mai
15
2012
2

Venezuela : Des épreuves à tour de bras

Avant de quitter la Colombie, je croise un 4×4 camping car ce qui est assez rare, et lorsque j appercois la plaque! il est immatricule en France avec le logo breton! encore plus rare, grand signe et il fait demi tour. A son bord, un jeune couple et leur bebe venant de Guyane Francaise. Nos deux but son complementaires, je vous invite a allez voir leur site.

www.airindigene.com

www.airindigene.com

La frontière entre la Colombie et le Vénézuéla est vite franchit. A mon grand étonnement, les formalités administratives sont expédiées de telle manière, que je place sans problème ce pays en tête au niveau de la rapidité des services d’immigration. Mais cette réjouissance s’arrête là, car, passée la douane, plus d’une surprise m’attend et je suis loin de me douter des difficultés qui se trouvent devant moi, mettant mon moral à rude épreuve.

Il y a tout d’abord une incroyable pollution. Ce n’est pourtant pas la première fois que je la découvre. Tout au long de ma route, depuis le Mexique, et presque dans chaque pays traversé, il en est ainsi. La route est jonchée d’ordures de toutes sortes :

dechets de toutes sortes polluent aussi les rivieres

dechets de toutes sortes polluent aussi les rivieres

plastiques, couches, ordures ménagères que notre belle société dite de progrès à développée pour le confort de tous ! A chaque kilomètre, ou en sortant des villages, il y a cette odeur d’animaux en décomposition qui vous fait rouler en apné plus ou moins longtemps en fonction du vent. Je ne m’y fais pas, surtout quand il s’agit en plus d’animaux sauvages. Je ne les découvre qu’ainsi , sans avoir la joie de les voir vivant. A la fin, on pourrait même y faire de l’anthropologie et déterminer l’âge des squelettes!

de quel epoque dates ces ossements? mystere...

de quelle epoque date ces ossements? mystere...

la faune sauvage paie un lourd tribu

la faune sauvage paie un lourd tribu

Un paysage qui me rappel la steppe du Kazakhstan, en plus vert...

Ces dans ce contexte que je fete mes 30 000km de route!

Il y aussi les abats et os de chèvres ou vaches débités dans les fermes ou dans les boucheries qui sont jeter à même le fossé. Pourtant les gens balayent devant leurs portes mais ça ne les gênent pas de vivre parmi les déchets. La politique de Chavez, le Président et de son gouvernement se dit socialiste révolutionnaire. Son effigie est partout le point levé prônant un pays en marche vers le progrès. Pas celui de l’environnement en tout cas. Le pays à l’air pauvre mais les richesses sont bien réelles: Au nord, des gisements de pétrole, qui selon les dire d’un homme rencontré sur la route, assurent une autonomie au pays pour 200 ans ou plus.

des stock aussi important qu en Arabie Saoudite!

des stock aussi important qu en Arabie Saoudite!

Pas étonnant alors que les pays voisins lui font des courbettes. Le litre de carburant est d’ailleurs cinq fois moins cher que celui de l’eau! Un vaste chantier de voies ferrés est en cours en partenariat avec la Chine qui a remporté le marché. Un train à grande vitesse qui ne profitera pas bien sûr à la classe la plus démunie et qui assurera également le cheminement de ces gisements. Plus au sud, des mines d’or et autres métaux précieux. Et puis encore plus au sud, à la frontière avec le Brésil, de vastes jungle dont le bois précieux est acheminé vers les pays riches comme la Chine ou les États Unis.

