Des racines et des hommes

Avec nous on emporte Dom…

au château de Josselin

… chevaleresque, notre escorte. Dom fait la liaison entre Marilia qui trace trop parfois, et Christophe qui tire la charrue. Dom nous ouvre les barrières qui se trouvent devant nos roues. Il porte aussi dans son unique sacoche quelques DVD, sur les 70 qu’on a prit avec nous.

Sur le Canal, on est rejoint par Géraud. A chacun son compagnon de discussion! Géraud a fait preuve d’héroïsme: laissez moi vous conter l’aventure du jour…

Le canal de Nantes à Brest, voix paisible, plate et sans entraves, nous a réservé sa surprise, pour le dernier kilomètre. Le pont sous la 4 voies est tout inondé. Impasse. Géraud joue à peine de ses freins: “attendez, j’vais y voir, si ça passe”. Il plonge. Et ça fait “plouf”. Mais le voilà tout de même de l’autre côté. Alors, après un petit détour, on le retrouve, les pieds mouillés… (vive les sacoches étanches!!)

L'escorte de la caravane

Discussion d’un soir:

“Y’en a un parmi nous qui rentre demain, et l’autre qui ne sait pas jusqu’où il ira. Y’en a une qui ne sait même pas si elle reviens… et l’autre qui ne sait pas par où il reviendra”…

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Depuis le temps qu’on en parle, de ce départ, le voilà qui est arrivé, comme un coup de vent, qui nos emporte sans trop comprendre… si vite!!

Le Trem’kafé s’est ouvert ce matin rien que pour nous. Bondé, comme l’église hier autour de ma mémé décédée. Blindé de joies et d’émotions fortes. Les amis, les voisins, la famille élargie, ils sont venus nombreux pour nous encourager et nous envoyer plein de tendresses dans leurs yeux émus.

Notre foule du Kreiz Breizh

On les aime, ces gens… On l’aime, ce village… on en est fiers. Les gens sont venus nous porter leurs dernières intentions… que du bon!! Une tablette de chocolat, des harmonicas, des enveloppes mystérieuses, un briquet, des fruits secs, une chanson, un livre sur “l’usage du monde”, des petits mots, , des gros bécots, les sacoches se sont couvertes de petites phrases…

Kalon Vat, Da pep Tud ha da pep Koat!

Alors soudain on part. Dans une fanfare d’applaudissement…Vague d’émotion, qui nous fait pousser sur les pédales, encore douteux de l’équilibre de nos vélos bien (trop) chargés.

Ils ont dû partir en fête, eux, après…

Et nous sur les côtes indomptables de Trémargat, on pousse déjà comme des forçats, le barda qui nous servira d’essentiel matériel.

Pour dire au revoir au pays, on a voulu prendre les chemins de traverse. Voir un dernière fois la lande (Liscuis) et les bois (Quénéquan) de par chez nous.

Evidemment, on n’a pas échappé aux successions de cotes et de descentes qui tuent. Fallait pourtant pas traîner: les enfants de la classe de Rozen, à Mûr, nous attendaient… malheureusement, avec nos lourdes sacoches et notre entrainement inexistant, sans parler de la pluie qui s’est jouée de nous, et du vent qui s’en mêle, on est arrivé à l’école trop tard pour tous les revoir.

Mais qu’est-ce que c’est bon, cette liberté!! La tempête s’est alors levée, nous on s’est rentrés, à l’abri chez des amis,  dans une chaumière parfaite.

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Pour le Saule des rivières, 

Le noisettier des rochers, 

L’Aulne des marais, 

Le Bouleau des cascades,

Le frêne de l’ombre,

L’If de la résistance, 

L’Orme de la colline, 

Le Chêne du soleil, 

Et tous les arbres qui vivent et poussent ,

Sur la colline, dans les halliers, dans la vallée:

Aucune hache, aucune scie, aucun feu ne vous blesseront, Aucun esprit de propriété ne s’emparera de vous, Aucune main de convoitise ou de profit ne vous réclamera

Mais la grâce du cerf marchant parmis vous, 

La force du sanglier foussiant à vos pieds, 

Le pouvoir du Faucon planant au dessus de vous, 

La paix profonde du ruisseau courant à travers vos racines,

La paix profonde de l’air circulant dans vos rameaux,

Sur toute la Terre Verte et Vivante

(je ne sais plus d’où ça vient!!…)

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