fév
06
2011

quand la beauté rime avec pureté: Sitka

Alaska, la forêt des Tongass

Pour des questions de visas (et oui toujours le problème des voyageurs), je quitte le Canada pour quelques jours et me dirige vers l’Alaska en ferry.Tout en longeant la côte ouest, je découvre un univers unique fait de plusieurs centaines d’îles où règnent les baleines, les phoques et les épaulards, le voyage prends une tournure de croisière.

img_0244 Je fait le choix de m’arrêter sur l’île de Baranof et la petite ville de Sitka, située dans le parc national des Tongass. Cette région fait aussi partie de la dernière forêt tempérée côtière au monde et est située au nord de la Colombie Britannique.img_0269

C’est le plus grand parc national des États Unis d’Amérique et couvre une superficie de 7 millions d’ha.

Je me suit arrêtés là, car pour moi Sitka est tout un symbole. En tant que ancien entrepreneur forestier, j’ai planté en Bretagne des milliers d’arbres de cette variété appelée Epicéa de Sitka, et me retrouver dans leurs berceau devenait comme une évidence.

la petite ville de Sitka,en arrière plan le volcan  Edgecumbe en sommeil

la petite ville de Sitka, en arrière plan le volcan Edgecumbe en sommeil

Je me pose donc pendant une semaine et demi dans cet univers où les plus gros prédateurs sont… les orques ou épaulards, ici appelés « les tueurs de baleines »et la mer fait partie intégrante de ce lieu. Ici, il n’y a pas de loups et seuls les ours bruns règnent en maître sur la terre ferme.img_0305

On y trouve cependant des cerfs, chassés pour leur viande, et la loutre de mer très appréciés à une époque pour sa fourrure. C’est d’ailleurs pour cette raison que les Russes au 18ème siècles ont colonisés cette partie du continent, et la petite ville appelée à l’époque New Archangel était la capitale de la Russie d’Amérique (que l’on appelle maintenant Alaska), avant qu’ils ne la vendent aux USA, au 19ème siècle .

église orthodoxe de Sitka

église orthodoxe de Sitka

La trace de leur passage est encore très présente, et outre les boutiques de souvenirs, une église orthodoxe trône au milieu de la ville.

Très vite, le commerce du bois a fait la place à celui des fourrures, et sans l’intervention d’organismes écologique, rien de cette magnifique forêt n’aurait subsisté..

A l'époque des géants,notre bibliothèque vivante

A l'époque des géants,notre bibliothèque vivante

Aujourd’hui Parc national, 30% du territoire est vraiment protégé, le reste est soumis à des règles pour l’exploitation, mais difficile d’accès et donc très couteux pour les entreprises.

déjà à l'époque,rien ne pouvait leur résister

déjà à l'époque,rien ne pouvait leur résister

Dans cet univers, vivent depuis toujours les « TLINGIT » (prononcer Klingit) qui veut dire littéralement « les humains »et arrivés du continent par les rivières avant la fin de la dernière glaciation.

Découvrant ce lieu d’une abondante ressource, ils s’y sont installés et ont sut tirer partie de l’incroyable diversité de la flore et de la faune. Avec le « yellow cedar » (cyprès), ils faisaient des grands canoes pouvant contenir plus de quarante rameurs, et ainsi naviguer sur toutes les côtes, mais aussi des maisons. L’épicéa quant à lui avait diverse utilisation, en allant des paniers, vêtements, ustensiles de cuisine et cordage.

près du musé, un des nombreux totems

près du musé, un des nombreux totems

Du « red cedar » (thuya), des totems invoquant des histoires, mais aussi placés devant les maisons, indiquaient l’appartenance à un clan, soit celui du corbeau soit celui de l’aigle.

chaque totem avait sa propre signification

chaque totem a sa propre signification

A notre époque, la culture Tlingit reviens peu à peu. Des sculpteurs retrouvent le savoir faire des totems, et l’on réapprend aux enfants à parler la langue des anciens. Des « Potlach » (grandes cérémonies où l’on offre des présents à l’occasion d’une commémoration) sont organisés et permettent de souder les liens sociaux.

habits de cérémonies, les chapeaux sont fait en écorce de cèdre

habits de cérémonies, les chapeaux sont fait en écorce de cèdre

Mais surtout c’est cette inter-alliance avec la vie de la nature qui perdure. La pêche en mer ou en rivières et la chasse pour la subsistance familiale reste intacte. Peu de gens achètent du bœuf au supermarché et bon nombre de Tinglit assurent leur subsistance grâce à la viande de saumon ou de cerf, et la cueillette des baies forestière ou de plantes dans ce monde si riche est une activité encore très fréquente.

img_0331

img_0338

A l’heure de la mondialisation et de l’uniformité, beaucoup de peuples cherchent à retrouver une identité, une appartenance à un groupe, même s’il fait partit des âges anciens. Je crois que d’abord nous faisons partie de la terre, nous sommes avant tous ses enfants, et nous devons la respecter et l’honorer, à l’image de ces peuples qui malgré un asservissement ont sut retrouver cette connexion.

les hautes montagnes dominent la petite ville

les hautes montagnes dominent la petite ville

img_0309

Que nous reste t-il chez nous de notre monde « sauvage », qu’avons nous fait de cette richesse? Qu’ est il arrivé pour que nous ayons eu si peur des ours,des loups et de toute cette vie qui faisait partit intégrante de notre environnement d’avant et qui était nécessaire à notre équilibre. Sommes nous devenue à ce point des humains déconnectés de l’essentiel: La vie sous toutes ces formes. Il n’y a qu’une réponse: business, profit à outrance, pour une minorité et asservissement de l’homme.

Pour moi, il est temps à présent de repartir, retourner vers Bella-Coola au Canada où je vais préparer la suite du voyage vers le sud, vers d’autres forêts toutes aussi exceptionnelles et continuer à rencontrer les peuples qui sont encore en lien avec elle.

La quête continue.

Ecrit par Asso Kernunos in: Non classé |

Pas de commentaire »

RSS feed for comments on this post. TrackBack URL

Laisser un commentaire

Propulsé par WordPress | Site internet/Graphisme :Potager graphique | Template : TheBuckmaker.com