beaucoup d epave roulent encore, celle ci est plutot neuve

beaucoup d epaves roulent encore, celle ci est plutot neuve

La pollution sonore est une autre épreuve qui m’est soumise. En Colombie, la musique, dans les boutiques et dans les villes était assourdissante. Mais là ce sont à nouveau les camions, appelés ici, gondoles, mais bien loin de celles de Venise. Les voitures également, de grosses berlines Américaines des années 80 qui servent la plupart du temps de taxi et qui vous crachent leurs fumées de V8 fatigué en pleine tête. Certaines sont dans un tel état qu’elles mériteraient d’être relayées à la casse.img_2310 Les routes sont étroites et parfois mal entretenues, au point qu’il y a à peine de la place pour qu’on me double. Les camions me frôlent souvent de justesse, au point que je m’endors au bivouac avec le bonheur d’être encore vivant. Il faut dire qu’ici, pas de limitation de vitesse, malgré les panneaux qui l’indiquent, tout le monde roule à tombeau ouvert et l’on me double en klaxonnant sans même ralentir une seconde, avec ou sans personne en face. du coup, il deviennent une autre race d homme: Les”homo automobilis cretinus”. Les journées deviennent éprouvantes surtout quand il faut traverser des villes comme Maracaïbo où tout le monde roule dans un désordre absolu.

pont sur l Orinoque franchit a velo malgre l interdiction

pont sur l Orinoque franchit a velo malgre l interdiction

Pourtant, la police et l’armée, ici appelé la garde nationale veillent , mais on se demande sur quoi ? Il y a des contrôles partout en forme de barrages routiers et surtout sur les ponts qui à ma grande surprise sont interdit aux vélos ! Il faut alors faire preuve de patience lorsque l’on m’interdit formellement de passer celui de Maracaïbo, pour ma sécurité parait-il. Je constate alors le manège du sergent borné qui me traite de capitaliste qui se croit tout permis ! Et qui reçoit discrètement de l’argent liquide de la part des camionneurs ou des automobilistes qui ne désirent pas que l’on inspecte leurs véhicules de trop prêt.A final, les militaires arreteront un e fourgonette vide pour m embarquer.

Plus loin cependant, vers la Ciudad de Bolivar l’officier de service me laissera passer le pont qui enjambe l’Orinoque, l’un des plus grand fleuves d’Amériques du Sud, en m’offrant même en cadeau son repas préparé dans une barquette.

D’autres épreuves m’attendent le long de ma route qui me mène à la frontière avec le Brésil qui est encore loin. Une des épreuves les plus pénible, pour moi qui campe dans une tente, fatiguée par une longue période et qui comme tout le matériel qui n’est pas fait pour durer commence sérieusement à être perméable  :

la saison des pluies debute.... une epreuve de plus commence

la saison des pluies debute.... une epreuve de plus commence

A cette période c’est la saison des pluies, et elles sont plutôt violente. Rincé pendant la journée, je ne peux même pas, le soir venu camper convenablement au risque de passer la nuit comme dans une baignoire  et ne peux bien évidemment faire de feu pour cuisiner. Et là ça me pose un sérieux problème.

Heureusement, il n’y a pas de problème, sans solutions. Et ici, il y à la bonté des habitants de ce pays. Malgré d’incessantes questions posées et répétées des dizaines de fois par jour à peine m’être arrêté quelques part et qui à la fin m’énerve et me tape sur les nerfs, les gens sont accueillant.

Je suis contraint chaque soir de demander à dormir sous un toit de hangar ou de patio et il est rare que l’on refuse. Lorsque je m’arrête demander de l’eau à un petit restaurant routier qui sont nombreux partout, c’est souvent que l’on m’offre ou le repas ou un thermos de café (autre problème, impossible de trouver du café lyophilisé), des ampenadas (sorte de galettes garnies de viandes ou de fromage).

Dans le resto de chez Freddy, je suis recu en grande pompe... avec cigar de la Havanee

Dans le resto de chez Freddy, je suis recu en grande pompe... avec cigar de la Havane

