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Derniere immersion avant un nouveau depart

Une dernière fois, pour un complément d’images et par profonde envie, je me rends dans une autre partie de la jungle de montes Azules, la réserve de Biosphère de la jungle Lacandon au Chiapas.

sur les routes poussiereuses du chiapas

sur les routes poussiereuses du chiapas

Cette fois ci je suis du coté ouest pour visiter le lac Miramar qui est un des joyaux de cette forêt.

C’est un endroit peu fréquenté car difficile d’accès. Il faut d’abord se rendre en minibus vers la ville voisine d’Ocosingo. Puis prendre un autre transport collectif qui est ni plus ni moins qu’un gros 4X4 pick up où s’entasse à l’air libre jusqu’à 20 personnes. Il faut dire que ce genre de véhicule transporte aussi bien des marchandises que du bétail. Après 6 ou 7 heures de mauvaises pistes, je débarque en plein territoire Zapatiste dans le village du nom d’Emiliano Zapata . Une ville plus importante le jouxte, c’est St Quintin connu pour son imposant camp militaire. Officiellement pour combattre le narco-trafic il est en fait une base permettant le contrôle des communautés Zapatistes du secteur.

Il faut encore effectuer 5km dans des chemins empruntés par le bétails, qui selon la météo, peut devenir un vrai bourbier !!!

Laguna Miramar, une perle bleue dans la jungle

Laguna Miramar, une perle bleue dans la jungle

l’effort est vite récompensé par la beauté des lieux. Quelques cabanes abritent le personnel chargé du campement. On peut y planter sa tente ou dormir dans des hamacs. Les vaguelettes de la lagune viennent mourir sur une petite plage de sable et les arbres de la forêt viennent s’y refléter. La lagune est ceinturée par les montagnes qui plongent verticalement dans les eaux. Les arbres et les plantes recouvrent tout, s’accrochant même à quelques îlots éparses. Il est difficile, du fait du relief de se promener dans la jungle, les sentiers ne mènent pas loin. Il faut louer un canoë et un guide pour vraiment se rendre dans des endroits de toute beauté. Le soir les singes Saraguato entament leurs chants criard tandis que la jungle s’endort tranquillement.img_0189

Je reste deux jours et deux nuit dans ce petit coin de paradis ou même les moustiques, pourtant virulent dès que l’on pénètre en forêt, n’ose pas perturber ce lieu. Je visite un autre lieu tout aussi magnifique où l’on peut admirer le travail de la nature : les cascades d’Agua Azul. Un lieu hautement touristique, géré depuis peu par une autre communauté Zapatiste. Là, ils se sont rendus compte de se que génère comme revenu un tel site…

img_0115A l’époque où le gouvernement le gérait, une infime partie des recettes était rendues à la communauté, propriétaire des lieux.

De retour à San Cristobal, j’intègre les dernières prises d’images au documentaire réalisé sur la forêt Lacandon. img_0150

cascades d Agua Azul

cascades d Agua Azul

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Ecrit par Asso Kernunos in: Jungle Lacandon, Mexique, monte azules |
déc
22
2011
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Monte Azules, une jungle convoitée

Je laisse pour un moment mon fidèle compagnon “Takayan” et décide de partir vers la jungle Lacandon (selva Lacandona) qui est une réserve de biosphère, au sud de l’état du chiapas, près de la frontière avec le Guatemala. Mon intention est d’aller à la rencontre d’un peuple, qui sont d’après plusieurs articles les concernant, “les derniers mayas”

. Peu nombreux (environ 600 personnes), ils habitent trois villages aux portes de la réserve qui leur à été confié il y a quelques années : Metzbok, Naha et lacanja-Shansayab, tous trois situé à l’est de la réserve.img_0007

