La Directrice du lycee de Hajnowka, enchantee...
Bien souvent accompagnes par Janusz, notre fameux ecologiste, nous nous rendons dans plusieurs ecoles y projeter le film. Les publics que nous rencontrons sont divers, leurs reactions variees, mais c’est pour nous a chaque fois l’occasion d’en apprendre un peu plus sur le contexte particulier de la region et la mentalite des gens.
A la haute-Ecole Forestiere de Bialowieza, les etudiants avouent ne pas savoir pourquoi ils etudient en particulier la foret. Le prestige de l’ecole est en fait la raison de leur presence, pour beaucoup.
A Tereminski, plusieurs vieilles dames se levent, outrees par ce film “de propagande”, et quittent la salle en declarant: “la foret aux forestiers, eux savent la proteger, et pas les ecologistes”. Le reste du public tente de nous donner une explication de leur comportement: “dans ce film, il n’y a pas de place pour nous, les gens locaux. Si nous avions pu parler des problemes que nous rencontrons, alors ces dames seraient peut-etre restees”.Comment menager la chevre et le chou?? Cependant, le conseil ne tombe pas dans l’oreille de sourds: ” si vous voulez continuer vers les Komis, il vous faut vous ouvrir a la position des locaux”. Nous tirons de cet echange que les gens ont peur d’etre mits sous-cloche par un Parc National, et de ne plus pouvoir utiliser la foret de la maniere qui leur plait.
Au lycee de Hajnowka, certains jeunes sont ahuris de comprendre que nous avons tout quitte pour venir leur parler de la beaute de leur region, alors que la plupart d’entre eux ne pensent qu’a la quitter. D’autres nous demandent ce qu’ils peuvent faire pour proteger Bialowieza… Certains jeunes sont donc sensibles a la question, mais la plupart n’ont jamais vu d’autres regions et ne peuvent comparer. Il leur faudrait un bon voyage en terre conquise pour se rendre compte de la grandeur de leur foret. Suite a cet echange, Janusz nous explique qu’ici les gens prennent rarement des initiatives, et pensent rarement qu’ils peuvent decider par eux-meme d’actions qu’ils veulent eux-meme mener. Un dicton local dit: “moins tu en diras, plus t’iras loin”.
A l’ecole de Dubice Cerkievne, le professeur, membre actif d’un bureau de tourisme, profite de notre exploi sportif pour projeter a la suite du film, une de ses video de rafting en kayak.
Bref, nous qui sommes specialement la pour honnorer la Vie Sauvage, on se rend compte qu’ici, tres peu de gens se sentent concernes par son importance. Pourtant, il suffit de se pencher pour s’emerveiller…
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