La fatigue se fait sentir, pourtant. Voilà plus de vingt jours que je pédale sans arrêt et je ressent le besoin de marquer une pause. Prendre le temps de me laver, moi et mes vêtements et d’entretenir le vélo qui lui aussi commence à donner des signes de fatigue. Alors, par le biais d’une personne rencontrée dans une ville et qui m’indique l’adresse de sont frère habitant la ville d’après, je m’y rend et essai de lui faire comprendre que j’ai besoin d’un coup de main. Mais dans ce pays, l’inquiétude et la peur est monnaie courante. Lorsque je me rend à l’adresse indiquée, c’est en fait un lotissement privé, ceinturé de haut murs et gardé nuit et jours, je découvre cette classe moyenne de gens apeurée par l’inconnu. Gilbert me reçoit cependant, mais n’a pas l’air de comprendre que j’ai besoin d’un petit coup de main. Pourtant cela se voit qu’une douche m’est nécessaire ! M’offrant un verre d’eau sur son perron il note scrupuleusement pour son hebdomadaire dont il est rédacteur, le but de mon voyage et fait une photo. Puis m’indique l’adresse d’un hôtel, argumentant qu’il n’a pas de place chez lui. On est dimanche et je vois bien que je le dérange dans son repos dominicale, alors, remettant mes gants et le remerciant, je m’apprête à repartir. Tout gêné, il m’invite à manger et à utiliser sa connexion internet. Mais je vois bien qu’il faut que j’insiste pour pouvoir dormir et camper dans son arrière cour, alors, je reprend la route et quelques kilomètres plus loin c’est Gonzalo qui m’invitera « chez lui » . Il est gardien de chantier et dors dans une buse avec le matériel. Lui n’aura pas peur de parler avec moi et c’est dans le canal tout proche que je prendrais un bain. Le soir, je discute avec les jeunes, dont la population à peur, car ils sont dangereux, ils se droguent!

Gilbert, un peu surpris de ma visite

Gilbert, un peu surpris de ma visite

Gonzaolo, lui, n hesitera pas une seconde...

Gonzalo, lui, n hesitera pas une seconde...

Je poursuis ainsi ma route, avec une autre épreuve qui m’attend et qui ne m’est jamais arrivé de tout le voyage : le manque d’argent. En effet, dans cette partie du pays, les distributeurs de billets me demandent un deuxième code, le numéro de ma carte d’identité ! Que je n’ai pas bien sure puisqu’ayant un passeport. Impossible alors de recevoir de cash et même les banques refusent malgré tout les documents en ma possession de faire un transfert de banque à banque. Me voilà dans une situation toute nouvelle ! La frontière est encore à plus de trois cent kilomètres et avec à peu près dix dollars en poche, je ne peux même pas acheter de quoi manger ! La situation se complique légèrement, me mettant une nouvelle fois dans une posture incongrue. Je rentre de surcroit dans une zone peu habité et principalement fait de parc nationaux et de jungle.

la montagne et la pluie m epuisent...

la montagne et la pluie m epuisent...

La pluie violente rentre une nouvelle fois dans la danse, avec en prime une montagne a franchir. Je suis à bout et ne sait comment continuer avec en tout et pour tout qu’un peu de pain, quelques tomates, un peu de café et un demi kilo de riz que je ne peu même pas faire cuire tant tout est trempé.

derniere nuit au Venezuela,dans la jungle

derniere nuit au Venezuela,dans la jungle

Je passe une dernière nuit à camper dans la jungle, ne pouvant pas être hébergé, me demandant comment faire et priant qu’il ne pleuve pas trop pendant la nuit. Le lendemain, mangeant mon dernier bout de pain, je me résous à faire du stop. Je me sent alors frustré de parcourir cet univers magique qu’est la jungle et cette région appelé Gran Sabana dans la caisse d’un pick up qui finira par s’arrêter et qui m’emmènera jusqu’à la ville frontière située à plus de deux cent kilomètres.

Dans ma tête je remercie une nouvelle fois les gens de ce pays qui m’ont aidé dans les moments difficiles comme celui là où je ne sais comment j’aurais put m’en sortir et parcourir pendant deux ou trois jours cette distance sans rien à manger et fatigué!

traversee a toute allure la region du Gran Sabana

traversee a toute allure la region du Gran Sabana

Comme un remake des Komis, en Russie, ou nous étions le matin dans la forêt et plutôt en mauvaise posture, et, le soir venu, dans un hôtel, je me retrouve, une fois la frontière du Brésil passée, dans un petit hôtel, ayant put retirer enfin un peu de liquide. Les épreuves du Vénézuela sont derrières moi, quelles vont être celles de ce nouveau pays qui s’ouvre sous mes roues?

Ecrit par Asso Kernunos in: Amérique du sud, Venezuela |

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