Arrivé par mini-bus à la ville de Palenque, située à 150km au nord du village de Naha que je compte visiter, je rencontre Paco, un contact donné. Il connait bien les Lacandons, et pour cause, il est guide touristique et organise des circuits vers les richesses que compose cette jungle. Malheureusement pour moi, je tombe sur quelqu’un de malhonnête qui me fait croire qu’il n’y a pas de service de mini-bus (collectivos, utilisés fréquemment par la population locale) et que le seul moyen pour accéder au petit village que j’ai choisis est de louer une voiture! Me doutant de l’arnaque, j’hésite à prendre ses services, mais lui faisant confiance j’accepte au moins l’aller, dont le prix est exorbitant pour le voyageur que je suis. Je m’apercevrai plus tard qu’il m’a bien évidemment menti.

J’arrive cependant dans le village des Lacandons et pour moi c’est le plus important. Je comprends que je suis également dans la famille de Shankin viejo, dernier shaman Lacandon, détenteur de l’histoire de son peuple. Celui-ci après la dernière guerre accompagna des scientifiques et journalistes vers une cité maya: Bonampak. En 1996, il s’éteignit, gardant avec lui une connaissance inestimable.

shan kin viejo

shan kin viejo

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Pendant une semaine, je parcours les montagnes aux alentours , sur les nombreux sentiers qui parcours la forêt. Enfin, j’y suis, j’attendais cette rencontre avec impatience. Je découvre alors, en compagnie de Shankin Obregon, cette jungle si familière à ce peuple. Bien que, petit à petit, l’utilisation de celle ci disparaît. La richesse de l’environnement saute aux yeux.

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img_03001L’eau coule de partout, depuis les sommets des ces courtes montagnes qui encerclent le village. Les lianes grimpent vers le ciel en s’accrochant aux arbres et rejoignent les orchidées et plantes épiphytes qui y sont déjà installées. Des fougères de toutes les tailles dont certaines mesures plus de 5m, couvrent le sous-bois. L’humidité moite ambiante fait remonter du sol les nombreuses effluves des mousses.img_0316

Il pleut depuis deux jours, rajoutant une atmosphère de jungle. Au loin, au crépuscule, le cris des singes « saragato » perce le silence de la forêt. La jungle Lacandon m’accueille dans un décor intemporel.

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Ce peuple se nomme « Hash Winik », les vrai hommes et le nom Lacandon vient en fait de la rivière Lacantun qui borde la réserve. Avant l’arrivé des conquistadors et de Cortes, ils vivaient dans la péninsule du Yucatan et dans la région de Péten, au Guatemala, qui était à l’époque inclus dans l’empire Maya. Fuyant les invasions et refusant tout contact avec l’extérieur, ils se sont regroupés au cœur de la jungle de l’actuel Montes Azules qui couvrait une superficie de deux millions d’hectares.

A partir du XXème siècle leur territoire s’amenuise de plus en plus, et, au milieu du siècle leur population menace de disparaître.

Je loge dans une grande cabane en face de la maison familiale, là où sont reçus les touristes de passage. La pièce est rustique et fraîche et les immenses tortillas de maïs traditionnelles de CoMaria sont un délice. A l’intérieur de la grand maison, les femmes s’affairent en discutant, tandis que les enfants jouent bruyamment autours d’elles. La cuisine se fait encore au feu de bois, sur des trépieds, à même le sol ou sur un socle de bois et de terre.img_0065

Mais rapidement je remarque que le niveau de vies des Lacandons est bien supérieur à celui de la plupart des indiens des communautés du Chiapas. Comme partout au Mexique, dans les villages, chaque familles possèdent une « milpa », des champs où sont cultivés maïs, haricots et plus d’une cinquantaines de plantes pour certaines communautés. Le maïs, base essentielle de l’alimentation pour confectionner une fois moulu en farine à tortillas.

