mar
29
2010

1er Accueil Mongol

p1020216

Diedushka et Babushka Kernunos, en "Del" traditionnel

p1020214Pour direct donner la tonalité, le bus d’Ulan-Ude est plein à craquer. A sa sortie, à Darkhan, on est déjà dans un autre monde. Le temps de réarnacher nos vélos sous le regard intrigué de Mongols magnifiques (c’est dimanche, certains ont sorti leur costume coloré ceinturé de cuir décoré), et le temps de se poser 5minutes au soleil pas si froid, pour une fois, pendant que tous les autres passagers s’enferment dans le café d’à côté, ben voilà que Neidia nous invite à le suivre jusque chez lui.

p1020210

Stupa sur une hauteur de Darkhan

Lui et Tho, son aîné très respecté, font partie des têtes “administratives” de la ville. Pourtant, chez eux, c’est aussi simple que dans une yourte: une cuisine basée autour d’un poël, un salon-chambre où de nombreux visiteurs peuvent y coucher, une petite piaule remplie de matelas-couvertures pour les 5 enfants de la maison, qui prennent en main cuisine et service. D’ailleurs à peine arrivés on nous sert du thé au lait salé accompagné de la montagne de pain sec et de lait caillé séché (Arul) que chaque famille préprare lors du mois de fête de la nouvelle année. Pendant qu’on fait connaissance, quelques quarts de mouton bouillent dans la cuisine, sans compter les Buuz (de gros pilmenis), qu’on nous sert en douzaine. Il y a l’inévitable Vodka, dont le rituel diffère un peu de celui des Russes, mais au final crée la même fraternité momentanée: ici on boit tous dans le même verre que le plus jeune fait passer d’abord au “maître” de la bouteille, puis ensuite à tour de rôle dans le sens des aiguilles d’une montre. Pas question de refuser, même si on peut se permettre de juste y tremper les lèvres. Autre petit rituel: l’encens-tabac qui se sniffe et dont on s’échange les fioles avec la main sur le coeur. A notre table amis et voisins défilent, à cause de notre présence, mais aussi parce que le “mois blanc” va bientôt se terminer, et que chacun se doit de se rendre au moins un fois chez ses bons amis… 

p1020222p1020223Ca fait beaucoup de “codes de conduite”, tout cela, et pourtant l’accueil que nous recevons est d’une simplicité et d’une convivialité qui fait de nous des “frères” et “soeurs”. Puis Tho nous invite à son tour, où nous découvrons son accordéon… Sa femme chante, comme une déesse, puis sa fille entre avec une sorte de violon mongol, 3 fois plus simple que le nôtre mais tout aussi riche en sonorités. 2 cordes, un archet, et un cylindre qui tient de la boîte de concerve en guise de caisse de résonnance. Moment d’émotion et d’intensité inoubliable (sans le dicatphone et avec larmes aux yeux).

Les compères décident de nous accompagner le lendemain, malgré leur travail, sur  quelques km. Fait pas encore bien chaud (-20), et avant de se quitter définitivement (on a du mal), ils nous fourrent au chaud dans leur voiture, le fils nous sert le thé, les buuz, et des patates chaudes pendant que Tho se charge de la Vodka. Ils nous portent. Sans eux il ferait trop froid, trop faim, et presque trop triste… Sans eux nous trop seuls au milieu de l’hiver. Alors on se serre dans les bras, puis on s’élance dans le désert de lumière des montagnes blanches de Mongolie.

p1020268

Ecrit par admin_kernunos in: Mongolie, Trucs de saison |

Pas de commentaire »

RSS feed for comments on this post. TrackBack URL

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress | Site internet/Graphisme :Potager graphique | Template : TheBuckmaker.com