mar
16
2009

Tchekov (un Russe) a écrit…

Extrait de la pièce de théâtre Oncle Vania (1899), acte 1

Sonia: Tous les ans, Mikhaïl Lvovitch plante de nouvelles forêts. Il a déjà reçu une médaille de bronze et un diplôme. Il lutte contre la destruction des vieux arbres. Ecoutez-le, vous verrez qu’il a raison. Il dit que les forêts embellissent la terre, qu’elles nous apprennent à sentir la beauté, qu’elles élèvent l’âme. Les forêts adoussissent la rudesse du climat. Dans les pays tempérés, on gaspille moins de force à lutter contre la nature; l’homme y est plus doux, plus affectueux. Les êtres y sont beaux, souples, sensibles, ils parlent avec élégance, se meuvent avec grâce. Les arts et les sciences y fleurissent, la philosophie n’est pas pessimiste, les, les hommes traitent les femmes avec beaucoup de délicatesse…

Voïnitzki: Bravo! Bravo! C’est très gentil tout ça, mais si peu convaincant que tu voudras bien me permettre, mon ami (à Astrov), de brûler des bûches pour mon poële, et de construire des granges en bois.

Atrov: Tu peux te chauffer avec de la tourbe et construire des granges en pierre. Enfin, soit; j’admet qu’on abatte des arbres quand c’est nécessaire, mais pourquoi des forêts entières? Les forêts russes gémissent sous les coups de hache, des millions d’arbres sont perdus, les bêtes et les oiseaux fuient leurs refuges. Les rivières baissent et se déchèssent, tout cela parceque l’homme paresseux n’a pas le courage de se baisser pour ramasser le combustible qu’il a sous le nez. (A Elena:) N’est-il pas vrai, madame? Il faut être un barbare insencé pour brûler toute cette beauté dans un poële, pour anéantir ce que nous sommes incapables de créer. L’homme a été doué d’intelligence et de force créatrice pour augmenter son patrimoine, mais jusqu’à présent, qu’a-t-il créé? Il n’a fait que détruire. Il y a de moins en moins de forêts, les cours d’eau se tarissent, le gibier disparaît, le climat durcit et tous les jours la terre s’apauvrit et s’enlaidit. (A Voïnitzki:) Tu me regardes ironiquement, tout ce que je dis te paraît peu sérieux… et peut-être… en effet, dis-je des choses bizarres, mais quand je passe devant les forêts paysannes que j’ai sauvées de la hache, ou quand j’entend bruire le jeune bois que j’ai planté de mes propres mains, je sens que le climat est un peu en mon pouvoir, et que si, dans 100 ans, l’hommes est plus heureux, eh bien, j’y serai pour quelque chose. Quand je plante un petit bouleau et que plus tard je le vois reverdir et s’incliner sous la brise, je suis rempli de fierté, (…)

Ecrit par admin_kernunos in: Ecoles |

Un commentaire »

  • Géronimo

    Salut les courageux pédaleurs !!!

    Merci pr ce bout de route sur l canal. Le retour etait une aventure aussi, vent de face, pluie, himba aux coussinets usés, loutre ds le canal, panne de batterie de voiture en arrivant (j avais laissé les feux !) … mais bon, rien comparé a ce qui vs attend !! yep.

    j vs souhaite de la belle route mes amis, on s reverra a Paris !!
    Bisous de virginie

    A bientot !
    Géraud

    PS, vot blog est tres agreable a lire, tant mieux j aurais d autant plus de pleasure a vs lire…
    notre blog n a pas l bon lien . c notrerenontreaveclaterre et pas rencontre. j sais c zarb..

    Comment | 17 mars 2009

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