Mais ici, je vois plus les gens acheter de la farine toute prête, boites de conserves et toutes sortes d’aliments industriel. Je m’ étonne même de voir autant de « police de l’environnement » aller et venir en quad ou en pick up. Plus bas dans le village, à quelques centaines de mètres de la lagune, se dressent plusieurs habitations « traditionnelles » de luxe. C’est le campement touristique avec chambres climatisées, restaurant et internet. Le site est en finition il va bientôt pouvoir accueillir son lot de touristes cherchant l’exotisme de la jungle Lacandon et en contrepartie d’un billet assistera à une cérémonie maya.

Il faut dire que la cité mystique de Palenque n’est pas loin. Et quelle cité ! Véritable témoin de l’ancienne civilisation, elle constitue un des joyaux archéologiques de la région. Le temple de Bonampak découvert lui gràce aux Lacandons et à Shan kin viejo est d’une remarquable beauté, du fait de ses peintures intérieures encore intactes. D’autres cité, au coeur de la forêt peuvent être visiter et les agences de tourisme se font une joie d’organiser des circuits « éclairs » pour visiter chrono en mains les richesses de la région.

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Le temple de Bonampak

Le temple de Bonampak

Dans le village de Lacanja shansayab, que je visite par la suite, je constate que toutes les maisons du centre du village se sont transformées en gite, restaurant, et boutique de souvenirs, cases « traditionnelles » en béton pour des logements. Tout est en chantier et on construit même des trottoirs de chaque côté de la route ! Qu’elle intérêt ici ? Certainement pour faire plus « traditionnel »!

Le gouvernement depuis quelques années soutient une politique d »écotourisme » dans la région de Montes Azules et sur les grands sites archéologiques avec l’appui de la communautés internationale dont l’Europe, avec le programme PRODESIS visant à soutenir l’écotourisme. L’état se sert des Lacandons comme une image pour faire plus authentique.

Le touriste paie pour ça, alors on demande aux hommes de porter plus souvent leurs tuniques blanches. Les villages reçoivent des subventions qu’ils distribuent aux familles. Mais cela s’arrête là, car les dividendes de l’afflux touristique ne leurs revient certainement pas.

Pour le jeune Ephraïm, lui aussi de la famille Shan kin, les aides du gouvernement ne le concerne pas. Vivant avec sa seule grand mère à l’extérieur du village, il doit se débrouiller pour vivre. Chaque semaine, il part à la chasse. Connait les plantes comestibles et médicinales, non pas pour faire le guide, car cette connaissance il l’a vraiment en lui, et lorsque je l’accompagne pour deux jours de randonnées dans la jungle, je reconnais sont instinct de chasseur à sa manière de marcher et d’écouter autour de lui. Il regrettera même de ne pas avoir emmener son fusil, lorsqu’il s’apercevra que je ne suis pas un touriste comme les autres!s1130003

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Que restera t il du peuple Lacandon dans quelques années ? Avec les enjeux financiers que représente cette forêt (et l’écotourisme en est qu’une partie immergé), quelle poids pourra avoir une communauté de quelques centaines d’individus, dépendants des ressources de l’état ?

Car ce joyau de biodiversité renferme bien des intérêts pour les firmes pharmaceutiques et de bio-technologie. Monsanto entre autres est sur les rangs et installe dans le sud de la forêt d’immenses serres pour y étudier et y reproduire les plantes médicinales connut par les peuples anciens. A des fin commerciales bien sûre, puisque le tout sera breveté. La valeur commercial des arbres rentre bien entendu en ligne de compte. Le sous sol, quand à lui, est riche en minerai et en pétrole, et comme le gouvernement est propriétaire de celui-ci et que le terme « réserve de biosphère » n’est qu’un mot dans un décret, il peut facilement dans les années à venir faire machine arrière ; Que serait alors les protestations internationales faces aux bénéfices engrangés par de telles exploitations ?

On comprends alors que le seul intérêt n’est pas la protection de la biodiversité mais bien la main mise sur les richesses d’une région, qui par le mouvement Zapatiste désire une plus grande autonomie et un pouvoir de décision sur leurs terres.

Ecrit par admin_kernunos in: Jungle Lacandon, Mexique |

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