient les cheveux s’ils voyaient l’etat des branchements du Kirgizstan…). En guise de chauffage: une resistance electrique, posee sur des briques. Le lendemain, derriere le tunnel, un autre monde s’ouvre a nos roues…

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Ecrit par admin_kernunos in: Kyrgyzstan |

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